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 Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison]

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MessageSujet: Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison]   Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison] EmptyLun 20 Oct - 18:03

Ali-Baba & Kath-Woman


24 Octobre.

« Ne vous excusez pas surtout. » Le cri avait été clair. Bref, et agacé. Et j’avais de quoi ! Alors que je traversais le pont du petit Tibre, qui marquait la limite entre le tunnel Caldecott, et le début du Camp Jupiter, un groupe de trois jeunes ados me croisèrent rapidement, sans prendre le temps de me laisser passer. Cela ne manqua pas. Moi qui tenais deux paniers de pommes, je perdis l’équilibre, et le contenu de mes deux paniers s’éparpilla sur le tunnel. Les trois gamins marmonnèrent des désolés, avant de se carapater vite fait. Génial. La jeunesse de nos jours, ce n’était vraiment pas un exemple. Agacée par la trentaine de fruits qui s’échappaient de tous les côtés, je me mis à les ramasser une par une. Evidemment, il fallait qu’il y en ait qui tombent par-dessus bord, pour flotter dans le ruisseau. Comme si j’avais besoin de ça.

Pourtant, ce matin, en me réveillant, tout allait bien. J’avais bien dormi, pas de rêves liés à la quête, ou au retour de Cameron. Pas de pensées négatives sur mon utilité au Camp, ni d’idées d’ermites comme m’enfermer toute la journée dans l’infirmerie par exemple. Rien de tout ça, comme quoi, je pouvais moi aussi, avoir une matinée normale. Et je ne sais pas pourquoi, mais j’en suis venue à penser à la cuisine. Surtout, à faire la cuisine, ce qui, je dois bien le reconnaitre, était assez rare. J’appréciais cette activité, mais je n’en avais guère l’occasion ici. Il y avait déjà des êtres qui se chargeaient de nourrir les demi-dieux, et nos casernes n’étaient pas fournies en cuisine. En somme, je n’avais ni les moyens, ni le temps de me présenter devant une table de cuisson. Parfois même, je n’en avais tout simplement pas l’envie. Après tout, autrefois, c’était pour ma mère que je cuisinais, et depuis, je ne sais pas si j’avais déjà fait autre chose que des cookies lors des banquets. Finalement, un soupir m’échappa à cette pensée, alors que j’étais à quatre pattes en train d’essayer de récupérer des fichues pommes. Donc oui, pourquoi me trouvais-je à prendre une posture des plus ridicules ? Mais voyons, nous avons tous des raisons à nos actions. Et laissez-moi donc vous compter combien je peux parfois agir sur un coup de tête. Oui, même moi, la sérieuse de service. Mais voilà, quand vous passez une bonne nuit, et qu’au réveil, allongée dans votre lit, vous vous mettez à penser à faire la cuisine, et bien oui, il est possible de vouloir faire une tarte aux pommes. Ah mais c’est sans compter le fait que vous ne voulez pas en faire qu’une – parce que oui, on pourrait croire à du favoritisme envers certaines personnes – alors tu veux en faire plusieurs. Et qu’en plus, on ne sache pas que c’est toi qui les as faites. Donc, tu vas chercher des pommes toi-même et tu vas faire la cuisine de bonne humeur.

Enfin, c’était sans compter les trois chenapans carrément impolis. Blasée, de les ramasser une à une, je réussis à remplir un panier sur les deux. Lorsque j’en vis une rouler vers le rebord. Paniquée, et prise d’une envie de ne pas la laisser sombrer dans le petit Tibre, je plongeais pour l’attraper… Mais trop tard. Et prise dans mon élan, je me retrouvais comme une idiote à chuter dans le vide. Génial.

lumos maxima
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MessageSujet: Re: Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison]   Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison] EmptyMer 22 Oct - 18:03

Kath ∞ Ali
Tourner en rond dès le matin. C’est compliqué, pourtant je devais bien reconnaître que je faisais les mêmes gestes, mes pas se posaient toujours au même endroit. Je gardais la tête basse un flot de pensées parasites ne voulant quitter mon cerveau. Mes pensées me ramenaient toujours au problème le plus important de ma vie, la blondinette. Je voulais rester à distance, reprendre le cours de nos vies comme toujours, surtout que merde Cameron n’était pas vraiment… là, ce n’était à mes yeux qu’une enveloppe mortelle sans intérêt. Ses yeux n’avaient plus cet éclat si caractéristique qui me donnait envie de me surpasser pour elle. Je n’aimais pas la Cameron que je voyais et en même temps je lui donnais le plus d’infos que je possédais sur elle, elle ne pouvait pas tout emmagasiner j’en avais conscience. Pourtant j’avais besoin de mon amie d’enfance, je voulais juste la remettre dans le droit chemin. Après je resterais en retrait, je me le promettais à moi-même pour ne pas souffrir de son absence, mais tant que j’avais le droit et que personne ne remarquait à quel point j’étais bien à ses côtés, cela ne faisait de mal à personne. Pourtant, je n’étais pas rassuré, et si je pétais un câble, j’étais instable, complètement taré et je le savais. J’avais peur de lui faire mal.

Pleine de crainte à l’idée de faire du mal, je sortais de ma léthargie et marchai un peu au hasard dans le camp. Un gamin me rentra bêtement dedans, je dois reconnaître qu’il était tombé sur la mauvaise personne. Mon croche patte fut vil et sournois, il était effrayé, je le vis à sa façon de m’observer comme si je l’avais martyrisé, pauvre petit père, ce n’est pas comme si je m’étais changé en ours devant lui, quel manque total de savoir vivre ces jeunots.  Ce n’était malheureusement que le début des ennuis. Installée au bord de l’eau je plongeais ma main dans l’eau glacée par trois fois un sourire de plaisir pur sur mon visage. Finalement, la tentation fut trop grande et en moins de trois minutes une espèce d’ours brun complètement taré sautait dans l’eau comme un jeune chien fou. J’avais conscience d’avoir des réactions bizarre en ours, le regard d’un groupe de gamins, trois je crois me fit péter un cable. Et oui je sais je ne suis pas facile à vivre. Mais alors pourquoi je les pourchassais, aucune idée mais ils détalent comme des lapins aussi, donc les instincts primitifs de chasseurs se mettent en place. Paniquant à l’idée de leur faire du mal voir de les tuer, je me forçais à ralentir. De l’entrée du pont j’assistais à la scène. Ils filèrent comme des flèches, tout est relatif bien sûr.

Je penchai la tête en observant Kathleen tomber sur le sol les pommes valdinguant dans tous les sens, une pomme roula même jusqu’à moi je l’arrêtai de la patte. Je redressai la tête pour lui faire signe que j’en avais une lorsque je la vis basculer dans le vide. Pour une fois qu’être un ours pouvait être utile. Dans ma tête je la visualisai à moitié comme une proie qui s’échappe, à moitié comme amie de Cameron, pas touché. Il n’empêche que je basculais dans le vide pour lui venir en aide. Je ne sais pas exactement la hauteur du pont, je m’en fiche, mais j’avais plus de chance de m’en sortir sans égratignure qu’elle. D’un coup de patte parfait, je l’envoyais valdinguer sur le pont. Le choc allait lui faire mal mais moins que l’eau. Je suppose. Je heurtais le lac de plein fouet, une douleur s’emparant de ma patte ayant poussé Kathleen, je n’avais pas pensé à la ramener sous mon corps. Il n’empêche que j’adore l’eau et je dus faire un effort monumental pour ne pas faire mumuse dans l’eau. Je dus mettre une minute, peut être deux à revenir sur le pont. Je me changeais en humaine pour m’approcher d’elle, attrapant au passage la pomme de tout à l’heure. Elle ne semblait pas vraiment en forme, j’avais peur de lui avoir fait mal. Non pas pour ce qu’elle représentait pour moi, plutôt parce que Cameron allait me haïr. Je tendis la pomme, comme si une pomme pourrait effacer le fait que je l’avais certainement fracassé contre un pont. Puisqu’elle ne la ramassa pas, je la glissais dans le panier presque vide et m’asseyais à côté d’elle.

Une vague de remord m’envahit, je voulais juste l’aider. Je m’y étais pris comme un manche à balai, ou un ours tout ce qu’il y a de plus mal élevé. Elle n’était pas morte, je le savais, je l’aurais sentit immédiatement quand j’étais en ours, l’odeur de la mort est bien caractéristique chez les humains. J’étais vraiment pas la personne à connaître, j’avais bousillé le soigneur du camp et même si un bout de mon esprit me disait que les humains n’avaient qu’à être plus solide, elle avait ramené Cameron et pour cela je devais au moins la vénérer jusqu’à la fin des temps. Je m’excusai donc.

