Sujet : La salle de bal

J’avais chaud. Et ma tête bourdonnait. Qu’ils arrêtent de regarder, bon sang. Du calme, il fallait que je me calme. Tout allait bien. Ou de l’air ? Oui, de l’air, ce serait bien. Aller chercher Elliott, faire d’une pierre deux coups, et s’évader. J’avais du mal à réfléchir, du mal à me calmer, et je détestais ça. Pas maintenant, ne pas paniquer ce soir. Thomas parla. Oui, c’est lui qui me parle, je le reconnais. J’entendais son pas, il allait mal, je n’aimais pas ça. Mais mon cœur battait trop fort. Il allait mal, je le percevais dans sa voix. Et ça me fit déglutir. Je devais me calmer. Obligatoirement. Et j’étais en colère, parce qu’il me suivait alors qu’il avait cru que je me fichais qu’il soit inquiet pour son fils. Pourquoi me suivait-il alors qu’il venait de m’engueuler ?

Ralentissant puis m’arrêtant, j’allais me tourner vers lui, lorsqu’un garçon, celui avec lequel j’étais tombé se posta devant moi. J’eus un très léger mouvement de recul, pas habituée à ce que l’on se place au-devant de moi subitement. Je clignais des yeux en l’entendant, déconnectée. « Je… n’ai pas eu mal. » Bien sur que non, ce n’était pas parce que je tombais au sol, que j’allais me péter une jambe. Et pourquoi ma voix était-elle aussi calme, presque choquée ? Inspirant profondément, je fronçais les sourcils, et attrapais une chaise non loin de là, avant de la placer dans un coin, protégée par des décorations. Je revins auprès des garçons à l’air surpris par mon vif, visiblement, et attrapais la main de Thomas pour l’obliger à s’asseoir sur la chaise. Mon regard fut dur, et intransigeant lorsque je croisais le sien. « Chut. Ne dis rien, tu me dois bien ça. » Je posais ma main au-dessus de sa jambe, sans toucher le pantalon et inspirais profondément avant de forcer d’un coup. Utiliser mon don de cette manière me coupa aussitôt le souffle, et j’entrouvris mes lèvres par stupéfaction. Lorsque ce fut fini, j’inspirais, et me redressais. « Là, tu devrais tenir une bonne heure. Profites-en pour t’amuser toi aussi. Elliott ne voulait pas te… Enfin peu importe, crois ce que tu veux. Tu as déjà l’air de croire que je me fiche de... Bref. » Je secouais la tête, parce que ça ne servait à rien, et que je n’avais pas à l’engueuler. Je devais plutôt passer par-dessus.

Me tournant ensuite vers l’autre jeune homme, je m’inclinais légèrement, et parlais avec respect. « Je suis désolée de vous avoir bousculé. J’espère que cela ne vous empêchera pas de passer une agréable soirée. »

C’était chouette de donner à manger aux gens. Un large sourire aux lèvres, Emy passait de personne en personne, appréciant de pouvoir admirer les robes et les costumes de tout le monde. Par contre, elle essayait de ne pas se nourrir à même le plateau, déjà, parce que ça ne se faisait pas, ensuite, parce qu’elle aurait peur de ne pas pouvoir s’arrêter et pour terminer, parce que dans le restaurant où elle travaillait, on lui avait appris qu’il valait mieux éviter. Alors, elle se tenait bien sage, tout en jetant des coups d’œil réguliers à Lily. Sa blondinette se trouvait toujours près du buffet, ce qui la rassurait beaucoup. Emy avait bien conscience que son amie s’inquiétait pour elle, et elle voulait lui faire comprendre qu’elle ne risquait rien, que tout irait bien. Pour cela, il fallait qu’elle s’éloigne de quelques mètres. Juste ça pour lui apprendre qu’elle n’allait pas la quitter, mais que ça irait.

Une voix interrompit ses pensées et elle adressa un magnifique sourire à la personne qui venait de lui parler. Avant d’acquiescer en reconnaissant le masque et les cheveux un peu malmenés. Elle pouffa très légèrement, avec politesse. « Oui, c’est bien moi. Je peux demander si une des invitées possède un peigne, si vous voulez ? » Elle pencha la tête sur le côté, et tendit le plateau un peu plus haut, pour l’inviter à se servir. « Je fais le tour et je reviens vers vous avec la réponse. » Contente de sa proposition et certaine qu’il allait accepter et être satisfait de son idée, Emy fit un pas sur le côté, prête à continuer son chemin.

Quand elle était arrivée à la colonie, Charlie n’avait pas forcément été très à l’aise, et elle ne faisait pas confiance facilement. Mais il était aisé de la supporter, elle riait avec mesure, et pouvait même lancer quelques blagues. Elle affectionnait juste de pouvoir rester au calme de temps en temps. Mais les enfants, elle en avait l’habitude, et pour le coup, Charlie avait toujours été très patiente. Alors quand elle voyait son frère souffrir ainsi, c’était sur cette qualité qu’elle comptait vraiment. Parce que ça faisait mal de voir qu’on ne pouvait rien faire pour aider, rien faire pour apaiser, et rien faire du tout en fait. Histoire de faire court. Inspirant doucement, elle s’exhorta au calme alors qu’elle voyait Matthew s’asseoir au sol, une bouteille à la main.

