Toutes les raisons sont bonnes pour sourire PV. Marcus

Échapper à Octave n’avait pas été une mince affaire mais j’y étais finalement parvenue. Il faut dire que ce garçon restait vraiment quelqu’un de tenace. Chiant au possible mais bon, il lui restait quelques qualités de bon vieux Romain. Cessons de lui balancer des pierres, certes,  seulement aujourd’hui notre augure n’avait pas encore réussi à me mettre de mauvaise humeur.  Après avoir passé une heure et quelques à discuter avec lui et quelques centurions, j’avais pris congé pour me concentrer un peu sur moi. Ce que je veux dire par-là, c’est que j’avais pu pratiquer des entrainements de légionnaire un peu à l’écart des autres certes, histoire d’éviter de déranger leurs entrainements. Mais quand même, cela m’avait fait un bien fou. Rien qu’imaginer sur les mannequins la tête de mes ennemis, un pur plaisir.

Pareil pour évacuer les derniers évènements. Ce n’était pas évident, je ne sais pas ce que pense les Romains de moi au fond, mais je ne suis pas le roc inébranlable qu’ils peuvent que je suis. Il y a bien longtemps que ce mur qui contient mes émotions et ce ciment qui me garde sur mes deux jambes s’effritent et des brèches se créent doucement sur son sillage. J’essaie de colmater au possible mais parfois c’est trop dur et je n’ai pas la force. Cependant, on m’a toujours dit que je n’avais pas le droit de craquer en public alors je garde le masque du Praetor. Mais parfois, se sentir plus « humaine » ne me ferait pas de mal. Grâce à Skippy, j’avais une possibilité de liberté et calme. Mais à présent qu’il n’est plus, je me retrouve légèrement prisonnière. J’aurai pu prendre un autre pégase, mais cela me semblait une entorse à son honneur. Il m’a servi des années durant et le remplacer en quelques semaines, cela me semblait trop cruel.

Évidemment que pour les inspections, je prenais un autre animal mais pour le reste, ce ne serait jamais la même chose qu’auparavant. Rien ne serait comme avant, voilà ce que je me disais alors que ma cape pourpre effleurait que légèrement le sol que mes pieds arpentaient. Je me dirigeais machinalement vers la colline aux temples, ressentant le besoin de trouver la paix là-bas. Je devais réfléchir aux propositions des Grecs mais en même temps trouver le moyen de convaincre mes soldats, les miens, de leur faire confiance de ne pas attaquer les premiers.

Ce qui restait une tâche bien compliquée surtout après la conversation avec Théo. Combien de Romains pensaient-ils exactement comme ce fils d’Invida ? Lentement, mon chemin me menait au temple de ma mère, Bellone. Je ne sais pas pourquoi je voulais me rendre près d’elle, mais un besoin impérieux m’y poussait. Je repensais à cette balade que j’avais déjà effectué en compagnie de Jason. Ce cher fils de Jupiter disparu, sans doute mort ou pire. Tout comme Percy, Frank, Hazel... et les Grecs. Serais-je maudite ? Est-ce que je dois réellement porter tous les fardeaux seule ? Ne pourrais-je pas avoir un Praetor qui durerait un peu plus longtemps qu’une année ou quelques mois. Je commençais à douter de mes propres capacités. Il me faudrait bientôt trouver un nouveau Praetor pour me seconder. Pour l’instant, je les tenais en haleine moyennant le fait que nous ne savions pas s’ils étaient morts ou encore vifs. Au fond de moi, je pressentais qu’ils ne reviendraient jamais. Cependant, hors de question de se précipiter. Rome a besoin d’un meneur pas d’un héros.

Il faut quelqu’un capable de tenir la légion s’il m’arrivait quelque chose, vu les regards d’Octave cela ne devrait tarder. Un léger frisson me parcourut l’échine alors que silencieuse, je regardais la statue élevée à la grandeur de ma mère me demandant ce qu’elle ferait à ma place, dans cette situation. Seulement, aucune réponse ne me venait, et c’était bien logique vu où elle se trouvait en ce moment. Une petite grimace déforma mes traits alors que je me tournais. Mes yeux captèrent la présence d’une personne. Mes pas me menèrent à elle. Cela faisait un bon de temps que nous ne nous étions pas croisés pour discuter tous les deux, peut-être était-ce là notre occasion, à nous enfants de la guerre. « Bonjour Marcus. Comment vas-tu ? », lui demandais-je avec un sourire aimable et presque une lueur tendre au fond des prunelles, comment ne pas apprécier un garçon qui en plus d’être un grand légionnaire, était celui qui faisait parti de mes soutiens les plus importants pour ma place. Un peu comme Hylla, Le fils de Mars avait été mon protecteur.