« Je suis désolée, c’est ma faute, ils m’ont énervés et je les ai un peu pourchassé. Tu veux que je te porte quelque part ? Est-ce que je peux au moins t’aider ? »

J’étais démuni, ne sachant trop comment me comporter en public, je réagissais aux ordres avec une certaine maîtrise de moi. Dans tous les autres domaines, j’étais la pire des filles. Je devais donner une piètre opinion de moi, trempée de la tête au pied, immobile sur ce pont. J’avais envie de m’enfuir d’ici, vouloir rester toute seule dans mon coin. Il fallait d’abord être sûr que Cameron pourrait se débrouiller toute seule. Je poussai légèrement Kathleen du bout des doigts pour qu’elle me réponde, priant les dieux pour qu’elle ne me hurle pas dessus. Je n’avais vraiment pas fait exprès de provoquer cet incident, je voulais juste jouer dans l’eau à la base.
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MessageSujet: Re: Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison]   Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison] EmptyJeu 23 Oct - 22:50

Ali-Baba & Kath-Woman


Ce qu’il faut savoir pour comprendre une fille sérieuse, adepte du contrôle poussé, c’est qu’il n’y a jamais de règle vraiment prédéfinie. Ou tout du moins, pas de règle tout à fait claire. Parce qu’une fille qui prône l’ordre et la concentration dans sa vie, afin que rien ne dépasse, et certainement pas ce dont elle a honte, ne peut prévoir à l’avance à quel moment, à quel instant clef, son monde va s’écrouler. Oui, bon, effectivement, elle doit avoir les boules quand ça arrive, hein. Mais fallait bien s’en douter en même temps. Hey, à force de trop cadrer son univers, d’adopter des habitudes, des valeurs, presque comme un style de vie trop bien réglé, faut pas s’étonner ensuite que ça déraille grave dès qu’un ptit caillou qui fait bien chier, se décide à venir faire une balade dans son existence, hein. Donc voilà, ce genre de filles n’aime pas les petits cailloux. Je n’aime pas les petits cailloux. Le gravier, les gravillons, et même les tout blanc qui servent à égaliser les allées des maisons trop propettes pour que l’intérieur de leurs murs ne cache pas quelque chose de bien plus vicieux. Mais le monde est vicieux. Déroutant. A la fois inébranlable, insoumis et pourtant, imprévisible. On croit qu’il y a un besoin de stabilité pour que tout tienne la route, et en un sens, c’est vrai, mais il faut reconnaitre qu’un peu d’imprévu, de suspens, d’inattendu, ça ne peut pas faire de mal. Bon, je ne suis pas d’accord, vous vous en doutez. Tout ce que je veux, moi, c’est que mon quotidien suive l’ordre que j’ai défini, que j’ai choisi, et qu’il n’en soit pas autrement.

Alors quand trois gamins, pas foutus de traverser un pont calmement me bousculent, et d’une, ne s’excusent pas, mais de deux, ne m’aident pas à ramasser les pommes, bon sang, j’ai juste une grande envie de hurler ma frustration. Mais je n’en fais rien, parce qu’au fond de moi, je sais que ça ne servirait à rien. Je me dois de montrer l’exemple, d’être un roc de solennité que, quelque part, il est nécessaire d’avoir dans son entourage. Mais voilà, je ne reste qu’une pauvre humaine, qui ne gère pas toujours très bien ses émotions. Oh, j’aimerais, évidemment, j’aimerais vraiment. Mais il existe de ces moments où tout me glisse entre les doigts, sans que je ne parvienne à retirer le gouffre sans fond des émotions. J’éprouve, je ressens, je sais que j’en suis capable. Parce que contrairement à ce que je montre aux yeux des autres, je suis bourrée de toutes ces petites choses qui font la sensibilité. Sérieuse, et contrôlée, c’est ce qu’on me prête. Et les gens ont raison. Mais je ne suis pas sans cœur pour autant. Au contraire, tout est là, si fort, si… puissant, qu’il me faut parfois me retrancher à l’infirmerie pour apaiser le muscle dans ma poitrine. Ce n’est pas pour rien que je sais écouter – outre le fait que je ferme ma bouche là où d’autres veulent donner de la voix inutilement – ou que je ne suis pas toujours dérangeante comme présence. Je me fais silencieuse, calme, et je sais que bon nombre de romains ne connaissent pas mon prénom. Ce n’est pas grave, cela ne me dérange pas.

J’en étais à me parler à moi-même quand je tombais par-dessus bord en tentant de rattraper une pomme récalcitrante. Bordel, ces petites bêtes ne font jamais ce qu’on leur demande. Et puis, je glissais. Trop. Intérieurement, je me voyais déjà – en haut de l’affiche – m’écraser dans l’eau misérablement, mais ce ne fut clairement pas le cas. Un coup dans les côtes m’obligea à faire le sens inverse de ma super direction initiale, et j’écarquillais les yeux, le souffle coupé. La douleur traversa mon corps, alors que j’atterrissais là d’où je venais, c’est-à-dire, sur le pont. Bon sang… Je fermais les yeux, allongée dans une position qui n’a rien de confortable, alors que mon cerveau cherchait à comprendre ce qu’il venait de se passer. Je n’avais eu le temps de ne voir qu’une sorte d’ombre foncée contre mon flanc avant de voltiger. Une aura de magie m’indiquant l’usage d’un pouvoir me fit frissonner et je rouvris légèrement les paupières, le temps de voir le bas d’une silhouette s’avançant vers moi. Il fallut que la demoiselle se penche pour déposer une poche – la rebelle – dans le deuxième panier, pour que je comprenne que j’avais à faire à Alison. La solitaire, et sauvage Alison. Il ne fut alors pas très difficile de réunir les informations pour assembler les pièces du puzzle. Un léger sourire étira le coin de mes lèvres, alors que je savourais la chaleur de cette nouvelle. La bourrue, et fière Alison. Qui m’avait aidé. D’elle-même. La douleur était là, mais me rendre compte qu’elle avait fait cela surplombait tout, et je gardais mon sourire.

Et puis, elle parla. Le ton de sa voix m’en apprit encore davantage que ses actions expliquées, ou le choix de ses mots. Je frissonnais légèrement, le cœur éveillé, et je finis par tressauter quelque peu. Mon corps bougea d’une fine secousse que seul un œil averti pouvait démasquer. Et cela se réitéra. Encore une fois. Et puis, ce fut la bouche qui s’entrouvrit. Et un souffle plus rapide que la normale qui s’échappe. Et le son enfin. Qui traduit sans difficultés ce qu’il se passe chez moi. Oui… Oui, c’est bien ça. Allongée sur un foutu banc, une ou deux côtes fêlées, je me mis à rire. D’un vrai rire où l’on sentait l’amusement, la joie et la tranquillité. Et j’ouvris franchement les yeux cette fois, pour tourner la tête vers elle et qu’elle ne doute pas de mon expression. Aucune moquerie la visant. Rien de méchant, d’ironique ou de faux semblant. « Ali… Alison. Bon sang… Tu as un sacré bon coup de patte. » Et j’éclatais d’un rire plus franc devant mon propre jeu de mots complètement débile. Fatiguée, lasse, je ne sais pas, mais j’en avais besoin. Et je ne contrôlais rien. Alors je continuais sur ma lancée, parce que foutue pour foutue… « Tu veux pas une pomme comme remerciement ? » Et rebelote, je riais. Encore.

lumos maxima
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MessageSujet: Re: Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison]   Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison] EmptyVen 24 Oct - 19:02

Kath ∞ Ali
Son manque de reaction me gardait immobile, certaines fois il faut faire mal aux gens pour les réveiller. Mon corps refusa de se transformer en ours, se foutant ouvertement de la gueule. Cependant sans être un ours, mon cerveau calculait les choses d’une manière trop humaine et je ne savais pas quel endroit taper pour la réveiller. Puis d’abord est ce que c’est une bonne chose de taper tout le temps, oh bon sang que ça m’énervait. Je m’asseyais finalement à quelques centimètres d’elle, gardant un œil sur les pommes me demandant qu’est ce qu’elle faisait avec autant de fruit. Il y avait vraiment des demi-dieux qui étaient de corvée de ramassage de pomme, j’avais loupé un truc là. Pourquoi on m’avait jamais demandé ça à moi ? Vive la discrimination, sous prétexte que j’étais un petit peu folle, non mais en plus c’est même pas la vérité, je suis intelligente, j’ai juste des problèmes psychologiques en ours. Et puisque Cameron n’était plus là pour me guérir, j’avais bien dû trouver du réconfort quelque part et l’alcool ça a beau avoir un goût dégueulasse, ça me permettait de ne plus réfléchir. Après, je ne dis pas que mes actes sont purement réfléchis quand j’ai bu mais comme je n’en ai pas souvenir, j’ai aucun mal à me supporter.