Ce fut à ce moment-là qu’elle sentit la paume de Wyatt dans la sienne. Il la tira avec délicatesse vers lui, et Charlie reporta son attention sur son regard franc et chaleureux. Ses paroles la laissèrent néanmoins, songeuse. Danser ? Charlie ne savait pas danser, comme elle ne savait comment se comporter en cette soirée. Mais ce n’était pas la faute de Wyatt, il n’avait voulu que la faire sourire, et lui changer les idées. Mais voilà, ce qu’elle lui avait dit, avait du poids. N’était pas rien. Et qu’il lui propose de danser en contrepartie… Ca la fit sourire au final. Un sourire doux, qui ne se présentait sur son visage que très rarement, encore plus rarement ces derniers mois.

Elle avança d’un pas, et déposa un baiser léger sur sa joue, avant de reculer, détachant sa main au passage. Son sourire resta, et elle ne cilla pas. « Merci pour tout ce que tu as fait ces dernières semaines, Wyatt. Mais, profite de la soirée. Tu es quelqu’un de joyeux, de populaire, de beau aussi. Tu pourrais avoir toutes les filles rien que pour toi, et je me doute que tu le sais. » Elle rit légèrement, avant de regarder vers le buffet. « Tu n’as pas besoin de ça. Tu as besoin de lumière. » Et elle n’était pas cela, mais bien tout le contraire. Doucement, sans rancœur ni agressivité, parce qu’elle n’éprouvait, en cet instant, que reconnaissance envers le garçon qui lui avait accordé du temps et de la joie, Charlie se détourna. Et marcha vers le buffet.

On aurait dit que le temps s'était arrêté maintenant que je la trouvais enfin. On aurait dit que je pouvais enfin arrêter de chercher et que tout irait bien. Que j'avais enfin la situation en main, ce que je n'avais pas depuis le début de la soirée et que maintenant, je pouvais enfin souffler. Enfin, ce n'était qu'une façon de parler. Et je savais que ce n'était pas pour le meilleur que j'allais faire tout ça. Mais je voulais tellement... tellement savoir si elle était encore en vie, si c'était par ma faute. Elle n'avait pas conscience de ce que je pouvais faire... On dirait que j'étais amoureux, mais je savais très bien que ce n'était pas ça. Elle était sous ma responsabilité. Nous avions fait un quête ensemble. Nous avions vécu une activité hors de l'ordinaire ensemble, il était normal que je sois comme ça avec elle. Tous mes collaborateurs, ils n'étaient pas simplement des personnes comme ça. Ils étaient différents. Ils étaient des gens qui avaient de l'importance parce que maintenant, ce n'était pas simplement un nom associé à un visage. Non, c'était toujours plus et c'était ça la magie de la chose. J'avais compris l'importance que pouvait avoir les gens et voilà. C'était ça que j'étais... Un homme qui portait attention pour le meilleur et pour le pire. Et je voulais savoir si elle allait bien. Je voulais tout savoir. J'avais besoin de contrôler. Et je savais qu'avec son comportement, ce n'était pas rien. Je ne croyais pas qu'elle s'était enfuie pour rejoindre les partisans, surtout que Steele avait fait de même quelques temps auparavant. Et ce n'était pas le genre à ses deux filles là alors quoi dire de plus? Il s'était passé un truc et je devais savoir. Je voulais savoir et le fait de ne pas pouvoir connaître la vérité me tuait terriblement. Littéralement. J'avais besoin d'être au courant et d'être le chef. C'était une nécessité et bon... j'étais un cas. Très sérieusement, j'étais un cas. Et je le savais. Mais qu'est-ce que je pouvais bien faire contre ça? Rien. Parce que j'avais trop perdu....


« Non.. je n'ai pas besoin d'un peigne, c'est gentil... En fait je...» Ma voix se coupa alors qu'elle montait le plateau sous mon nez et que je fixai les entrées d'un oeil critique. Bon, autant se laisser tenter. J'en pris une et l'englouti presque tout de suite.. Et je la regardai fixement, au seuil de la panique lorsqu'elle fit mine de repartir « Puis-je te demander cette danse?» C'était la première chose qui m'était apparu à l'esprit. Minable

Emy voulait bien faire. Pour sa première soirée depuis très très longtemps, et sn premier bal tout court, elle voulait que tous les invités soient contents. Donc ce jeune homme qui semblait avoir été surpris qu’elle touche à ses cheveux, elle voulait réparer sa bêtise. Et si pour ça, elle devait parler avec toutes les femmes de la soirée, pour lui trouver un peigne, et bien elle le ferait. Déjà, elle cherchait une personne à qui aller demander, mais la jeune fille n’eut pas le temps de bouger, qu’il lui lançait une question.

