♠ Ohana signifie famille, famille signifie que personne ne doit être abandonné, ni oublié. ¤

♠ Nous avons eu nos lots de soucis, entre l'arriver de Percy dans notre camp, la découverte du camp grec, le problème des partisans, et tout un tas de chose qui réunit ne fait que davantage créer un fossé entre les romains et les grecs. Chaque individu à ses propres pensées mais quand on est dans une colonie entière, il est difficile de penser par soit moi, soit on rejoint la majorité ou alors on est mis de côté. C'est ce qui s'est passé quand on a posé la question des grecs dans le camp Jupiter, devons nous les accepter ? Leur faire confiance ? De quoi sont t'ils capable ? Le mal est venu d'eux après tout, avec la création des partisans de Chronos. Penser au bien du camp, de nos camarades mais aussi ce dire que nous possédons de la famille de l'autre et peut être des personnes avec qui nous pouvons nous entendre, s'améliorer, grandir.

♠ Je suis moi même partie sceptique à l'idée de faire la paix avec les grecs, surtout après la bataille mener et ce qui se préparait mais la craindre de part et d'autre des camps nous ont fait amener à cela, à l'idée que nous ne pouvions vivre l'un à côté de l'autre alors qu'en réalité nous nous ressemblons plus que ce que nous pensons. Bref, ordre du prêteur, des hauts placés, nous devons calmés les tensions et essayer de nous entendre, de créer la paix pour le besoin des camps. Et c'est bien pour cela qu'une fête a été organisé côté grec, sur une plage, un feu de camp réunissant les deux camps afin de favoriser l'entente mais également de rendre hommage à Bacchus/Dionysos en s'amusant et faire tout simplement la fête. Le dieu du vin sera de notre côté pour nous aider à détendre l'atmosphère et je serais là pour surveiller à ce que tout ce passe bien.

♠ Un groupe de romain et moi même avons aidé un groupe de grec à tout préparer et installer afin d'accueillir tous les demi dieux, il fallait installer quelques tables pour les apéritifs, mais aussi la boisson, l'alcool, préparer quelques feux et j'en passe. Une fois que tout a été préparer, je me suis rendu de nouveau dans mes quartiers afin de me changer et de m'habille dans une tenue un peu plus correct, en mettant un jean, un débardeur et un polo par dessus. Puis je me suis rendu sur la plage où il commençait à y avoir du monde, j'essayais de repérer quelques personnes que je connaissais avant de me prendre une bière et de venir à me poser dans un coin tranquillement en observant tout le monde. Je ne devais pas paraitre très accueillant mais pourtant je le suis et je ne refuse aucune discutions tant que la personne en face ne me prend pas la tête, de toute manière, je ne le cache pas pour le montrer, alors à vos risques et périls.

« Fiesta boum boum, gros!»

Une fête! Mais s'était tout simplement génial! En fait, je devais avouer que j'étais bien plus douer pour participer à ces dernières que pour les organiser, très certainement  la raison pour laquelle le fait que je se sois les grecs qui l'organise m'arrangeait énormément. Je devais bien avouer, plantée devant mon miroir entrain de choisir une tenue que j'avais hâte de voir ce que cela allait donner. Est-ce que mes petits camarades allaient taper sur la figure des autres ou bien se tiendrait il correctement? Je dois bien avouer que j'avais hâte d'avoir la réponse à cette question et tandis que j'enfilais mon slim en cuir noir avec une chemise à carreaux que je nouais au dessus de mon nombril, mon excitation ne faisait que monter de minutes en minutes. Je passais un coup de peigne dans mes boucles blondes, enfilait des spartiates pour ne pas me faire mal au pieds avec des talons avant de partir à la recherche de ce cher Octave. Si ce petit idiot croyait qu'il allait pouvoir se défiler, il en était hors de question. Je priais sincèrement pour que mes pouvoir n'en fassent pas à leur guise comme parfois et qu'au lieu de restée blonde je devenais brune ou pire rousse! Ma chemise à carreaux rouge risquait de jurer avec cette couleur de cheveux là!