Mais voilà, blondinette était revenue et les souvenirs m’avaient explosés à la figure, j’étais la seule à connaître son passé avec autant de précision. La seule qui pouvait la mener sans la moindre hésitation chez son père et sa tante mais je ne voulais pas l’aider. Je ressentais un agacement constant, je voulais juste qu’elle dégage d’ici, qu’elle se casse à tout jamais ou qu’elle redevienne cette fille que j’aimais tellement que j’aurais pu me sacrifier pour elle. Je crois que c’est à peu près à cet instant qu’un rire retentit à mes oreilles. Je me renfermais sur moi-même à peine ce son entendu. Je me tournais brusquement vers cette idiote de romaine pour lui ôter à jamais toute envie de rire lorsque je vis l’éclat dans ses yeux. Ma colère diminua assez pour ne pas la toucher même si mon incrédulité devait bien se voir. C’est pas simple de comprendre pourquoi les gens rigolaient en temps normal, mais là elle venait de se prendre un coup qui l’empêcherait certainement de se battre pour une dizaine de jour. Et elle, elle rigolait, genre normal tout va bien, quelqu’un vient de m’exploser, de me fracasser contre un pont bien solide mais je rigole. Non clairement, je me demandais si ses neurones n’avaient pas tous explosés sous le choc, génial deux alzheimer dans la même colo, il ne manquait plus que ça.

Ses paroles me firent frémir de colère, ils avaient quoi comme problème tous avec mon don, si je me transformais en écureuil je serais trop mignonne mais en ours je faisais flipper. Je gardais la bouche fermée, serrant les dents pour ne pas exploser sous ses paroles. Un bon coup de patte, certainement et peut être légèrement trop violent, je ne dis pas le contraire. Il n’empêche que sans mon coup de patte, elle serait peut-être dans l’eau à se noyer comme les petits humains pitoyables qu’ils étaient tous. J’étais lasse qu’on se moque de moi et de mon pouvoir. Première et dernière fois que j’aide une demi-déesse, la prochaine fois je ferais l’autruche. Je la regarderais se noyer comme les gars qui avaient filé comme des flèches et je ferais l’innocente. Non, trop d’émotions contradictoires pour que ce sentiment domine, l’amie de Cameron était martelée sans cesse dans mon crâne. Je marmonnai pour la forme, juste pour ne pas l’ignorer.

« Je suis au courant, et ce n’est pas drôle, j’adorerais tous vous voir à ma place. On verrait si c’est si facile. »

Je crois sincèrement qu’elle m’insultait par ses paroles, même si son rire était sympathique et plutôt apaisant, bonjour les paroles. J’avais l’air d’une affamée pour qu’on me propose une pomme ? Non mais sérieux, pourquoi pas un saumon la prochaine fois. Je secouai la tête négativement. Elle rigolait vraiment beaucoup, j’avais court-circuité ses neurones, je ne voyais pas d’autres solutions. Sauf qu’habituellement quand on essaie de sauver les gens, on ne les laisse pas crever sur le bas-côté. Je n’étais pas certaine de pouvoir la porter avec ses pommes, mais en même temps, elle avait manqué de passer à la flotte pour trois misérables pommes qui d’ailleurs semblaient bien contente de dériver dans le petit Tibre. Je ne pouvais donc pas laisser les paniers seuls ici. En plus si quelqu’un venait les voler, non j’allais devoir me trimballer mademoiselle mes neurones ont pété aides moi s’il te plait, et les deux trucs de pommes. Je l’attrapais par son t-shirt violet et la soulevais pour la placer au mieux sur mon épaule. Vive la force des enfants de Mars, pour une fois que ça servait à quelque chose. J’eus un peu de mal à récupérer les paniers, à chaque fois que je me penchais, la tête de Kathleen se cognait contre la mienne, ce qui me faisait gémir de mécontentement. Elle ne faisait clairement aucun effort pour m’aider. Au bout d’environ deux minutes de galère, entre le panier qui commence à lâcher ses pommes, la tête dur de la romaine, purée je pétais clairement un câble. Mais bon je tins le bon bout, me retenant à grande peine de lui glisser froidement qu’elle avait bien de la chance que Cameron tienne aussi fort à elle. Je plaquais ma main contre le menton de la fille d’Apollon, lui fermant la bouche pour qu’elle cesse de rire et lâchai platement.

« Je te ramène à l’infirmerie, essaie juste de la boucler cinq minutes, sinon je risque d’être dangereuse pour toi. »


Je fis au mieux pour ne pas que la faire souffrir d’avantage, je n’étais pas non plus une armoire à glace, c’était pas simple cette affaire. Mais bon, je traversais tout le camp, désert pour une fois, super je n’aurais pas à expliquer le fait de trimballer une fille d’Apollon et ses pommes sans raison. En plus les gens penseraient tous que je l’avais attaqué, ce qui n’était pas non plus faux, mes griffes devaient avoir laissé des marques dans sa chair. A cette pensée, je me mettais à trembler, c’était peut être pire d’être intervenue, si elle claquait entre mes mains, je serais responsable. Ce n’était pas tant le fait d’être coupable qui m’inquiétait, plutôt le membre de la cohorte une qui trouvait du réconfort en sa sauveuse Kathleen, je suppliais mentalement les dieux de ne pas ramener Kathleen aux enfers, j’avais besoin d’elle, elle devait veiller sur Cameron pour moi. Je la balançai finalement sur un lit d’infirmerie, tout aussi vide que le reste du camp. Ils devaient peut être tous être au champ de pommier, on a des pommiers ici. Bizarre. Je m’asseyais sur le lit sans un mot, elle était souvent ici, j’attendais donc qu’elle me donne les directives sur comment et quoi faire.
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MessageSujet: Re: Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison]   Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison] EmptySam 25 Oct - 17:04

Ali-Baba & Kath-Woman


Je n’y pouvais rien. Le rire était plus fort que ma volonté. Peut-être parce que j’étais lasse, ou peut-être que cette situation m’avait semblé être celle de trop. Ou alors, mon sérieux avait atteint le seuil critique et si je ne voulais pas craquer de manière douloureuse, il me fallait rire pour garder mon esprit intact. En vérité, je ne savais pas pourquoi je riais. Mais c’était doux, chaud et reposant. Mon corps tressautait, et je savais qu’il n’était pas question là d’hilarité tonitruante, mais d’un rire plus léger, à la fois sincère et libérateur. Alison ne devait rien comprendre, et je me voyais mal lui expliquer. D’ailleurs, lui sortir un « Désolée, je n’ai pas ri depuis plus de trois semaines, ça faisait longtemps. » me donnait l’impression d’exagérer. Et je n’étais pas certaine qu’elle comprenne tout à fait en quoi j’avais cherché à faire de l’humour. Je ne critiquais aucunement Alison, qui, à mon sens, était une fille pleine de mystères, gagnant à être connue une fois que l’on cherche un peu sous la première couche de sauvagerie. Mais je me doutais qu’elle ne comprenait pas ma réaction, et je ne lui en tenais pas rigueur. De son point de vue – et probablement de celui de n’importe qui, mis à parti peut-être Liam et Spencer – je devais apparaitre comme une folle. Une folle blessée, et allongée sur un pont avec des pommes pas loin. Charmant tableau.