La surprise se peignit sur son visage, et elle prit son temps pour se tourner vers lui, sincèrement déboussolée. « Vous… Vous voulez danser avec… Moi ? » Comme si l’idée lui semblait totalement inconcevable. Non parce qu’on parlait bien d’Emy quand même, la fille cinglée qui n’avait jamais dansé de sa vie, et qui n’intéressait personne. Alors, pour le coup, qu’un homme lui demande de danser, ça la déconcerta totalement. Et elle fut un peu gênée. « Hum… Je suis désolée, je ne sais pas danser. » Puis, elle lui montra le plateau. « Et je… J’ai pris le rôle de serveuse. Pour passer le temps. » Okay, complètement con comme réponse, mais qu’est-ce qu’elle pouvait dire ? Tout était vrai. Et franchement, elle était également gênée pour lui, qu’il perdre son temps à lui poser cette question. Il y avait tant de filles sophistiquées dans la salle. Du coup, par réflexe et parce qu’elle voulait toujours l’aider et le mettre à l’aise, Emy se tourna pour regarder partout. Elle se rapprocha de lui, et murmura d’un air de connivence, comme s’ils préparaient un mauvais coup. « Sinon, y a la fille à droite là-bas, en bleu. Ou le duo près du grand sapin. Je suis certaine qu’elles savent danser. » Sur ce, elle lui fit un grand sourire pour le rassurer.

Qu'est-ce qui s'était passé. J'ai failli en rire en l'entendant. Qu'est-ce qui s'était réellement passé? Oh, rien de bien compliqué, j'avais été trop con pour voir la vérité. Et j'avais été trop stupide pour voir les choses en face. Qu'elle ne me méritait pas. Et que je pourrissais la vie à tout le monde, sauf à ce stupide verre d'alcool qui ne refusait pas mon contact. Moi qui détestait la boisson à la base, j'étais servi. Plus je pouvais boire, plus je pouvais parler et ça je le savais trop bien et je me détestais pour ça, mais ça ne m'empêchait pas d'enfiler les verres les uns après les autres en veillant bien à ce qu'il ne reste plus aucune goutte dans le fond de celui-ci. Je perdais le compte. Je buvais, je vidais le verre et j'en prenais un autre pour recommencer. Ainsi de suite. Pour devenir bourré assez rapidement. On du moins, ne plus avoir l'esprit très clair. Parce que je n'étais pas une machine non plus. Et que je ne voulais pas non plus me tuer. Il fallait y penser quand même. Et j'y pensais malgré tout. Et elle me demandait ça... Je voulais rire si je n'étais pas aussi triste. Je voulais ravoir Lily. Je voulais ravoir ma femme. Et je voulais ravoir ma soeur. Je voulais ravoir ma vie.. Je voulais être parfait. Je voulais trop de chose...

« J'ai accusé la femme de ma vie de me tromper et je l'ai plus jamais revu, mais je l'aime comme un dingue». Et oui, je l'aimais comme un dingue et c'était pour oublier que je buvais. « Je suis juste un con»

Non, mais c'était une blague, sérieusement. Et je la trouvais pas drôle. Ce n'était pas ça le but. Je voulais simplement me montrer gentil et on me rembarrai pour me dire que je n'étais pas correct. M'enfin, c'est quoi cette histoire. Je tentais simplement d'être gentil avec cette fille, de me faire pardonner et ça ne marchait pas du tout comme je le pensais que ça pourrait le faire. Je devais faire quoi maintenant? Dites-moi? Ce n'était pas rien ce que je voulais faire et ce que je me disais que je devais faire. Roh, je ne savais plus. Merci pour la migraine les gars. Roh, sérieusement, C'Était une blague. ... Quoique... Attendez. Vous en connaissez beaucoup des femmes qui arrachent des pantalons pour soigner? Nah hein, bah moi non plus. Il y en avait juste une comme ça chez nous... Kathy-Cat. C'était elle. J'avais foncé dans elle! Nah, mais bon sang, c'était pas sérieux là. Un énorme sourire s'étira sur mes lèvres alors que je la regardais, me retenant de rire. Bon sang de bonsoir, c'était elle, je me trompais jamais les gars, pas la peine de me dire que je suis un pourri et que je peux me tromper, je me trompe jamais bon. C'était ça et c'était dit. Maintenant chut, c'était à moi de jouer. Et c'était à moi de décider. Et personne ne pouvait dire le contraire. Voilà quoi. La loi de Liam. Bouh le fantôme! Je sais même pas pourquoi je pouvais dire ça au juste. C'était ça le pire. Et ça faisait réellement peur. Roooh, c'était pas coool. Oui cool avec trois o et je fais ce que je veux

« C'est rare que tu sois aussi formelle avec moi, ma chère. Ça m'amuse énormément. Mais je t'ai reconnu. Et je sais qui tu es.» Oui, je savais qui elle était et je n'allais pas me priver pour le savoir. Alors là, non. Je le savais et elle n'allait pas savoir. Oh, ça allait être amusant. Ça allait être vraiment amusant... Et puis... de toute façon je n'étais pas tant un génie hein, l'autre idiot avait dit son nom... Donc... bon, c'était un romain lui aussi et un sacré casse-pied en même temps. Vraiment quoi. J'espérais ne pas le connaître. J'espérais vraiment.