Lorsque nous arrivâmes, moi tenant fermement le bras de mon ami et lui n'étant pas plus emballée que cela à l'idée de se trouver entouré de tous ces grecs, j'eux un étrange sourire. Les romains avaient du mal à se mélanger avec les autres et en plus cette fête était nulle, il n'y avait même pas de musique pour danser. Une fois de plus cela prouvait à quel point les grecs ne savaient pas comment gérer quelque chose. Ce qui était dommage s'est que j'avais entendue dire qu'il s'agissait de l'oeuvre d'une de mes sœurs, j'avais donc un tout petit peu plus d'espoir. J'aperçut au loin Reyna et son joli cœur de Theo, quelque chose comme sa. Avec ses deux là bien loin de la nourriture il valait mieux que j'emmène l'autre avec moi du côté du buffet, histoire qu'il ne les embête pas tout de suite. J'avais tout de même envie de m'amuser un peu avant que tout cela ne se finisse en baston générale comme je supposais que cela allait se finir. En tout les cas, à partir de ce moment là, on pouvait être certains que j'allais disparaître un peu plus loin. La bataille très peu pour moi cela risquait d'abîmer mon brushing et mes vêtements. Franchement, je n'étais pas assez folle pour me lancer dans cela.

Enfin, je prenais une bière, en tendais une autre à Octave et ajoutais:

-"Pour l'instant on peut dire que cette fête commence bien n'est-ce pas! Quel enthousiasme de la part de nos compatriotes à sympathiser avec les autres!"

L'ironie avait toute sa place dans ma phrase et je savais que quiconque l'entendrait le comprendrait aisément. Mais l'ironie était une arme que je savais très bien maniée et que l'on pouvait aisément utiliser pour faire passer un message à ceux que l'on voulait et que les autres ne pourrait pas nous en faire dire le contraire.

Il y avait une fête. Les fêtes, ça n'avait jamais été mon fort, disons que je suis un fils d'Héphaïstos qui aime bien bidouiller dans son atelier, peinard et faire ses affaires. Je n'aime pas les grands rassemblement. Je n'y suis pas à l'aise. Mais bon, je devais faire un effort, bien que ma satané moto me travaillait vraiment un peu trop. Qu'est-ce que je pouvais adorer cette bécane franchement! C'était pas l'amour de ma vie, oh non, pour ça, j'avais ma Lily. Mon lys, ma flamme blonde qui réchauffait mon coeur à chaque fois que je pouvais la voir. Et je savais qu'elle allait y être, mais bon, je devais finir cette foutue réparation. Et je ne partierais pas avant. J'étais un homme de principe. Surtout que mon atelier était un foutoir sans nom et trouver une simple petite vis était une bataille sans nom. J'avais déjà tout retourné. Bon alors, un jour Matt, il faudra réellement que tu t'y mettes et que tu fasses le ménage ici. Parce que franchement là, je ne me retrouvais plus. Au moins, j'avais réussi à trouver ce que j'avais besoin, du moins, à moins que je ne l'ai emprunter à quelque d'autre, je ne pouvais pas le savoir. Mais ma bécane était en état. Le moteur ronronnait et tout. Et je savais que j'allais me faire gronder si j'allais pas à cette fête. Du moins, c'était une façon de parler. Et puis, je devais aller rejoindre Lily et Wyatt. Quand même. J'espérais que John y serait aussi. Je souriais d'un air sous-entendu à ma soeur Charlie qui était aussi avec moi. Elle avait entendu les modifications de la moto et ça lui plaisait, enfin je supposes. Elle m'avait un peu aidé et bon, un bon travail d'équipe. N'empêche que c'était tout un défi de la convaincre de venir. Elle était pire que moi sur ça. J'étais déjà en retard, mais maintenant, je devais la convaincre de venir. Ce qui était pas très facile. Lui dire que son frère serait là, ce n'était pas suffisant. Et qu'est-ce que je pouvais dire de plus? Que Wyatt serait là aussi? John peut-être? J'étais pas trop au courant. Et puis je me doutais qu'elle viendrait que pour la bouffe hein  Un rapide coup d'oeil sur ma tenue m'apprit que je n'étais pas du tout présentable et en regardant Charlie, ce l'était encore moins. En plus de ça, il fallait que je la convainque de quitter l'atelier. Bon....  Et puis avec tout ça, la fête avait commencé. Devinez qui était toujours les grands derniers. Oui, c'était Grey et sa soeur pour le coup. Mais bon, à force d'argumenter avec elle, lui dire qu'il y aurait de la bouffe que je serais là, qu'elle pourrait  rester avec moi et tout, ça, j'avais réussi à la convaincre. Et j'étais affreusement en retard. Je piquai un sprint, en conseillant à Charlie une petite douche vu que nous étions sales tout les deux, pour aller chercher des vêtements propres dans mon bungalow, pris une douche ultra rapide et ultra froide en cinq minutes, me foutant carrément de mes cheveux trempés et allait rejoindre les gens sur la plage. Bah voilà au moins, j'y serais.