Et pourtant Alison restait là, près de moi. Elle gardait le silence, mais je sentais son regard sur ma nuque. Oui, je devais bien apparaitre comme ridicule à ses yeux, mais le rire était encore là, et lorsqu’il cessa, je me retrouvais étrangement épuisée. Tout mon corps semblait vidé de son énergie, et je ne perçu alors plus que la douleur de ma côte fêlée. A chacune de mes respirations, un pic se faisait ressentir dans mon flanc, ce qui n’était clairement pas agréable. Mais en tant que romain, nous nous devions de connaitre bien pire, ne serait-ce qu’en entrainement. Alors, ça irait. Je n’allais pas me plaindre, ce n’était pas grand-chose. Quand ma camarade laissa sa voix s’élever au-dessus de mon rire qui s’éteignit, je me figeais imperceptiblement. Je l’avais blessée, cela s’entendait, et toute ma tranquillité, toute cette sensation d’être apaisée, vinrent à s’enfuir sans attendre. Je l’avais blessée. Mon front se para d’une ride d’inquiétude, alors que je redressais la tête vers elle, et croisais son regard.

« Je suis désolée, je ne voulais pas te donner l’impression de me moquer… Je… Je faisais de l’humour. Je crois. » Ma voix s’affaiblit à mesure que les mots s’échappaient de mes lèvres. Parce qu’en fait, plus je parlais, plus je me sentais ridicule. Et franchement, je n’aimais pas ça, mais alors pas du tout, ça me donnait l’impression d’être vulnérable, d’avoir raté quelque chose, et ce n’était pas vraiment le genre de ressentis que j’affectionnais. Et voilà qu’Alison pensait que je me moquais d’elle, et ça me rendait triste. Ce n’était pas mon genre, et qu’une jeune fille comme Alison qui ne faisait pas confiance aux autres, ait cette impression, ne faisait que renforcer mon sentiment de culpabilité. Je n’aurais pas dû me laisser aller, j’ai été stupide sur ce coup-là. Mon cœur se serra, et je me tus totalement, me sentant complètement idiote. Doucement, j’ordonnais à mon esprit de se renfermer, de reprendre le calme et la dureté que j’offrais d’apparence. C’est ce qui m’allait le mieux en fin de compte, c’est ce que les gens attendaient de moi, que je tienne bon, que je reste de marbre. Peu à peu, je laissais les émotions refluer, et n’affichais alors plus qu’un air de neutralité vide. Et je tentais de me redresser. Une grimace dû trahir la surprise qui fut mienne face à la douleur, parce qu’Alison s’approcha et me souleva comme si de rien n’était, pour ensuite, me transformer en sac à patates.

« Alison ! Alison, qu’est-ce que tu fais ? » Pourquoi faisait-elle ça ? J’étais vraiment désolée, je ne voulais pas la blesser. Être portée comme une enfant me déconcertait, autant que je sentais naitre au creux de moi, un sentiment de détresse qui enflait de plus en plus. Je ne touchais pas le sol, je ne pouvais pas m’en prendre à elle. En somme, je ne pouvais pas faire grand-chose. Et j’avais beau lui demander de me poser de manière à peu près calme – aucune colère dans le ton de ma voix – elle n’en faisait rien. A un moment, il me sembla l’entendre grogner avant qu’elle ne me dise quelques mots. Cinq minutes, je devais tenir cinq minutes, et je serais à l’infirmerie. Horrible. Elle ne comprenait pas. Un frisson me parcourut l’échine, alors que la peur grandissait. Je n’aimais pas être tenue… Je… Je ne voulais pas être tenue. Ne pas être libre de mes mouvements, cela faisait remonter de mauvais souvenirs à la surface. Mon corps se mit à trembler, et je ne parlais plus, incapable de le faire. C’était impossible à expliquer, comme si j’étais devenue paralysée par les images, les sensations qui flottaient dans mon esprit. Elle ne me voulait pas de mal, je le savais, ma conscience me savait, mais mon inconscient lui, ne l’entendait pas de cette oreille. Et c’était insupportable. Je me sentais partir, me perdre, et finalement, je ne bougeais plus, me laissant guider jusqu’à l’infirmerie. Alison n’était pas une ennemie, je me le repêtais encore et encore, pour ne pas paniquer. Elle ne voulait que rendre service, et en ça, je ne devais que la récompenser de ses efforts en ne me montrant pas désagréable. Qu’elle comprenne qu’elle n’avait rien fait de mal, que je ne me moquais pas d’elle, qu’elle n’était pas dangereuse. Mais mon instinct qui me soufflait de me cabrer et de fuir, était fort. Alors oui, à la place, je me laissais me perdre dans mon propre esprit, et ne bougeais plus.

Ce ne fut qu’une fois que j’entrais en contact avec le lit, que je me remis à respirer un peu plus normalement. Mais je ne bougeais pas tout de suite. Il fallait que je me concentre pour ne pas fuir, et faire refluer la peur qui me tiraillait le ventre. En fait, ce ne fut qu’en tentant de me redresser que je me rappelais la douleur. Le regard vide, l’expression la plus neutre possible, je sentais les larmes poindre et il était hors de question qu’elles se libèrent, pas alors que je n’étais pas seule. Je quittais le lit, me tenant à lui, quelques secondes pour retrouver mon équilibre. La douleur ne devait être rien, ne devait rien représenter. La voix complètement impassible, sans aucune dureté, sans aucun sentiment, je repris la parole. « Montre-moi ton bras. Tu t’es blessée en tombant, c’est ça ? »

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MessageSujet: Re: Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison]   Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison] EmptyMar 28 Oct - 11:44

Kath ∞ Ali
Ce n’était pas si compliqué que ça pour les autres. Qu’est ce qui clochait chez moi pour que j’ai l’impression que je la torturais en la portant. Je ne comprendrais jamais comment les gens fonctionnent, je n’avais pas non plus de brouette sous la main pour la caler dedans. Je me voyais mal attraper une licorne ou un pégase, ces débiles d’équidés avaient tendance à être terrifié, sentir l’odeur du plus grand prédateur de la planète à l’heure actuelle. Super non seulement j’étais fille de Mars dieu de la guerre mais moi j’avais eu le droit au côté fille du plus puissant dieu des batailles et au côté plus puissante bestiole du règne animal. Sincèrement, je ne sais pas qui propose les dons aux gens, s’il y a un vote mais ils auraient mieux fait de me donner un pouvoir normal. Merde, même Marcus se transforme en loup, c’est plus mignon les loups. Certes un coup de patte et je brise l’arrière train du plus coriace mais pourquoi diable avais-je toujours envie de fracasser tout ce qui s’apparentait de prêt ou de loin à une bestiole. En fait quand j’y réfléchis, même les humains en ours ne sont pas à l’abri de ma personne. J’avais tellement besoin de réfréner mes ardeurs au quotidien que ça devenait compliqué au fur et à mesure que je m’éloignais du monde des humains. Une fois les dix années de service, je remercierais Reyna pour m’avoir accepté parmi ses rangs puis je partirais dans les forêts d’Alaska, j’irais vers Nome et je resterais en ours pour l’éternité. Purée cette idée me plaisait. Je n’aurais peut-être pas à m’inquiéter pour Cameron, Kathleen veillerait sur elle et personne ne risquait de la faire passer par-dessus bord si je n’étais pas là pour effrayer la population. Contente d’avoir trouvé la paix intérieure, je n’écoutais pas les protestations de la soigneuse du camp, ça va, ce n’est pas comme si je faisais des trucs bizarre.

En fait, très vite elle s’arrêta de parler. Pourtant elle n’était pas dans les vappes, son corps était rempli de spasmes. Merde qu’est-ce que j’avais encore fait de mal ? Lorsque je la déposai sur le lit. Elle ne bougea pas, son souffle semblait si saccadé que je me posais des questions sur le bienfait de la conduire ici. Je devrais peut être m’éloigner, si ça se trouve je lui fichais les pétoches, elle avait dû croire que j’allais lui faire du mal. Je baissais le regard sur mes mains, pas la moindre touffe de poil, des ongles coupés très court, comme si j’avais peur de les avoir long. Je ressemblais à n’importe quelle fille. Si on me croisait dans la rue, personne ne verrait du premier coup d’œil le monstre que j’étais. Pourquoi ne mettait elle pas de côté ses préjugés sur moi. Ok je lui avais emmené quatre fois des victimes de mon énervement. Mais ils m’avaient cherché, non en fait le troisième n’avait pas eu de chance. Certains membres ont des chiens, des cons de clébard qui m’aboyaient dessus sans raison. Un jour, peu après le départ de Cameron, j’avais pété un câble, tué la bande de débile de chien, sans la moindre compassion. Sauf qu’un légionnaire était arrivé à ce moment-là, avait hurlé, et fuit. Quelle drôle d’idée de fuir un animal sauvage qui vient de tuer, bien sûr que je l’avais pourchassé, rattrapé, et démoli. D’ailleurs, il s’en était sorti admirablement bien je trouve, peu était le nombre de gens pouvant dire qu’ils avaient survécu à un ours. Ouai tout compte fait, je comprenais assez bien que Kathleen soit terrifiée d’avoir été transporté par moi.