○ Revenant à peine de ma petite sortie dans les bois, enfin si on peut appeler ça une sortie. Je suis rester toute la nuit à l'extérieur, à errer dans la forêt, enfin à y courir plutôt sous forme de loup. L'avantage étant que mon pelage est de couleur noir, alors je passe totalement inaperçu la nuit arriver, et je peux me laisser à quelques sorties nocturnes en me concentrant sur les sens de l'animal que j'incarne et qui représente à la fois mon parant divin Mars. Me sentant totalement en liberté lorsque je fais ça, ce sont des moments particuliers que j'aime grandement, prendre le temps d'être solo, de courir en solo, de sentir sa vitesse augmenter, de s'approprier une certaine souplesse, les sens des loups sont vraiment fascinant, dommage que je ne puisse pas mieux les exploités lorsque je suis sous forme humaine, ça pourrait grandement me servir. J'ai bien mon flair que j'arrive à utiliser, étant le sens le plus développé chez le loup mais pour ce qui est du reste, j'ai bien des difficultés mais bon, j'y arriverais, c'est sûr. En même temps, je n'ai pas encore le stade du parfait guerrier, il me reste beaucoup à apprendre et je compte bien me donner à fond pour me parfaire et être au final, le grand guerrier de renom que j'ai envie d'être.

○ A voir comme ça, je n'ai pas réellement penser à mon avenir, en même temps, je ne me vois pas autre part que dans la légion et même si celle ci ne veut plus de moi, je trouverais bien un moyen de faire quelque chose que j'apprécie. Peut être instructeur, entraineur, tant que je ne reste pas assis ou à parlementer pour des bêtises. Je suis peut être un bon stratège mais j'ai également besoin d'être dans le vif de l'action, même si je suis prêt à devenir sénateur s'il le faut pour la légion. Hum oui, d'accord, l'image est assez décevante je dois le dire mais qui sait, je parle d'avenir, ça se trouve, je mourrais demain en combat... Tant que ma mort apporte un certain honneur à la légion, je suis prêt à mourir, je l'ai toujours été depuis que j'ai rejoins la légion de toute façon. Cela coulant dans mes veines, je suis fait pour le combat et de ce fait, je suis fais pour mourir sur le champ de bataille, sur le lieu où je peux à la fois honorer les dieux, ma légion et moi même. Je ne suis pas un mec aveugle, qui est beaucoup trop loyal envers la légion, non je suis simplement moi même, qui a trouvé ces repères en la légion, qui a trouvé sa place et ce qu'il peut réellement être alors oui j'en suis fier et que ça déplaise à quelqu'un, je lui ferais volontiers un nouveau portrait.

○ Ayant donc totalement apprécier ma dernière soirée nocturne, je ne pensais pouvoir rester aussi longtemps sous ma forme lupine si je recommence ce soir, donc je ne pense pas le faire. Je pourrais tout de même aller faire un tour dans la Nouvelle Rome pour passer le temps. Je ne dors pas énormément depuis quelques temps, je m’entraîne toujours mais pas aussi intensivement que d'habitude, ce qui me laisse alors encore un peu de batterie pour profiter de mes soirées et de ne pas les passer à me reposer pour récupérer et recommencer le lendemain. Habillé de manière détendue, je marchais tranquillement jusqu'à apercevoir Reyna, notre Prêteur. Je me suis mis à la saluer de manière respectable, statut l'oblige avant de lui faire un grand sourire à mon tour et de lui répondre avec calme de manière apaisé : " Bonjour Reyna, je vais bien merci et toi ? Ça me fait plaisir de te voir, ça fait un moment que je ne t'ai pas croiser, tu t'en sors ? " , Reyna est vraiment une personne complète, une guerrière puissante, une excellente stratège, un leader de choix, elle a tout pour être un parfait Prêteur, ce qu'elle est. C'est bien pour ça que je la suis aveuglément, que je la respecte énormément et que je mourrais pour la protéger, elle représente l'avenir de la légion et est donc très importante. Je croisais mes bras toujours en lui souriant grandement, content de la voir et pour une fois, seule.