Je la cherchais en elle. Je cherchais cette fille avec qui j'avais passé du temps une fois... en une pure inconnue et je trouvais qu'elle serait elle si c'était elle. Je ne savais pas si c'était clair. Mais en vrai, je trouvais que cette fille avait du Emy dans le nez. Et qu'elle lui ressemblait. En magnifique, en beau papillon qui avait éclos tout récemment. Et elle était ravissante. Peu importe qui était cette fille, elle était jolie. Je n'étais pas insensible à ça, je restais un homme avec un coeur et des pensées tout comme des goûts. Donc, je ne pouvais pas la regarder en restant totalement indifférent. Et aussi bon, ce n'était pas rien ce qu'elle pouvait avoir comme robe. Et puis, elle semblait si gentille et si innocente. Comme Emy. Je ne pouvais pas simplement la regarder sans tenter ma chance de savoir si c'était elle, mais en même temps, j'avais tellement peur qu'elle me fuit que je restais là comme ça sur mes gardes et j'attendais le bon moment. Mais je savais aussi que je devais le provoquer.

« C'est toi que je demande. Pas une autre fille.» Elle ne semblait pas se rendre compte qu'une demande était une demande et que je voulais danser avec elle et que je me foutais du reste. Le fait qu'elle me dise qu'elle ne savait pas danser me fit rire d'amusement, parce qu'elle semblait si mal à l'aise alors que ce n'était pas grave. « Je peux t'apprendre. Tu n'auras qu'à te laisser guider.» Un soupir m'échappa alors qu'elle me proposa des cavalières, mais comme je l'avais dit, je n'en voulais qu'une seule et la seule était là. Je lui pris donc le plateau des mains, comme si être serveuse était son travail ce soir et lui prit ensuite la main pour l'attirer sur la piste de danse. Une fois là, je pris son autre main et la posai dans mon dos alors que je posai mon autre main sur sa hanche « Laisse-toi aller. Juste cette danse. C'est ton premier bal après tout. J'en ai fait des dizaines.»

Soigner Thomas était une chose qui me tenait véritablement à cœur. A l’époque où il avait été blessé, je ne maitrisais pas suffisamment mon don pour pouvoir songer vraiment à y avoir recours. Pas alors que je pouvais risquer d’accentuer la blessure. J’avais le plus souvent à faire à des plaies ouvertes, et non pas à des blessures vieilles d’un certain temps autour desquelles, les chairs s’étaient reformées comme elles le voulaient. Un jour, je voulais vraiment pouvoir m’occuper de cela. En attendant, j’avais fait agir mon don d’une manière différente. Foudroyante même. Et ce ne serait que temporaire, je le savais.

Thomas m’annonça qu’il avait confiance en moi – si, ça veut dire ça – et qu’il partait chercher Elliott, ce qui, je devais bien l’avouer, me rassurait. Je le regardais partir, marchant droit et j’en ressentis un certain bonheur, c’est vrai. Le second jeune homme se rappela à mon souvenir quand il s’approcha en souriant et m’adressa de nouveau la parole. A ses mots, je fronçais quelque peu les sourcils. « Nous connaissons-nous ? » Apparemment oui, puisqu’il le prétendait. « Je ne suis pas formelle, en temps normal ? » Je ne savais pas trop de qui il parlait, de quelle facette de moi il invoquait, mais j’étais un peu troublée pour le coup. Et fatiguée aussi. Le contrecoup de mon pouvoir.

Emy voulait vraiment que le jeune homme soit heureux, et pour ça, elle irait demander à toutes les filles semblant disponibles dans cette salle, s’il le fallait. En lui souriant avec sincérité, elle espérait qu’il trouve chaussure à son pied parmi les demoiselles qu’elle venait de lui montrer. Discrètement, elle jeta un coup d’œil à Lily, pour vérifier qu’elle était toujours là. Apparemment, elle discutait avec le garçon assis par terre. Bon sang, pourvu que ce soit du jus de fruits qu’elle était en train de boire. L’espace d’un instant, elle eut envie d’aller vérifier pour être certaine, mais ce fut à ce moment que son interlocuteur lui répondit que c’était elle qu’il voulait.

Euh, pour le coup, elle écarquilla les yeux. « Moi ? » Clairement étonnée. « M’a… apprendre. » Mais elle était totalement empotée ! Et maladroite ! Il ne la connaissait pas, elle devait le mettre en garde avant qu’il ne s’attire la honte sur lui. Mais déjà, il la débarrassait de son plateau pour le poser sur une table non loin. Déglutissant lorsqu’il lui prit la main, Emy essaya de lui parler, tout en marchant à ses côtés pour rejoindre la piste de danse. « Vous ne comprenez pas, je vais vous gêner. » Ce qu’elle ne voulait absolument pas. Elle observa sa main qu’il venait de poser dans son dos, de lui-même, comme si elle la voyait à travers son corps et fut troublée, se sentant toute petite pour le coup. Jamais, elle n’avait fait ça, et oui, elle se sentait un peu ridicule. Pas à sa place.