Je clignais longuement des yeux lorsqu’elle parla de mon bras. Je dus me remettre dans le bain pour me souvenir qu’il avait en effet un peu mal. Sous l’adrénaline, je n’avais rien ressenti. Très sage et bien décidé à me montrer cordiale, je lui tendis mon bras. Je n’avais pas spécialement peur qu’elle le touche, c’était plutôt pour elle que je m’inquiétais, si elle me faisait mal,  je n’étais sûr de pouvoir me maîtriser. Afin de ne pas me concentrer sur moi, je lui déclarai avec une véritable reconnaissance dans mes propos.

« Merci d’avoir ramené Cameron chez elle. »

Même si ce n’était pas la fille que j’aimais, je préférais la savoir différente ici que maltraité par un partisan loin des gens qui tenaient à elle. Qu’est ce que je rêvais de croiser ce partisan qui avait osé faire ça. Il fallait que j’arrive à entraîner Théo avec moi, le seul problème c’est qu’à chaque fois que je voyais ce gars, j’avais envie de le tuer. Je le tenais pour responsable direct de ce qui était arrivée à ma Cameron. Oh certes il ne s’en était pas bien tiré, certes il devait aussi se le reprocher mais ça n’empêche que ce n’était pas lui qui ne maîtrisait pas ses métamorphoses quand Cameron n’était pas là. En fait ils étaient tous parfaitement bien dans leur  tête, capable de faire la part des choses en un claquement de doigt. Moi j’avais tellement de mal avec les bases, un rien me distrayait de mes tâches. La  moindre quête serait un véritable problème. Je le savais et c’est fou mais je me tassai tellement sur ma chaise qu’une quête s’annonçait. Lorsque tout le monde devait se dire « pourvu que ça soit moi » moi j’étais à supplié l’inverse. D’ailleurs les dieux devaient se douter du problème que j’étais, personne ne m’avait jamais envoyé chercher son objet fétiche ou quoi que ce soit d’autre. Je fermais les yeux finalement, décidant que sans l’éclat de sauvagerie constante qui brillait dans mon regard, Kathleen aurait moins peur de moi. Peut-être même qu’elle me trouverait normale. Non là faut pas exagérer, la trace de mes griffes dans son flanc devait la brûler et lui faire une piqure de rappel à chaque mouvement. Je savais aussi que lui dire que je n’avais pas fait exprès ne changerait rien, le mal était fait.
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MessageSujet: Re: Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison]   Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison] EmptyMar 28 Oct - 15:27

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Anthony avait réellement aimé Maria – ma mère – et je le savais parfaitement. Nous avions formé une famille lorsqu’il était arrivé, et je l’en avais remercié de me décharger un peu de la charge de s’occuper de mon artiste de mère. Je lui aurais donné ma vie cependant, elle était ma raison de vivre, mon monde, mes rêves et mes espoirs. Je la regardais et j’avais un sourire aux lèvres devant sa beauté et sa grâce. Et il était arrivé, il l’avait aimé tendrement, je le savais. C’était beau en un sens, ma première vision du couple. Je pouvais vivre un peu plus pour moi-même, mais je n’y étais pas vraiment habituée. En fait, je me suis toujours dit que je n’étais pas programmée pour vivre de façon personnelle et égoïste, pas alors que ma mère avait besoin de moi. J’arrêtais pas de penser à notre vie autrefois, alors que je quittais le lit sur lequel m’avait posé Alison. Des images de mon passé me revenaient par flash en mémoire, et ce n’était vraiment pas agréable. Des frissons parcouraient mon corps, et je faisais de mon mieux pour que ce ne soit ni visible, ni trop puissant. Je ne voulais pas que la jeune fille se pose des questions. Déjà que l’instinct animal qu’elle possédait était plus fort que celui des êtres humains, au point qu’elle se laissait bien plus allée que la plupart des soldats passés sous mes mains, je ne voulais pas accentuer son désir de me bouffer. Génial, non ? Oui, parce que je ne pouvais m’empêcher de me dire que je devais représenter une espèce de proie pour elle, alors que la peur me vrillait le ventre. Et j’aimerais bien changer la donne, ça m’arrangerait pas mal. L’idée qu’Alison se change en ours pour faire de moi son quatre heures ne me plaisait que très modérément, mais je n’avais pas peur d’elle pour autant. Je savais très bien qu’elle pourrait me faire du mal si elle le souhaitait, et que sa perception des choses, du bien et du mal semblait différente de la normale. Mais Alison m’apparaissait plutôt comme quelqu’un qui avait besoin d’être guidée, que comme une personne dangereuse dont il fallait se méfier. Le coup de pattes qu’elle m’avait gracieusement offert ne venait qu’avec son envie de m’empêcher de m’écraser au sol, et non pas de me faire mal. Alors oui, je sentais tout de même la douleur de ma côte fêlée, ainsi que le sang qui goûtait à travers mon t-shirt, mais à dire vrai, j’avais bien plus de difficultés à tenter de faire fuir mes souvenirs qu’à faire refluer la douleur.

Quand elle me tendit le bras sagement, je m’approchais sans la regarder dans les yeux. J’avais la crainte qu’elle prenne cela pour de la provocation, et j’avais également peur qu’elle puisse lire le désespoir dans mes prunelles. Ni Reyna, ni Cameron, et encore moins mes frères ne savaient ce qu’il s’était passé. Octave et Isaiah avaient fait de leur mieux à mon arrivée pour me changer les idées, et j’avais mis un an à m’ouvrir un peu plus aux autres, même si, effectivement, je passais le plus clair de mon temps à l’infirmerie, parmi les flacons, et les bandages, parce que je me sentais davantage à l’aise avec ce genre d’outils entre les mains. Au moins, cela m’offrait une occupation proche de celle que je faisais quand j’étais plus jeune. M’occuper des autres. Je m’approchais donc encore d’elle, et observais sa blessure. Ce n’était pas grand-chose, mais j’avais dans l’idée que me voir l’approcher pourrait lui faire comprendre que je ne lui en voulais pas, et que je ne la craignais pas. Même si je ressentais de la peur. Encore une fois, ce sentiment ne la visait pas. Ma main vint se poser au-dessus de son bras sans le toucher. Le contact n’était pas nécessaire, et cela m’arrangeait bien. Concentrée, je fermais les yeux, et inspirais, avant de répondre. « Je te remercie de m’avoir ramené ici. » Et j’activais mon don. Celui-ci ne faisait pas mal, bien au contraire. A dire vrai, je me demandais même si Liam n’était pas un peu accroc parfois à mon pouvoir. La chaleur habituelle enveloppa ma main et glissa jusqu’au bras d’Alison pour s’y engouffrer en douceur. Je sentais toujours cette espèce de tranquillité chaleureuse passer de moi à mon blessé du moment lorsque j’usais de mon pouvoir. Et même si j’en ressortais un peu frigorifiée, cela ne durait que quelques secondes. Et ensuite la fatigue disparaissait, comme les blessures de mes protégés. Je m’occupais donc du bras d’Alison avant d’arrêter, de reculer d’un pas, et de rouvrir les yeux pour les planter dans les siens. « Tu es amie avec Cameron, ou du moins, tu l’étais. Je ne l’ai pas ramené que pour moi. Mais parce qu’il y a des gens qui l’aiment ici. » J’attendis une légère seconde avant d’ajouter un : « N’est-ce pas ? »

Est-ce qu’Anthony m’avait vraiment aimé comme sa fille ? J’étais certaine que oui. Et cela ne faisait qu’ajouter à ma douleur. J’avais du mal avec la notion d’amour. Mais je la reconnaissais lorsque je la voyais, et j’étais moi-même capable d’apprécier certaines personnes. J’aurais juste aimé qu’il ne cherche pas du réconfort auprès de moi à la mort de ma mère, j’aurais juste aimé qu’il ne m’aime pas autant, j’aurais juste aimé disparaitre à ce moment-là. Et qu’on me rende ma mère. Que je ne sois pas seule avec lui. Bon sang… Un frisson parcouru mon corps, et je portais la main à la bouche, tandis que mon regard se troublait. Sans attendre, j’allais à l’évier où je lavais les bocaux habituellement, et me penchais au-dessus. « N’approche pas. » C’était un ordre. Rien n’avait à voir avec elle, ce n’était pas sa faute, je devais juste gérer ça toute seule, et je ne voulais pas l’incommoder avec l’odeur. Merci bien, j’osais pas imaginer si elle avait un odorat développé – chose que je ne lui avais jamais demandé – parce que franchement, ce serait pas la joie. Bordel, que j’avais honte. Je me sentais limite misérable devant elle qui n’avait rien demandé de tout ça.