Je dois dire que j'étais surpris de voir Lily en compagnie des romains. Pas que je ne les aimais pas, mais j'étais disons un peu plus réservé à leur égard et surtout qu'un en particulier, me prenait pour un imbécile. Donc, voilà, je ne savais pas trop comment réagir. Je n'étais pas un adorateur des romains, vraiment pas, mais bon, une fête, faire la paix et tout ça... Bon, il était temps que j'aille me chercher à boire et à manger parce que sérieusement,j'avais faim. Très faim. Donc, revenant avec un verre en main qui n'avait pas d'alcool, je ne supportais pas ce genre de chose en premier et je ne savais même pas s'il y en avait, mais bon autant vaut mieux prévenir que guérir et j'avais aussi un sandwich...ouais, j'avais réussi à trouver ça. Il était bon au moins, peut-être pas le genre que je me serais fait. Et puis, bon, j'avais Charlie à trouver, je ne la voyais pas. Et il y avait Lily. Rah, je ne savais plus où aller. Oh et puis, il fallait que j'aille dire bonjour à ma copine. Voilà. Je posais mon verre sur une table, tapotai doucement l'épaule de la jolie blonde de mon coeur pour qu'elle se retourne, ayant saluer tout le monde autour d'un signe de main avant, oui je suis poli, je ne fais pas le mec genre hyper jaloux et possessif qui débarque, qui roule une pelle à la fille et qui repart. Nah, avec moi, c'était romantique, c'était gentil, c'était...mignon? Je devais réellement me justifier. Tout ce que je pouvais dire, c'était que j'offris un petit sourire à Lily et je l'embrassais doucement. Voilà. Un baiser chaste hein, j'étais mal à l'aise en public. Et puis je me penchais à son oreille avant de chuchoter:

« Je repasse plus tard, sois sage.»

Et je repartis comme ça. À la recherche de Charlie.

Une fête. U-neuh Fê-teuh. Oui, oui, elle avait bien compris, pas la peine de la prendre pour une débile non plus. Charlie savait qu’elle ne parlait pas plus que ça, mais cela ne signifiait pas que ses neurones n’étaient pas en état de fonctionner, merci bien. Le truc, c’était plutôt de deviner la raison de cette petite soirée qui promettait d’être sympatoche. Non sérieux ? Des grecs et des romains dans un même espace restreint ? Une partie de plaisir. Personnellement, elle s’en foutait un peu. Elle gardait les romains à l’œil, parce qu’ils avaient quand même attaqué la colonie, mais ça s’arrêtait là. Si on se fiait aux livres d’histoire, tout le monde était capable de comprendre qu’un groupe ne donne pas forcément une pensée universelle. Parfois, certaines personnes gagnent à être connues. Tout simplement. Enfin bon, y a quand même un hic. Tout petit, ridicule même. Mais Charlie n’avait pas vraiment envie de discuter. Débile, hein de palabrer sur une fête dans ce cas ? Vous avez raison. Néanmoins, il fallait entrer un prénom dans l’équation. Matthew. Son frère. Son pilier. Pour lui… Bordel, Charlie donnerait sa vie. Depuis qu’elle est arrivée au camp, un lien s’est créé entre eux. Indestructible, et solide comme une matière organique qui n’existe pas sur terre, parce qu’il n’y a rien d’assez fort pour illustrer ses propos. Matthew, c’est celui qui l’a accepté comme elle est. C’est celui pour qui elle éprouve le besoin de se réveiller un peu. Malheureusement, c’était plus facile à dire qu’à faire. Depuis un peu plus de trois mois qu’elle était revenue, la jeune fille avait du mal à remettre le pied à l’étrier. A dire vrai, elle n’était pas apte non plus, à dire si elle le voulait vraiment ou pas. Alors, elle restait en retrait, s’effaçait, et évitait les confrontations le plus possible.

