Tu trouveras dans ton long voyage, les réponses que tu cherchais [Reynachou]

Lily ∞ Reyna

La nuit était tombée d’un seul coup, comme souvent lorsque les jours rallongent petit à petit, on a tellement envie que les jours durent longtemps qu’on ne voit pas les ombres arriver jusqu’au moment où seul la lune et les éclairages des humains permettent de s’y repérer, sans parler des dons de certains permettant de voir des lumières. C’était sympa ça comme don, pas très utile mais sympa. Je passais du temps avec ma ronchon préférée, même si contrairement à d’habitude, j’étais pour ainsi dire, bien silencieuse. Non pas qu’elle m’embêtait, j’adorais Hailey et rester avec était vraiment un plaisir. Il n’empêchait que j’étais stressée à l’idée de cette casquette de leader. Stressée pour un tas de chose en réalité, je restais donc silencieuse contre elle pendant qu’elle me parlait de choses dont je n’écoutais vraisemblablement pas un mot. La faute à Poséidon qui avait torturé mon esprit, pas physiquement parlant, manquerait plus que ça d’ailleurs, mais assez pour que ça m’empêche de me concentrer plus de dix minutes sur les tâches habituelles. Ah c’est bien simple, on m’aurait demandé ne serait que de sortir les poubelles, le premier qui me demande ça d’ailleurs, je lui pète les dents, je me serais retrouver au fin fond d’un désert aride à me demander tout simplement comment j’avais pu en arriver là. C’était bien beau de garder cela pour moi et de ne pas en parler à miss Hailey ou même Quinn, surtout Quinn en fait. Ce n’est pas que l’avis d’Hailey m’importait peu, au contraire, mais elle était un peu protectrice, par un peu je dirais surtout qu’elle était plus collante qu’une ombre quand il s’agissait de la santé de ses proches. Elle devait aussi avoir la trouille que je lui fasse faux bond, inquiétude légitime au vu de ce qui était arrivé ces derniers mois, il n’empêche que ma décision était prise, je resterais.

Aux alentours de minuit, alors qu’Hailey était retourné avec, je n’ai pas envie de le dire ni même de l’imaginer en fait, cette relation me gavait de toute façon depuis le début alors nous n’allions même pas y penser, ça vaudrait mieux. Il n’empêche que si mademoiselle dormait bien tranquillement, je n’avais toujours pas sommeil, quand je disais que j’étais stressée. J’étais toujours assise sur les marches en bois du pavillon, Dionysos ayant appris tout seul qu’il valait mieux me laisser faire comme je voulais plutôt que de m’avoir boudeuse pendant la journée suivante, ayant la manie quand je faisais la gueule de contredire chacune des interventions et puisque j’étais plus ou moins pote avec Poséidon. Bon d’accord, pote n’est pas le mot, il m’avait peut être sauvé un peu la vie, même si mon ego se révoltait de cela et se disait qu’il aurait pu se débrouiller seul, il m’avait conduit jusqu’au camp dans une voiture en jouant le chauffeur docile. Non, étant donné que j’étais dans les bonnes grâces de Msieur Sushi, je me fichais pas mal de contredire Dionysos, puis d’abord si je n’avais pas envie d’aller me coucher, ça me regardait non ?! Je ne faisais pas n’importe quoi, je loupais tous les entrainements de combats, certes mais en même temps,  je défiais quiconque d’aller se battre enceinte, ah plus personne hein ! Ouai c’est la merde d’être enceinte pour se battre. Il n’empêche que je déviais mes pensées du véritable problème qui m’empêchait de dormir depuis plusieurs jours, il fallait que j’aie la réponse à cette question. Je me levais donc pour aller au camp Romain, durant tout mon trajet jusqu’aux miroirs (fort peu de temps en fait), je me posais la question de savoir si ce n’était pas agir comme une tête brulée que de filer au camp Roman non seulement sans escorte mais sans que personne ne sache que j’étais là-bas. Non pas que ma confiance en Reyna ait diminué, vraiment pas pour le coup, disons qu’il fallait tomber sur personne. Je me renfrognais légèrement, quoi qu’en réalité, je plaignais sincèrement la personne essayant de m’atteindre physiquement, étant donné que le combat était impossible dans l’état actuel des choses, je n’allais pas non plus me laisser passer au fil de l’épée comme une imbécile, il se ferait mal tout seul, tant pis pour lui –ou elle, les filles sont pas les plus pacifiques- j’utiliserais mon don contre sa personne. Est-ce que ça rentrait dans le cadre de la légitime défense, d’après moi oui, mais le mieux c’était encore de ne pas tester et de ne pas se faire remarquer.