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MessageSujet: Re: Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison]   Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison] EmptyMar 28 Oct - 17:30

Kath ∞ Ali
Sans montrer les dents, j’avais fait tout ça sagement. Pourtant elle semblait pas trop rassurée, oh bien sûr elle essayait tant bien que mal de cacher ses sentiments et je n’étais pas assez doué pour les deviner. Je penchais un peu la tête essayant de deviner ce qu’elle attendait de moi. Je ne sentais aucune peur, ce qui m’aurait complètement tétanisé je crois, non pire que tétanisé, j’aurais été déboussolé, ça n’aurait pas été simple. Déjà que faire nounou pour une fille qui me tend des pommes ce n’est pas en top trois du meilleur cadeau de noël. Si en plus les gens que je sauvais prenaient la poudre d’escampette, ça me mettrait assez en rogne. Donc je préférais ne pas me pencher sur ce qui passait à travers son esprit très étrange. En plus il y avait cet odeur de sang qui me terrifiait, combien de temps avant qu’elle ne le remarque à son tour, je n’osais regarder là où j’avais donné un coup de patte. Il me paraissait d’une évidence aussi sûre que j’étais dangereuse pour les gens, que ça venait de moi la blessure. C’était à cause de moi, de mon caractère impossible et de mes problèmes qu’aucun médicament ne pouvait soigner que cette fille souffrait. Alors, je reconnais que devoir lui confier mon bras alors qu’elle était bien plus amochée que moi me culpabilisait. De plus elle se rapprocha de moi, mon rythme cardiaque s’intensifia. Elle ne me regardait pas, refusant tout contact. Cela m’attrista, je détournais donc le mien pour qu’elle ne se sente pas observé. De toute façon ce n’était pas la première fois qu’afin de m’aider on se détournait de moi. Ma mère avait la même chose lorsque j’étais revenu la dernière fois, blessée après avoir pété les plombs.

J’avoue que la chaleur me fit baisser le regard sur mon bras, mais qu’est ce qu’elle mettait dessus. En voyant uniquement sa main, j’enviais clairement son don, pourquoi moi j’avais pas un truc aussi facile ? J’aurais adoré pouvoir faire ça, c’était bien plus intéressant qu’être un ours, enfin je trouve. En même temps, je ne crois pas avoir vu quelqu’un trouver mon don cool un seul jour, moi la première bien entendu. Je trouvais cette sensation agréable en fait, j’aurais presque pu fermer les yeux pour me laisser aller à apprécier pleinement les soins géniaux qu’elle prodiguait. La chaleur était répandu un peu dans tout mon organisme en fait, depuis qu’elle m’avait remerciée, je me sentais juste normale. Même si je n’avais pas très bien compris sa détresse lorsque je la portais. Surtout qu’excepté nos têtes entrechoquées par moment, ça avait été plutôt agréable comme voyage. Bon après c’est sûre que si je m’étais transformé en poney ça aurait été plus agréable mais comme je dis toujours, on ne m’a pas passé le catalogue pour choisir le don, ni pour le choix de l’animal. Je sentis qu’elle reculait, j’aurais bien dit qu’il fallait se détendre mais son regard se planta sans ciller dans le mien. Bordel qu’est-ce que j’avais encore fait de mal. Peut-être que j’aurais dû répondre de rien ? Non mais ça n’était pas vraiment une réponse cool, en fait c’était même stupide. Parler pour parler, ce n’est pas mon délire numéro un.

A la place de tout reproche, elle parla de Cameron, mon cœur fit quelques bonds à l’évocation de ce prénom. Je ne savais que dire, bien sûr que je tenais à elle, mais je n’étais pas vraiment certaine que c’était réciproque ni maintenant, ni avant. A quoi bon aller empoisonner le cerveau d’une fille avec mes sentiments si par la suite, nous nous séparions. J’ouvris la bouche sans trouver la force de nier malgré tout. Même à notre amitié passée je ne pouvais répondre. Moi je l’avais vécu comme ça, c’était la vérité. Mais peut être qu’elle non, après tout elle n’était jamais venu m’adresser la parole. Elle avait dû voir défiler chez elle des centaines de milliers d’enfants, qu’est ce qui m’aurait différencié des autres. Je finis par dire ce qui était certain au moins.

« Nous nous connaissions enfant. »


Avare en parole. Pourtant j’aurais pu m’exprimer pendant des heures de mon enfance, des seuls moments où j’avais l’impression d’être normale mais chacun de ses moments n’appartenaient qu’à moi à présent. Même Cameron ne les partageaient pas, elle avait une page blanche dans son esprit. Je ne savais pas ce que j’attendais d’elle au juste, incapable de démêler mes sentiments qui étaient si partagés à l’égard de cette blondinette.
Je me redressai d’un bond lorsqu’elle s’éloigna de moi. Je m’apprêtai à je ne sais trop quoi faire, je n’étais certainement pas la présence qu’elle souhaitait. Je ne savais pas comment l’aider, d’ailleurs son ordre m’empêcha clairement de la rejoindre. Je me rasseyais sur le lit avec tristesse. Je dégoûtai les gens à ce point ? C’était de savoir que Cameron avait risqué sa vie avec moi dès sa plus tendre enfance qui lui déplaisait ? Je pourrais peut être changer la donne, légèrement tout du moins. Je précisais donc un peu triste de devoir le faire.

« Je ne lui ai jamais fait de mal, je n’étais pas dangereuse enfant, je ne me transformais pas encore un ours. Puis même ici, je n’ai jamais fait de mal à Cameron, je ne l’ai pas approché justement pour qu’elle ne risque rien avec moi. »


Je finis par m’allonger sur le lit, de toute façon l’ordre avait été clair ça n’avait pas été casse-toi, ni approche donc j’étais bien coincée ici avec elle. Mon nez se fronçait sans cesse n’appréciant pas trop cette odeur, sans vraiment pouvoir la ramener là-dessus. Puisque c’était clairement ma faute, il fallait que j’arrive à attirer son attention sur autre chose que ma personne. Autant en savoir plus sur Cameron, ça m’intéressait drôlement de savoir ce qui était arrivé au juste. En même temps, ça m’embêtait un peu, je craignais qu’elle me trouve dangereuse à m’intéresser autant à une fille amnésique. Elle venait à peine de faire les frais de mon incapacité à gérer toute situation, mais si j’évitais Cameron, Kathleen pouvait bien m’en dire un peu plus non ?

« Comment tu l’as retrouvé ? »

Je l’avais cherché des jours entiers, j’avais tenté en vain de pister chaque odeur, j’avais eu la fourrure trempée par la pluie. Je me souvenais aussi d’avoir déprimée lorsque j’avais compris que je ne la retrouverais pas. A vrai dire j’étais impressionnée avec ses talents de guérisseuse, elle avait réussi là où j’avais échoué pitoyablement. J’étais en colère contre moi-même, j’avais abandonné trop tôt, je l’avais cru morte et je me trouvais dégueulasse d’avoir lâché mon amie d’enfance comme ça.
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MessageSujet: Re: Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison]   Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison] EmptyMar 28 Oct - 21:12

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Je ne me sentais pas bien. Mais alors pas bien du tout. Ce n’était pas la perte de sang, même si ça allait jouer sur la fatigue si je ne faisais rien à ce propos. Mais bon, en tant que romaine, on peut avouer sans mal que chacun des soldats a déjà vécu pire situation, rien qu’en entrainement. Alors ça irait, tant que je ne tardais pas trop. Le froid m’englobait légèrement, à présent que je m’étais vidée malgré moi. Mon ventre gargouilla, vide, et mon esprit répugna à regarder ce que je venais de faire. Mais il fallait bien nettoyer. Alors consciencieusement, je fis couler de l’eau, et me débrouillais pour qu’il n’y ait plus aucune trace de ma faiblesse. Concernant l’odeur, j’attrapais un spray léger et en diffusais au-dessus de l’évier. « Désolée pour… ça. » Ma voix ne s’élevait pas très fort, parce qu’en vérité, je n’osais parler. Alison devait me trouver ridicule, voire carrément immonde en fait. Et croiser son regard m’effrayait un peu. Lire ce qu’elle afficherait alors en me fixant… Bon sang, ça me soulevait encore le cœur. Je tins bon, et attrapais un sirop dans un des fameux tiroirs où je rangeais tout et n’importe quoi. Au moins, ça m’aidera à nettoyer ma bouche, et m’ôter ce goût dérangeant. Une fois le flacon vidé, je le mis dans l’évier, et me tournais vers Alison, sans la fixer dans les yeux. Mieux valait éviter, je n’étais pas prête.