On dit très souvent que si ta volonté te lâche, il faut savoir la dépasser, ne pas l’attendre, poursuivre vers le rêve ou le but à atteindre. C’est un concept intéressant, à y réfléchir, cependant qu’y a-t-il au-dessus de la volonté ? Nous devrions bien pouvoir compter sur un petit quelque chose qui la remplacerait, peut-être la détermination qui sait. Ce genre de lueur qui brille derrière les yeux des guerriers, un vrai plaisir à voir et il faut dire qu’en tant que légionnaire et en plus demi-dieu, on peut la voir très souvent. Peut-être est-ce grâce à cela que nos héros ont réussi tant de choses, tant d’exploits qu’on peut raconter aujourd’hui encore aux enfants et aux petits enfants. Qui n’a jamais rêvé que d’une telle gloire ? Avoir son nom dans une légende, son histoire contée à chaque enfant pendant des heures.

Un passé jamais oublié, malgré le fait que notre personne ne soit plus de ce monde. Ce serait un tel honneur pour tous ceux qui souhaiteraient devenir une légende. Cependant, la tâche n’est pas simple du tout. Maintenant que les sept ne sont plus auprès de nous tous, je me demande très souvent qui, quels seront les héros de demain ? Qui vont prendre la place de Percy, Jason et des autres au commande des camps, à pousser les autre à se surpasser. Je ne doute pas d’avoir un rôle à jouer, comme tous, nous faisons parti de l’équation, mais je ne pense être l’élément catalyseur comme les enfants des trois grands par exemple. Une chose est sûre, nous allons avoir besoin de héros prochainement, plus le temps passe et plus la menace avance.

Il ne faut pas croire que parce que pour l’instant il ne se passe rien que l’ennemi se repose. Je parie qu’une armée se prépare. Qui sait même si des espions ne sont pas dans nos camps, parmi nous, je n’en serai pas étonnée, ce ne serait pas la première fois. Cependant pour les démasquer il faudrait être plus compétent et vigilant que ce qu’on pourrait être réellement. Nous n’avons pas véritablement le temps et semer le trouble parmi les esprits des soldats seraient la pire chose à faire. Si tous nos soldats venaient à se méfier les uns des autres ce serait le début de la fin, et sans doute d’une guerre entre nous. Il faudrait à tout prix éviter cela et donc opérer en silence.

En parlant de ça, ce serait vraiment bien que nos espions se procurent des informations qui nous permettraient de mener une offensive histoire de leur montrer que nous ne sommes pas inoffensives et que même sans nos leaders nous pouvons nous défendre et leur botter le cul. Il ne resterait qu’à trouver une occasion de démonter notre force. Mes yeux se posant sur le légionnaire en face de moi, reflétaient - comme à leur habitude - des tas de sentiments partagés pour le fils de Mars. Je comptais beaucoup sur lui et sa présence dans la légion. Marcus fait parti de ceux qui ont de l’expérience et qui savent gérer une situation ainsi qu’une bande gamins effrayés en les motivant. Sûr qu’il montrerait l’exemple d’une manière ou d’une autre. Un petit sourire se posa sur mes lèvres en l’imaginant avec une bande un peu récalcitrante, ce serait une scène très distrayante.

« Je vais bien aussi. Je partage le plaisir de te revoir, mon ami. » Au moins une personne dont je ne pourrais jamais douter, sûr que si un jour j’apprenais sa trahison je tomberai bien bas, heureusement ça ne risquait pas d’arriver. Je m’amusais beaucoup de sa question. Effectivement elle était intéressante mais était-ce sa façon de me demander si je n’allais pas finir par étriper Octave devant tout le monde ou alors quitter mon poste et partir à l’aventure mais surtout à la guerre avec un pégase. J’avoue que cette idée me plairait particulièrement, même si je revenais de quête. Je devais bien admettre que les actions des derniers mois m’ont fait oublié le fait que je suis restée trop longtemps à papoter avec les conseillers, à envoyer des hommes sans être certaine de les revoir, à annoncer la mort des uns et des autres, oh oui à côté l’aventure et les monstres c’est le paradis sur terre.

« A vrai dire, je ne sais plus où donner de la tête mais c’est une situation plutôt habituelle ces derniers temps. » répondis-je avec une voix quelque peu amère. Situation qui j’espérais n’allait pas s’éterniser encore longtemps. A moins d’évoluer finalement en conflit comme ce à quoi je m’attendais, avez vous déjà vu des demi-dieux qui ne mènent jamais de combat ? Et bien moi de même. Il me semble que la fin de cette sale affaire se terminera en grandes batailles, j’en suis certaine - plus que certaine d’ailleurs.« Je profitais de faire une pause et de me détendre un peu » ce à quoi je lui demandais avec un sourire aimable, « Accepterais-tu de faire quelques pas avec moi ? » Je ne pouvais pas nier que j’appréciais fortement le fils de Mars qui représentait en quelque sorte un roc sur lequel je pouvais m’appuyer, une personne compétente sur qui on pouvait toujours compter.