Enfin, ça, c’était sans compter son frangin. Vous a-t-elle dit que lui dire non lui était quasiment impossible ? Ouais, ce gars doit avoir un pouvoir magique. Son sourire doux, peut-être ? Ou l’éclat d’inquiétude dans son regard ? Elle détestait lui faire éprouver cela, mais c’était plus fort qu’elle. Alors, peut-être qu’elle pourrait se racheter, rien qu’un peu ? En allant à cette rencontre ? Acquiesçant plus pour elle-même que pour un public – vu qu’il n’y a personne, c’était peu probable héhé – la grecque alla se nettoyer les mains, et même si elle remit le même jeans où quelques tâches de cambouis et d’huile étaient disséminées un peu partout, elle changea de t-shirt orange. Ah orange. Magnifique, ça allait parfaitement au teint. Bon, en même temps, elle s’en foutait un peu. Elle avait pas d’autres fringues propres en plus. Et tant pis si les pensionnaires n’avaient pas mis ni orange, ni violet, au moins, on ne pourrait pas douter de sa nature divine. Une paire de converses aux pieds, la brune attacha ses cheveux en une queue de cheval et se dirigea vers la plage. En arrivant aux abords du banquet, elle frémit. Bordel, il y avait déjà du monde. Beaucoup trop. Soupirant silencieusement, elle garda un visage fermé et alla se poster dans un coin, faisant acte de présence. Charlie observa les alentours, grecs comme romains, en se demandant combien de temps elle devait rester pour que ce soit noté comme une performance. Lorsque Matthew s’approcha, elle interrompit ses calculs et lui offrit un pale sourire. « Tu as pu voir Lily ? » Elle connaissait la jeune fille, en même temps, ce n’était pas difficile.  Et elle savait combien il aimait la petite grecque. Charlie respectait ça, étant heureuse pour lui, et ne comptait aucunement être un obstacle à leur avenir. « Si ce n’est pas le cas, va la trouver. Et si ça l’est, va la rejoindre. »

Les grecs n’étaient pas vraiment ma tasse de thé. A dire vrai, les réceptions n’étaient pas non plus ma tasse de thé. J’en avais eu suffisamment dans mon enfance et mon adolescence pour toute une vie. Les banquets, et les soirées, si je pouvais m’en passer, cela me conviendrait parfaitement. Mais cette rencontre avait été organisée dans le but de rapprocher nos deux camps. J’avais du mal avec cette idée, mais je respectais Reyna. Elle avait vu chez eux des choses qui ne nous étaient pas encore données de connaître. Je me doutais qu’Octave ne serait pas de cet avis, mais je savais qu’il pensait au bien-être de notre légion. Il ne travaillait que pour ça, et se référait aux siècles passés de mésententes sanglantes. Il serait difficile de se trouver entre ces deux-là, surtout en sachant qu’ils avaient tous deux de bonnes intentions. J’avais déjà l’impression de ressentir la tension entre les deux camps. Et parce qu’il y avait des risques, j’étais obligée de m’y rendre. Peut-être y croiserais-je Hailey, la grecque que j’avais rencontrée lors de l’attaque ? Ou Tobias ? Mon petit frère avec qui j’avais créé un lien certain. Et ma petite sœur, Edwige ? Sans compter, Isaiah, ou encore Marcus avec qui je ne me sentais pas vraiment à l’aise. Il y aurait probablement Liam, également. Et Théo. Tellement de gens… J’eus une pensée pour Adrian, qui fit se refermer mon visage. Ce garçon avait choisi de partir, de nous abandonner, et je ne savais pas pour quelle raison, il avait pris cette décision. J’espérais sincèrement qu’il allait bien, et qu’il ne faisait pas n’importe quoi. Les romains n’appréciaient que peu mais alors vraiment peu la traitrise. Ce qu’il avait fait était dangereux pour sa vie, et je lui envoyais silencieusement des pensées positives. Oui, je tenais aux romains, bien plus qu’autrefois, lorsque j’étais arrivée. Il m’avait fallu un an pour me calmer et accepter le sort qui était bien, parmi toute cette troupe de joyeux – ou pas – lurons. Et encore maintenant, je restais calme, sage et trop sérieuse pour certaines personnes.