J’avais toujours dans la tête, des images qui ne m’aidaient pas à garder mon calme. Elles troublaient ma vue, et ma concentration, mais je grillais néanmoins la position de la demoiselle. La romaine était allongée sur un des lits de l’infirmerie, et je me demandais si tout allait bien. J’avais écouté chacune de ses paroles, même si je n’y avais pas répondu tout de suite. Pas alors que j’avais l’impression d’avoir loupé quelque chose. Je me repassais ses propos, et le ton utilisé, et je fronçais les sourcils, en hésitant. « Je… n’ai pas peur de toi, Alison. » Ma voix était calme, enfin tout ce que je pouvais rassembler de calme pour lui adresser la parole. Je ne voulais pas qu’elle s’imagine que mon mal avait un rapport avec elle. Ce n’était pas du tout le cas. Non, je devais ma super forme au souvenir d’Anthony et de ma mère. Rien que d’y penser, un léger grognement passa l’antre de mes lèvres, tandis que ma main s’élevait pour frotter mon visage. J’étais lasse, mais ça allait. Mon corps tiendrait. Alors, je me concentrais davantage à ma patiente, et ce qu’elle m’avait dit. Donc, en décidant de reporter mon entière attention sur elle, j’avançais auprès d’elle, me demandant pourquoi elle était allongée, ou si elle était fatiguée, tout simplement.

« Tu connais Cameron depuis bien longtemps alors… Son amnésie doit te toucher bien plus que tu ne veux bien le montrer. » J’essayais d’être aussi douce que d’habitude, ne voulant pas la braquer. Parler de sujet personnel ne semblait pas être une chose coutumière à la demoiselle, et je craignais de la faire fuir. Mais si elle s’était allongée, c’est que, quelque part, elle ne voulait pas partir, non ? Je n’avais aucune idée si ma logique était juste, ou si je me plantais complètement. Parfois, il ne faut pas essayer de faire de psychologie de bas étage, mais plutôt simplement écouter. Je crois, enfin je pense que j’étais apte à faire cela. Ecouter Alison. Doucement, je levais les yeux jusqu’à son visage, et regardais l’expression de ses prunelles. Puis, répondis. « J’ai donné sa description dans des hôpitaux de toute la ville, et dans les environs, au cas où quelqu’un la reconnaisse. Et ce fut le cas. » A présent, je ne baissais plus les yeux, même si les miens n’étaient pas aussi mués par le contrôle que j’en avais l’habitude. Non, tout tournait dans mon esprit d’une manière que je n’appréciais pas. Tirant une chaise non loin, je m’y assis, ressentant le besoin de ne plus être debout. La fatigue, encore une fois. Et j’avais tellement froid à présent, ç’en était vraiment désagréable. Clignant des yeux, je me demandais ce qu’était devenu Anthony après mon départ. Je n’avais jamais cherché à y retourner en quittant cette vie. Et je n’étais plus au courant de rien à présent. Il pouvait être décédé que j’en restais non informée.

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MessageSujet: Re: Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison]   Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison] EmptyMer 29 Oct - 20:07

Kath ∞ Ali
Quel dommage qu’il n’y est pas de petits ronds sur le plafonds, je les aurais compté afin de ne pas avoir à me concentrer sur chacun des bruits que j’entendais provenant de Kathleen. Même le bruit du spray purée, c’est discret normalement comme bruit, et bien pour moi pas du tout. L’odeur qu’il diffusait n’était pas franchement mieux que la première odeur mais bon ça c’est le côté salut je suis un animal un peu détraquée dans ma tête. Je me contentais de rester parfaitement immobile cherchant une solution au dégoût que j’inspirais. Est-ce que valait mieux rester un ours au quotidien ? Est-ce que j’arriverais à le rester d’ailleurs ? Je n’étais pas très motivée à l’idée de voir manger des animaux, en fait chasser c’est très marrant. Je sais c’est affreux de dire ça mais il faut bien reconnaître que j’aimais ça. J’aimais les courses derrière les gens, le moment où je les coupais dans leur élan, souvent un coup de patte dans les jambes, croyez moi que ça vous freine. Quoi qu’il en soit si j’aimais chasser, tuer –oui bah je suis pas une sainte – je n’étais pas très motivée pour manger mes proies même si ça devait être bon, bien sûr mais très peu pour moi. Me balader avec un masque sur la tête, j’étais trop orgueilleuse pour ça, puis je crois que le premier petit plaisantin qui oserait dire un truc je lui tomberais dessus. Et à tous ces imbéciles finit qui pensent faut se détendre la petite. J’emmerde clairement la population humaine dans sa globalité, ok ?

Je tournais ma tête vers elle lorsqu’elle prétendit ne pas avoir peur de moi, comment lui expliquer que c’était peu crédible et dans tous les cas j’étais habituée. Comment ça pouvait me vexer alors que je savais parfaitement que tout le monde réagissait de la même manière, j’avais encore le souvenir désagréable de cette imbécile de Cameron quand j’avais eu la merveilleuse idée de lui rappeler mon pouvoir. J’aurais mieux fait de me renseigner avant plutôt que de l’ouvrir sans prendre le temps de connaître. Stupides sentiments humains, je ne savais pas quoi en faire. Par contre, je devais reconnaître que la prestation de Kathleen était presque convaincante, non c’est vrai qu’elle ne s’était pas échappée en courant, ne m’avait rien lancé dessus, pas même une pomme. Seul sa crainte lorsque je la portais avait démontré à quel point j’effrayais les gens, même humain. Je passais donc sous silence le fait qu’elle mente, à quoi bon lui retirer son courage, c’était sympa d’essayer de m’encourager.

Je restais sur le lit tandis qu’elle énonçait des faits que je n’aurais pu nier. Bien sûr que ça me touchait énormément. Je n’avais jamais réussi à lui reparler, je vivais dans un passé où j’avais été presque normale et au moment où je franchissais le pas, où j’étais vraiment prête. J’apprenais brutalement qu’elle n’avait aucun souvenir de moi et je ne savais pas si c’était mieux ainsi ou pire. Mieux dans le sens où elle n’avait pas été méchante, casse couille oui, pot de colle en veux tu en voilà mais pas méchante. Puis si je réfléchissais trois secondes c’était toujours Cameron physiquement et j’étais hyper heureuse de la voir, même si je me doute que ça ne se voit pas vraiment de l’extérieur. Pire dans le sens où la personne la plus instable du camp avait été une des premières à lui tomber dessus. Est-ce que je pouvais dire tout ça à Kathleen sans qu’elle me trouve complètement folle, j’en doutais. Je répondis donc le simplement possible.

« Je ne connais pas bien Cameron, ça doit tous vous toucher bien plus que moi. »

Elle me manquait, j’avais envie de retrouver mon amie d’enfance, j’aurais adoré pouvoir la pousser à nouveau dans le lac sans qu’elle ne panique et manque de se noyer. J’en avais vraiment envie, je l’aimais assez pour accepter tous les regards des autres, pour accepter de ne pas tuer ses amis. Sincèrement, même sans avoir été l’amie la plus intéressante au camp, tu parles d’une amie, incapable de lui dire ne serait-ce que « salut tu te souviens de moi ? ». Il n’empêche que j’avais certainement été aussi chamboulée que ses amis proches, ceux en qui elle avait confiance, qui lui parlaient, lorsqu’elle avait disparu. Tout ça, je le gardais en moi et j’espérais que le fait que Kathleen me fixe de cette manière-là n’était pas pour savoir si je mentais ou non. J’étais incapable de me transformer, mon esprit étant trop concentré sur Cameron, peu importe ce que Kathleen faisait, je serais bien incapable de me laisser aller. Je lui adressais un sourire, contente qu’elle se soit donné autant de peine pour ma blondinette. Je n’avais pourtant aucun droit bestial à son égard, j’avais été où moi pendant ces années-là. Je fermais les yeux pour ne pas laisser la rancœur gagner mon regard, elle aurait interprété cela différemment et ça n’aurait pas été bon signe. Je poussai un soupir de soulagement tout de même arrivant à formuler des remerciements très facilement.