Du coup, j’avançais à deux à l’heure dans ce camp que je commençais à bien connaître malgré tout. Pourtant, ça faisait un bon moment que je n’étais pas venu et ça me faisait un bien fou d’y revenir même si c’était des conditions déplorables, que je n’avais pas du tout envie de me prendre la tête avec Reyna. Malheureusement, il ne s’agissait pas que de mon petit confort personnel et il me fallait sa vision des choses. Pour le coup, heureusement que Reyna ne dormait pas avec d’autres membres, je ne sais pas ça aurait pu être un endroit où les centurions dormaient aussi. Fort heureusement que non, dans un même temps, elle devait sacrément se faire chier toute seule, surtout qu’elle n’avait pas de copains… ouai c’est quand même important les copains et disons que ça permet de ne pas se sentir seul… Bon après Nathan empêcherait à vie cette solitude sans être mon copain mais étrangement, si Reyna pouvait éviter de tomber enceinte, ce ne serait pas plus mal, à coup sûr qu’il existait une espèce de close de merde empêchant un Préteur d’être parent. Si ça n’existait pas encore, Octave le ferait voter à coup sûr, est ce que c’est possible d’être plus chiant que ce gars, on se demande vraiment. Lorsque j’ouvris la porte de la mess principia, galérant au passage comme pas possible avec cette poignée de merde. Je me sentis pour le moins, observée par quatre joyaux brillants dans la pénombre. J’étais bien content de les voir ces deux-là, au moins quelqu’un pour veiller sur le préteur Romain. Néanmoins, avant qu’ils n’aient dans l’idée de me lacérer la gorge, ce que j’aurais pu comprendre, je soufflais « Je viens en paix. » Ouai enfin pas en paix avec moi-même non plus. Je suppose qu’ils s’en foutaient complètement étant donné que j’étais toujours en vie.

Je n’irais pas pousser l’intrusion jusqu’à réveiller Reyna en plein sommeil, enfin si, c’est un peu ce que j’étais en train de faire mais je ne lui sautais pas dessus physiquement, trop dangereux, elle ne me semblait pas le genre de personne qui se réveille doucement, plutôt sur le pied de guerre et prête à terrasser quiconque est dans son lit. Tout compte fait, pour la santé de son copain, il valait mieux qu’il n’existe pas. Je m’installai donc sur la chaise deson bureau en la hélant assez fort, histoire qu’elle se bouge, me doutant bien que le simple fait que quelqu’un pénètre son antre la réveille. Après tout, la moindre fille entrant dans le bungalow des Aphrodite me réveillait, super chiant d’ailleurs, surtout quand elles reviennent de soirées à plusieurs, me donnant plus envie de les étriper que de les accueillir chaleureusement.

« Reyna, il faut qu’on parle. J’ai besoin de toi. »

Ce n’était pas certain qu’elle adore mais j’étais bien trop angoissée par cette histoire de leader pour démêler cela toute seule, ou avec mes amies. Je préférais, pour le moment, cacher que Poséidon m’avait gentiment poussé sur le devant de la scène avec son rôle de leader de merde, est ce que sincèrement j’avais une tronche de leader ?! Non, on est bien d’accord, bon il n’empêche que je devais en avoir la confirmation par miss Ramirez qui n’était, visiblement, pas très motivée pour sortir du lit. Subitement, une drôle d’envie de fuir me prit au cœur, je n’étais pas sûre d’avoir très envie d’expliquer pourquoi j’avais disparu. Quinn n’avait rien dit sur mon état, j’en étais pratiquement sûr et je devais être donc catégorisé dans la case « indigne de confiance » Ouai bah l’indigne de confiance, était stressée, n’aimait pas parler de sa rupture oh combien emmerdante mais devait bien composer avec tout cela s’il fallait diriger le camp, oh pourvu que non, pourvu que Reyna me juge inapte. Nerveusement, je tapotais des doigts sur la table.