Vêtue d’une chemise crème et d’un jeans simple, j’avais pris la direction du banquet, passant par la même installation que notre prêteur. J’étais en retard, occupée à l’infirmerie, à trier et ranger nos ingrédients. Et puis, je n’avais pas vu le temps passer, et lorsque mes yeux s’étaient posés sur l’horloge, une grimace était née sur mon visage. J’espérais que personne n’aurait vu mon absence. Le banquet avait dû commencer depuis une bonne demi-heure maintenant, et je pressais un peu le pas. Discrète comme j’étais, personne ne verrait mon arrivée. Alors doucement, j’approchais de la plage, admirant le paysage et le reflet des derniers rayons du soleil sur la mer si bleue. C’était beau, et j’arrêtais un instant mon pas pour profiter des couleurs et de la tranquillité du moment. J’aurais aimé me poster là et peindre ce décor féérique. Déjà mes doigts frémissaient, et mon esprit envisageait les dosages de pigments. J’aimais les couchers de soleil, et celui de ce soir ne devrait pas tarder (En fait, je sais plus si on est le soir, chut). Me sortant de mes pensées, je me secouais et descendit le chemin pour rejoindre la petite foule qui s’amoncelait de ci, de là. Certains se trouvaient près du buffet, que je dédaignais pour le moment. Avisant chacun d’entre eux, offrant quelques sourires légers et sans extravagance – jamais – je parvins jusqu’à Maelys, à qui j’adressais un signe de tête. « J’ai loupé quelque chose ? » Mon regard s’attardait sur chaque silhouette, attentive au moindre indice préoccupant et je tendais l’oreille pour percevoir la réponse et le ton offerts par la jeune fille.

Heeeeeeey, comment ça on fait une fête, et elle est pas au courant ? Bon, okay, elle n’écoute pas souvent ce que les chefs disent – voire pas du tout en fait – mais c’était pas une raison pour ne pas avoir laissé un petit message sur l’oreiller de chaque demi-dieu. Oui, oui, comme un faire-part où il y aurait un joli gâteau dessiné dessus. Comment ça aurait claqué, n’empêche !  Bon, après réflexion, peeeeeut-être que Lily lui en avait soufflé un mot ou deux. Ou trois. Bon, il était possible qu’en réalité, Emy soit au courant et qu’elle ait comme qui dirait zappé le banquet. Rooh, on allait pas lui en vouloir, non plus, hein ? En même temps, elle était fille d’Hermès et on lui répétait toujours qu’il valait mieux qu’elle ne touche à rien. Alors, elle n’avait touché à rien. Voilà tout. Hé hé. Obéissante, la gamine, hein ? Ouais, un trait de caractère qui la perdra mais qui faisait la jalousie de tant de personnes… Un vrai ptit soldat, la fillette. Et tellement de sincérité dans sa voix, dans ses pensées… Oui bon, on calme sa joie et on s’habille. On se peigne aussi, parce que le nid d’oiseaux qui lui servait de chevelure au réveil n’était guère engageant. Hum, et oui, elle vient bien de se réveiller. Hey, ça va, hein. On l’avait obligé de sortir du lit bien trop tôt dans la matinée et elle n’avait clairement pas eu sa dose des bras de Morphée – c’est qui ce gars déjà ? – du coup, fallait pas s’étonner qu’elle fasse une sieste. Juste que bon, le petit roupillon s’était un peu attardé. Maintenant, elle était grave en retard, et sentait l’endormi à fond les ballons. Douche express, brossage de dents, mains qu’on passe dans les cheveux et immense sourire au miroir. Voilààààà, c’était bon !

La jeune fille s’étira rapidement, une fois sortie du bungalow et fonça vers la plage, le visage rayonnant. Y aurait sûrement plein de monde ! Des grecs et tout, mais surtout, des romains ! Elle en avait pas vu beaucoup, et ce serait trop cool de pouvoir les observer de près. Peut-être qu’ils mordaient ? En même temps s’ils avaient attaqué la colonie, ce n’était pas pour rien. Peut-être qu’ils voulaient profiter de la plage, en fait ? Et que du coup, la fête avait été organisée là pour leur faire plaisir, histoire qu’ils soient tout content, et qu’ils évitent de venir écrabouiller leur pelouse. Bah, elle n’en savait rien, mais tout ce qu’elle savait, c’était qu’il y aurait de la bouffe. Et franchement, c’était le plus important. Ouais, chacun ses priorités. Donc, calmant son allure en arrivant auprès du lieu choisi, elle s’approcha d’abord du fils d’Hécate au t-shirt qui sent bon, pour lui ébouriffer les cheveux par surprise. « Bouh ! » Riant en voyant sa tête, elle se mit à courir pour rejoindre le buffet, et bava presque littéralement en voyant tous les plats. « Trooooop bon ! Vous avez assuré ! Grecs comme romains ! » Elle offrit un grand sourire sincère à une madame trop sérieuse, brune et jolie qui se trouvait auprès d’un garçon tout aussi sérieux. (Reyna et Théo) Pas pour elle quoi. Emy se saisit d’une assiette et remplit un peu de tout, avant de s’esquiver sur le côté, pour manger tranquillement en s’asseyant par terre. C’était trop bien de manger, et pour une fois elle réfléchissait en même temps. Parce que bon, entendre les paroles du monsieur blond et de la madame blonde qui les avaient traités d’imbéciles, c’était pas joyeux. Alors, elle préférait manger, l’air innocent. En plus, y avait du poulet et de la purée. Elle avait même pu faire un petit puit pour verser la sauce dedans Genre, juste le paradis sur terre. Bon, et sinon ? Qu’est-ce qui allait se passer ensuite ? Assise au sol, entre les deux camps, un peu en retrait, elle ne donnait pas l’impression de sentir la tension, au contraire. Emy était insouciante, et son sourire ne la quittait pas alors qu’elle mangeait. En même temps… Elle mangeait Maurice et ses copines les patates, quoi.