Pff, tout ça, ce n'était qu'une perte de temps, ni plus, ni moins. Qu'est-ce que je faisais ici déjà? Ah oui.. Charlie. Ma belle et douce Charlie que j'adorais de tout mon coeur. Ma soeur, l'autre moitié de la pièce, mon double. J'adorais lui faire plaisir et c'était pour ça que j'étais là. Que j'étais là et que j'avais sûrement l'air d'un dépravé à ses yeux en ce moment-même. Elle pouvait ressentir, mais est-ce qu'elle me voyait? Est-ce qu'elle voyait la peine, le désespoir, la tristesse que j'avais réussi à combattre pendant un certain temps et que maintenant, je n'arrivais plus à faire taire? Je n'y arrivais plus. Il fallait que je la fasse taire doublement.. pour ne pas l'affecter elle, je me sentais déjà coupable qu'elle doit faire face à un frère dans cet état-là, incapable de faire quelque chose de bien. Même plus capable de forger une arme. Je ne l'avais pas dit, mais je le savais trop bien. Et voilà que parler, boire, tout ça, ça ne faisait pas du bien à ma personne, mais plus je buvais, plus je parlais. Ça allait ainsi. Comme si je ne pouvais plus me garder une gêne, comme si je ne pouvais pas rester silencieux. La boisson faisait délier ma langue et je me devais de tout dire, de répondre à chaque question. Mais en restant amer et les yeux rivés sur mon passé qui me détruisait tant. Mais pourquoi pas. Autant se faire du mal comme il faut et se planter un coup de poignard en plein coeur. Autant le faire, j'en étais rendu là et ça n'allait pas me faire plus mal que ça pouvait me le faire déjà.

Je jetai un regard mi-amusé, mi-torturé à la fille lorsqu'elle parla. C'était le genre de chose qu'aurait dit ma Lily. C'était le genre de chose qu'elle aurait dit oui... « Mon verre.. Calme-toi, ça ne sert à rien de t'emporter comme ça avec tes belles grandes paroles, mon cas est déjà réglé. Je suis rayé de la liste.» Je m'étirais avant de me relever et de la regarder dans les yeux. Chose que je n'avais pas fait depuis longtemps et c'est avec surprise que je me rendis compte... que ses yeux ressemblaient à ceux de Lily. Yeux que j'avais dévoré et dans lesquels je m'étais noyé tant de fois. « Ma copine est grecque.... enfin, ex copine... Tout comme moi... Ils ne la tueraient pas...» Je tournai la tête vers sa supposé meilleure amie et le mec que je pouvais voir... Eux au moins, ils semblaient bien s'amuser. Au moins. « Laisse-la vivre, elle a le droit de faire ses expériences. Ça n'a pas l'air d'un mauvais bougre ton mec.» Je me passai une main dans mes cheveux, trouvant que la terre tournait un peu trop à mon goût et m'appuyai sur la fille en grognant un « Pardon» a mi-voix. Et je ne voulais pas répondre à sa prochaine question... du coup.. pour l'esquiver.. .bah.. « J'ai fait le con... Tout le monde le sait. Matthew a perdu sa copine parce qu'il n'a pas su faire la différence entre la vérité et une rumeur.»

Sérieux, moi tomber parmi tout ce beau monde sur Kathleen? Fallait le faire. Vraiment, il fallait le faire. Enfin, j'avais de la chance. Et je ne pensais pas que c'était le genre de mon chaton, si si, mon chaton, de venir à ce genre de chose. Mais bon sang qu'elle était jolie dans cette robe. Elle l'était déjà avant que je sache qui elle était, mais là, elle l'était encore plus. Pourquoi? Pour la simple et unique raison que cette robe, on aurait dit qu'elle avait été faite sur mesure pour elle. Bon sang que c'était trop beau... trop zoli. Oui joli avec un z parce que ça devait mettre l'accent sur la chose. Et puis quoi hein? C'était moi qui décidait ce que je faisais et pas les autres. Et voilà.. bon sang, pourquoi je l'avais pas invité avec moi? Ou bien j'avais oublié.. Mais je me sentais mal, déjà que je voulais l'inviter et je ne l'avais pas fait... J'étais un mec vraiment pas très sympa... C'était ce que je voulais... mais que voulez-vous.. c'était comme ça que je l'avais fait... Et maintenant, elle était devant moi et ne m'avait pas reconnu. Ce qui était amusant parce qu'elle m'avait déjà soigné trop souvent et un peu partout... aucune partie de mon corps n'avait pas été épargné par mes blessures et bon, elle connaissait ma morphologie. Mais elle ne semblait pas me reconnaître. Et j'allais m'amuser avec ça. M'amuser beaucoup, mais pas juste un peu... Donc, voilà quoi, je pouvais commencer à jouer... « Bah ouais, on se connait. Mais tu ne m'as pas reconnu. Mais je te connais très bien» Je lui adressais un sourire amusé et un clin d'oeil avant de m'incliner devant elle, incarnant ainsi un personnage. Et c'est comme ça que je repris le reste avec une posture plus droite, plus imposante et plus gentleman... Ouais, c'était ça le terme. « Puis-je vous demander gente dame, si vous voudriez bien partager un verre avec moi.» Nous allions tester ses connaissances. Voir ce qu'elle connaissait de moi.

Du moment qu'elle n'avait pas peur de moi, tout irait bien. Tout irait pour le mieux et ça, je le sentais au fond de moi. Je savais que je ne risquais rien, que même si j'agissais sur des coups de tête, j'arrivais à ne pas faire des bêtises. J'avais réellement peur de lui faire peur et de la faire fuir. Mais je savais que c'était le seul moyen que j'avais pour gagner du temps. Le temps que je n'étais pas certain d'avoir autrement et je me devais de le gagner. Je devais savoir si mes doutes étaient vrais ou bien s'ils n'étaient que le fruit de mon imagination qui déraillait... Et là, le problème était que je ne savais pas quoi faire exactement... Parce qu'elle m'avait dit qu'elle ne savait pas danser, moi si, mais elle semblait réticente. Et moi qui avait tellement peur de faire une erreur. C'est comme ça qu'un sourire qui se voulait rassurant s'étira sur mes lèvres. Et que je la regardai avec ce sourire. Sans jamais m'en départir. « Ce qui va me gêner plus que tout, c'est que j'aille voir une autre pour lui demander ça. Ce n'est pas bien grave, ça fait des lustres que je n'ai pas danser.» J'inspirai lentement avant d'entamer mon premier mouvement. Ça faisait un moment oui... « Je mène, laisse-moi te guider. Laisse-moi t'aider... petit ange.»

○ Je me suis mis à boire mon verre d'une traite avant de soupirer, jetant un dernier regard autour de moi, dans l'espoir de voir apparaître celle que j'attends. Même si au fond de moi, quand bien même elle soit présente, est ce que j'oserais aller de l'avant ? Avouer ce que je n'ose avouer ? J'en sais rien mais plutôt que de me prendre la tête avec ça, je décidais d'aller faire un tour, dans une salle à côté, une petite salle où peu de personne circule, cela va me permettre de prendre un peu de recule.

○ Dois-je rester malgré tout ? Même si je ne m'amuse pas ? Soupirant de nouveau, je passais ma main dans mon cou puis sur ma nuque avant de souffler un bon coup et de retourner dans la salle de bal, affichant un sourire qui ne dit que l'inverse de mon état d'esprit. Je sais que je me prends la tête pour rien mais que voulez vous, quand je m'y mets, je ne m'arrête pas. Bref, j'allais donc m'installer sur une chaise, dans un coin, continuant à observer autour de moi les personnes présentes à ce bal. Essayant de reconnaître le peu de personne que je connais bien, n'ayant pas reconnus énormément de monde depuis le début de cette fête.

○ Attrapant sa main avec délicatesse, je l'approchais de moi en souriant avant de l'emmener sur la piste et de la regarder d'un air plutôt...encourageant, je sais y faire avec les femmes surtout question drague alors autant l'utilise si ça peut la mettre plus à l'aise. " Hum, toutes femmes à en elles, l'élégance, la grâce et la sensualité d'une danseuse. Tu es une danseuse né en quelque sorte sauf que tu ne le sais pas ou que tu n'as pas pris le temps d'apprendre. Alors non, je ne m'inquiète pas, je te montrerais les pas de base et tu feras que ça deviendra rapidement facile à suivre. "

○ Puis, je lui levais la main, la gardant dans la mienne, avant de poser mon autre main sur sa taille et de commencer à mener le rythme de la danse, d'un pas lent pour qu'elle puisse suivre en murmurant un code de mémoire pour qu'elle s'y prête également. Je gardais un sourire plutôt sincère, oui assez étonnant quand on me connait vraiment. A dire vrai, on pourrait penser que je cache quelque chose, que j'attends quelque chose d'elle, que je la manipule mais non. Du moment, pas volontairement alors, je veux simplement profiter de cette soirée pour me détendre et ne pas me prendre la tête justement avec mes soucis du quotidien, comme ne pas essayer de me faire tuer ou alors pourchasser mes proies pour les tuer...Bref, la vie de demi dieux que je me suis faite en quelque sorte. Cette soirée est bien pour moi, un moment de détente que je compte bien apprécier jusque la fin. En essayant de décrypter son visage derrière son masque, je me suis mis à reprendre, " Je suis sûr que ce masque cache un visage très charmant et doux, en tout cas vos yeux sont des merveilles. ". Et hop, un point pour le dragueur ambulant, même si je sens que ça ne va pas être aussi facile de la voir rougir à mes propos.

Du coin de l'oeil, je remarquais que Thomas avait disparu par le hall. Probablement pour aller au jardin, mais rien n'était sûr. Après tout, il avait une jambe totalement valide pour une bonne heure, s'il voulait danser, ce serait le moment. Moi-même, j'avais apprécié de tourner avec Elliott, mais il fallait avouer que le jeune garçon n'était qu'un enfant, et je ne voyais clairement pas une menace en lui. Le second jeune homme, que je n'avais pas encore reconnu, mais qui, visiblement, était romain, était resté en ma compagnie. Ce qui m'intrigua quelque peu. Vu la cascade que j'avais offert au public, l'utilisation de mon don et de mon ton austère, j'avais imaginé qu'il se serait enfui vers des demoiselles plus agréables à vivre. Donc, je devais bien admettre que j'étais quelque peu intriguée. Puisqu'il ne cessait également de dire qu'il me connaissait, et sans doute bien, vu le ton de voix qu'il utilisait pour m'en informé, je me devais de deviner de qui il s'agissait. Et même si, il est vrai, la Nouvelle Rome comptait plus d'une centaine, voire si on ajoutait la ville romaine... Un bon nombre de gens, je devais bien être en mesure de discerner de qui il était question. Je ne sais pas pourquoi j'avais songé à Liam au début. Peut-être que parce que sa manière de sourire lui ressemblait, que les phrases et le ton joyeux allaient de paire, mais je pense qu'il ne serait pas resté. Il aurait profité de sa soirée, et ce, non pas en ma compagnie. Alors souriant poliment, je me penchais en avant avec respect. « Un verre me ferait plaisir, mais juste un. Je suis en service. » Tout cela sous le couvert de deviner, de qui il s'agissait. Hey, moi aussi, je pouvais vouloir jouer quelque fois.