Fameuse ? Woh, c’était qui celui-là ? Tournant la tête vers le nouveau venu, évaluant ses traits afin de se remémorer quelques souvenirs que ce soit, qui puissent être en rapport avec lui, Charlie fut bien obligée de revenir à la réalité… Bredouille. Distraitement, elle acquiesça à son envie de s’asseoir alors qu’intérieurement, elle se demandait dans quel guêpier elle s’était encore fourrée. Bordel, pour une fois qu’elle s’était tenue tranquille, voilà qu’un romain rappliquait en connaissant son prénom. Rapidement, elle retint le sien, et le laissa parler. Il avait de quoi causer apparemment, joyeux et quelque peu expansif. Visiblement, qu’elle garde un air neutre et sans réelle expression ne semblait pas l’arrêter. Etonnant. La jeune femme jeta un coup d’œil à son frère, assis au sol de l’autre côté, et elle sut qu’il avait saisi la curiosité dans son regard. C’était ainsi avec Matthy. Il suffisait en général qu’ils se fixent pour que quelque chose passe entre eux. Tant mieux en même temps, parce que ça l’arrangeait bien de ne pas avoir à parler plus que de nécessaire. Toussotant parce que sa voix avait dû se faire la malle il y a un bail, Charlie haussa un sourcil sceptique au compliment du garçon.

« Un beau-parleur ou tu as réellement besoin de moi ? » Sans animosité, une pointe de moquerie légère perceptible, elle ne le quittait pas des yeux, fière. Oui, elle était bourrue, et préférait nettement rester dans son monde – d’ailleurs, pourquoi était-elle venue déjà ? Ah oui, merci frangin – elle était tout de même apte à tenir la distance lors d’une brève conversation. M’enfin bon, devant l’énergie du nouveau venu, elle ressentait quand même quelques doutes. Avait-il besoin d’aide ou cherchait-il à l’amener dans son lit ? Bah, peu importe. Il l’avait trouvé jolie, mais laissez-lui le temps de la supporter quelques minutes et il comprendrait rapidement à qui il avait affaire. Pas pour rien qu’elle n’avait que très peu d’amis. Et c’était très bien ainsi.

Quand il prit le parti de se redresser, en montrant son verre apparemment vide, le romain usa de son charme. Charlie reconnaissait sans mal qu’il en possédait. Sa façon d’agir, de mettre en confiance ne manquerait pas de séduire certaines jeunes femmes sensibles à son aura. Légèrement amusée, majoritairement blasée, elle secoua la tête poliment. « Va t’approvisionner en munitions… Aslan. » Elle avait hésité sur son prénom mais tenait à l’appeler par celui-ci, par respect envers sa propre conduite à son encontre. Son regard alla ensuite se perdre en direction de la mer, avant qu’elle ne se rappelle un détail et qu’elle l’ajoute à la conversation. « Les romains ont des forgerons très compétents, je le sais. Mais si tu as besoin d’aide… Nous sommes là. » Elle avait englobé son frère dans sa déclaration, parce qu’elle savait qu’il était lui-même quelqu’un d’ouvert aux demandes quelconques de réparations. A dire vrai, il était même le côté sociale de leur binôme, bien plus poli et avenant qu’elle ne l’était lui-même.