C'était amusant de voir comment je ne pouvais pas tenir ma langue. Je ne pouvais pas rester stable. Je ne pouvais pas rester comme ça, à ne rien faire à la regarder en me disant qu'elle avait l'air de ma Lily, celle que je cherchais depuis tout ce temps pour qu'elle me dise qu'elle m'aimait encore et que ce n'était rien. Que ça allait faire en sorte de nous faire sortir plus fort. Mais ce n'était pas ça. Ce n'était pas ça qui faisait le plus mal.... Non, j'avais besoin de souffrir encore. Si seulement elle était là pour me dire que je devais arrêter d'espérer. C'était elle qui me guidait. C'était elle qui avait mon coeur et comme un con, je l'avais repoussé. Maintenant, j'étais juste comme ça. Un homme qui restait et attendait... Parce que je n'avais rien d'autre a faire que d'attendre et que de voir parce que pour le moment, c'était la seule chose que je pouvais faire. Et c'était la seule chose que je voulais faire. Parce que je perdais goût à tout. Lentement, mais sûrement, je perdais goût à tout. Et je me devais de l'assumer. Je devais l'accepter. La vie était comme ça et je n'avais pas le choix. Je devais le vivre et l'accepter. Mais quand je regardais dans ses yeux... C'était elle que je voyais... et l'envie de lui arracher son masque était plus forte que tout. Parce qu'elle me manquait tellement. Mon lys... Ma fleur... À moi... « Elle ne risque rien ton amie... il n'y a que des grecs et des romains ici.» Je me raclai la gorge alors que je tentais de me reculer... parce que je savais que je la gênais et j'étais encore capable de me tenir debout. Et c'était ce que j'allais faire. Je me reculai, restai stable sur mes jambes et la regardai alors qu'elle prononçait mon prénom comme si elle n'en revenait pas. « Ouais, c'est moi. Matthew Grey.» Je manquais d'éclater de rire en entendant sa phrase suivante. Je me faisais du mal. Bah ouais tiens, comme si ce n'était pas ce que je faisais. Franchement, ce n'était pas rien... Et moi, plus je la regardais, plus j'en avais envie, plus je savais que c'était elle. Fallait pas me refiler un verre entre les mains... Et bon sang que je peux être con.. Steele.... Il n'y a que toi pour m'appeler Grey. Personne ne m'appelle Grey.. sauf toi» Je pris son visage entre mes mains et l'embrassai doucement pendant quelques secondes avant de la relâcher et de me reculer « Je suis désolé...» et attendit. Qu'elle parte. Qu'elle fasse ce qu'elle veut.

C’était… bizarre de tenir cet homme. Pas vraiment dérangeant, juste…. Bizarre. Inhabituel. Emy se demanda si c’était comme cela pour tout le monde, ou juste parce que ce n’était clairement pas une position qu’elle prenait souvent. Voire jamais en fait. L’espace d’un instant, elle allait le lui dire, et puis, elle se retint. Elle allait encore passer pour l’innocente de service, alors bon, pas la peine. A la place, elle jeta un coup d’œil à Lily, à laquelle, elle offrit un sourire resplendissant. Parce que si elle pouvait être maladroite parfois, et pas toujours très futée, Emy connaissait Lily. Et elle savait que son amie était inquiète pour elle. Ce qu’elle ne voulait pas du tout. La fille d’Hermès en vint même à murmurer sans s’en rendre compte : « Elle s’inquiète encore pour moi… », l’air désolé, parce qu’elle détestait être un poids pour sa blondinette.

Reportant son attention sur le garçon, elle lui sourit. « Désolée, je parle tout haut. » Elle fit mine de réfléchir ensuite. « Bien, je reste… Enfin un peu. A vos risques et périls. » Elle cligna des yeux alors qu’il se mettait à bouger. Emy baissa les yeux ver s leurs pieds en marmonnant que ça ressemblait à des maths en pire. Toujours hyper concentrée, elle acquiesça, tête baissée pour ne pas perdre une seconde de danse, histoire d’y arriver coûte que coûte. « Petit ange, c’est la blonde au buffet. Moi, je suis la goinfre à la rigueur. » Marmonnant encore, cette fois. Pour ne pas perdre le fil.

Elle était sincère. Danser, ce n’était pas un truc qu’on lui avait appris à la Légion. Alors, pour le coup, elle ne voulait pas gêner le jeune homme qui se proposait de lui offrir un moment à deux, sur la piste de danse. Une fois qu’il eut sa main dans la sienne, il l’attira vers lui, et la mena jusqu’à la piste. Alex déglutit, et inspira profondément, parce que bon, elle n’était pas une lâche, non mais oh ! Foi de romaine ! Elle acquiesça à ses paroles. « Okay, voyons donc ces fameux pas. Mais je vous aurais prévu, l’inconnu au costume chic. » Elle lui sourit avec malice. « Qui vous va très bien, d’ailleurs. » Alex s’amusait avec les mots. Elle ne flirtait pas, elle aimait juste dire ce qu’elle pensait.

Quand il se mit à danser, au début, elle paniqua. Et cela se vit sur son visage. Elle ne savait pas où mettre sa deuxième main, et lui semblait si à l’aise… C’était incroyable. Finalement, elle jeta des coups d’œil autour d’eux, et choisit de poser sa main sur l’épaule du garçon, tout en regardant leurs pieds. Elle compta dans sa tête, enregistrant ce qu’il lui disait comme aide-mémoire. « Okay… Je dois pouvoir le faire. » Souffla-t-elle presque plus pour elle, que pour lui. Il fallait être à la hauteur, lui qui arrivait à bouger avec grâce. Bon sang, ça devait bien être possible pour elle aussi, non ? Et puis, il parla encore. Et Alex ne put s’empêcher de rire. « Jolie réplique, mon cher beau-parleur. » Une pointe de malice, et une très légère moquerie dans sa voix.

Je m'amusais comme un petit fou, ça ce n'était pas possible. Après m'être fait royalement... de l'ennui...? Ça se faisait de l'ennui? On pouvait créer du plaisir, mais de l'ennui, ça pouvait se créer comme ça, pouf en claquant des doigts? On pouvait faire ça? Sérieusement, j'en avais aucune idée et je me le demandais, mais est-ce que c'était possible ou bien je venais d'inventer un nouveau truc à moi tout seul? J'étais génial pas vrai? J'adorais ça, c'était trop bien. Et puis, ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas incarné de personnage. Le fait d'être au bal avec un masque et Kathleen qui ne semblait pas me reconnaître, ce que je trouvais vraiment fou vu qu'elle me connaissait physiquement mieux que quiconque, cette blague est vraiment pourrie et vraiment tendancieuse, du moins.. c'Est ce que je crois, mais elle est là quand même. Et je ne changerais rien parce que je suis moi et que moi seul avait raison. Nah pour tout le reste du monde. Le gamin était un des rôles que j'adorais jouer, comme ce que je venais de faire à l'instant et ce dans ma tête sans que personne n'ait conscience de rien. Sérieusement les mecs, pourquoi je n'ai pas encore mon diplôme d'acteur. Sérieusement? Mais fallait se dépêcher hein, moi j'allais pas attendre toute la journée. Quand même!

« Ne vous en faites pas, je serais votre chevalier servant ce soir. Vous pouvez boire, rien ne se passera sans que je le veuille.» Je ponctuais ma phrase d'un sourire poli avant d'avancer vers le buffet pour aller chercher des verres, veillant toujours à ce qu'elle me suive. Le personnage que j'avais en ce moment? Sûrement un truc muche qui se pensait plus haut que les autres, mais qui avait une bonne éducation. Sûrement ça, à vrai dire, je le laissais aller et je laissais faire tout ce qui pouvait être fait dans ce domaine là pour la seule et unique raison que je ne contrôlais pas toujours ce que je faisais. Je pris deux verres comme ça et lui en tendit un « Si nous disions à ce heureux hasard qui a permis de vous reconnaître, ma chère?» J'étais vraiment un acteur hors-pair. Acclamez-moi... ou pas

Un petit sourire s'étira sur mes lèvres alors que nous commencions à danser tranquillement pour lui laisser une chance. Je me sentais bien. Libre de tout. Heureux et en paix. Ça arrivait rarement que je me sente comme ça. La dernière fois... je ne m'en souvenais même plus. C'était juste trop loin dans ma tête et trop loin dans mon esprit. Sans faire garde, je pouvais l'avoir effacé, même si ce n'était pas mon but. Je ne savais pas quoi faire exactement. Je ne savais pas ce que je devais faire concrètement et je me laissais aller. Sans contrôle rien. Juste ce qui devait être fait. Je me souvenais d'avoir sourit lorsqu'elle avait dit qu'elle pensait tout haut et d'avoir rajouter un « Se parler seul est un signe d'intelligence.» Je voulais qu'elle soit bien avec moi, même si je l'avais presque forcé à venir. Et même si c'était à mes risques et périls bah... « J'aime vivre dangereusement. On ne vit qu'une seule fois.» Et c'était comme ça que l'on dansait. Et c'était de cette façon que je voulais partager mes danses, avec elle. Un petit rire s'échappa de mes lèvres lorsqu'elle dit qu'elle n'était pas l'ange. « Ce n'est pas ton amie qui a fait ce que tu as fait. Mais bien toi. Tu es l'ange.. et mon ange ce soir.»