« Au moins ici, vous pouvez tous la protéger et personne n’abusera de son amnésie. »

Les mouvements du corps de Kath m’empêchèrent de garder les yeux fermés, mais qu’est ce qu’ils avaient tous ces petits humains  à ne jamais rester parfaitement immobile. Mon esprit m’envoya une pique sur le fait que c’est toujours plus facile de se réchauffer avec un pelage. Ce n’était pas totalement faux. Je fis une place à Kath sur le lit, j’aurais peut être dû me dégager de là plutôt mais je voulais lui montrer que je n’étais pas dangereuse du tout. Enfin pas assez pour me ruer sur quelqu’un allongé à côté de moi. Ok le contact me rebutait mais je pouvais faire un effort. Enfin, comme il ne faut pas non plus exagérer, je ne lui proposais pas verbalement de venir, seul le fait que je bouge pouvait lui indiquer.
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MessageSujet: Re: Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison]   Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison] EmptyJeu 30 Oct - 20:50

Ali-Baba & Kath-Woman


Être assise sur une chaise quand on est blessée, c’est idiot. Et je ne l’étais pas plus que ça normalement. Ouais, normalement. Parce qu’à être perdue dans ses souvenirs, dans mon envie de ne pas faire fuir Alison, et l’idée de tenir la conversation, tout en essayant de comprendre ce que transmettait la jeune fille à travers ses propos, et le ton qu’elle lui offrait… Ben j’avais complètement zappé la blessure. Mais alors bien comme il faut. Donc, en somme, cela s’apparentait à de l’idiotie. Sans compter que le sang continuait à couler, que la fatigue se faisait de plus en plus forte, et que j’étais toujours aussi lasse. Bon sang, je ne voulais faire que des tartes aux pommes pour tout le monde, à la base. Tout ça partait d’une bonne intention, qui ne m’était pas coutumière. Après tout, faire la cuisine pour autant de monde – faire la cuisine tout court – ce n’était pas quelque chose à laquelle j’habituais les autres. Inspirant profondément, entièrement concentrée sur la demoiselle, j’écoutais ses réponses en essayant de démêler le vrai du faux. Alison était du genre méfiante, parce que le monde ne lui avait pas vraiment offert d’autres manières de réagir, ce que je pouvais comprendre. Donc, sa confiance était difficile à obtenir. Je ne disais pas ça parce que j’aurais aimé qu’elle me fasse confiance, même si d’un côté, c’était vrai, mais plutôt parce que je trouvais ça un peu triste. Est-ce qu’elle faisait confiance à Cameron ? Maintenant que cette dernière avait perdu la mémoire ? Comment leur relation se portait depuis le retour de la blonde ? Je n’en savais rien, et je n’osais pas demander. Ni à l’une, ni à l’autre. Cela ne me regardait pas.

« Cameron est là et on pourra la protéger, c’est vrai. J’espère que tu le feras aussi… Après tout, elle fait partie des rares personnes qui sont en mesures de te toucher… Là. » Je terminais en approchant ma main de l’endroit où se trouvait mon cœur. C’était important de vivre auprès de personnes qui nous rendent plus humain que ce que nous pourrions être si nous vivions exclusivement seuls. Ce qui avait été mon cas pendant un an. J’avais été réfractaire à toutes formes d’approches, et encore une fois, je remerciais mes frères d’être restés auprès de moi. Je remerciais un peu moins Marcus avec qui je n’étais toujours pas à l’aise après toutes ces années. Le garçon avait rude avec moi à mon arrivée, n’aimant pas mon attitude. Et je gardais en mémoire son ton et ses mots, suffisamment précisément pour rester parfois paralysée à l’idée de devoir rester proche de lui. C’était plus fort que moi, j’avais presque envie de courber l’échine devant lui. Et je n’aimais pas ça. Pour ce qui était de Reyna, elle aussi l’avait supportée et je l’en remerciais de ne pas avoir voulu me virer de sa cohorte à grand renfort de coups de pieds aux fesses. Franchement, connaissant la prêteur, j’en étais plutôt contente. Bon sang, ce qu’il fallait froid dans l’infirmerie… Frottant un peu mon front, je soupirais en me demandant pourquoi j’étais si fatiguée.

Puis Alison bougea, et j’écarquillais un peu les yeux. Etait-elle sincère dans ses gestes ? Ou est-ce que je comprenais tout de travers ? Non, c’était assez simple comme mouvement, mais suffisamment explicite pour que je ne puisse pas confondre son intention avec une autre. M’humectant les lèvres d’hésitation, j’acquiesçais plus pour moi-même que pour la jeune fille, et me redressais avec un léger tournis. Je n’eus que deux pas à faire pour rejoindre le lit, sur lequel je me tins un bref instant, histoire d’empêcher ma tête de tourner. Et puis, je fis l’effort de me hisser pour m’allonger, ne voulant pas déranger la demoiselle. Elle m’offrait la chance de lui montrer que je n’avais pas peur d’elle, et qu’elle était digne de confiance, alors je ne voulais aucunement trahir cette tentative de sa part. Mieux, je trouvais cela très courageux. Hésitante, je finis par me laisser totalement aller sur le lit, et fermais un peu les yeux. C’était bien, agréable, et je crois bien que je ne pourrais plus bouger. Heureusement que le lit n’était pas trop petit, ou je me sentirais réellement comme une intruse dans son monde. Là, on se frôlait un peu, mais ça allait encore. Soupirant d’aise, je me mis à parler, sans rouvrir les yeux. Parce que dormir me semblait si bien comme idée. De toute façon, il faisait tellement froid que je ne voyais que le sommeil pour me réchauffer. Ce fut donc la voix un peu pâteuse que je m’exprimais à la demoiselle. « Merci de partager ton lit, ourson. » J’hésitais, et un léger sourire doux étira mes lèvres. « J’ai toujours aimé les ours en peluche… Maman m’en a offert un quand j’étais petite. Mais à ta taille de métamorphose, tu dois être cent fois plus impressionnante. Est-ce qu’on peut te faire un câlin quand tu te transformes ? » Ma voix ne semblait plus très forte, en fait. J’avais l’impression de m’endormir. « Je veux pas être mangé par un nounours, mais je n’ai pas peur… Ali… Son… »

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MessageSujet: Re: Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison]   Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison] EmptyVen 31 Oct - 17:53

Kath ∞ Ali
J’écoutais les sons autour de nous silencieuse. Je n’étais pas capable d’entendre trop de choses non plus, j’étais certainement plus attentive que la moyenne sur les sons mais il ne me semble pas avoir plus de sens que les autres ou plutôt je ne le reconnaitrais jamais même sous la torture. D’ailleurs je crains la personne voulant me torturer, à moins que ses liens résistent à la transformation. Je reconnais que je ne suis pas prudente, les ennuis glissent certainement sur mon pelage car rare sont ceux en vérité qui s’attaquent à plus fort que soi. Après ce n’est pas dérangeant non plus d’être attaqué, un coup de patte et la plupart du temps c’est terminé. N’empêche que j’aurais dû éviter sur Kathleen. Je ne connaissais pas son don dans les moindres détails, la sensation de chaleur par contre c’était trop cool, il n’empêche qu’elle semblait dans l’incapacité de l’utiliser sur elle-même. Ses paroles m’empêchèrent de rester concentrer sur les battements de son cœur, ce qui n’était pas plus mal. J’étais à deux doigts mais vraiment à la limite de la foutre sur le lit et de la déshabiller pour voir les dégâts. Je n’étais pas complètement débile, je savais qu’une plaie peut s’infecter et même si je trouvais son envie de me préserver touchant. Je préférais de loin que mon moral soit saper plutôt que je sois responsable de la mort de la protectrice de Cameron. Je frémissais à ses propos, je n’aurais pas voulu les entendre. Non je n’ai pas spécialement envie de protéger miss débile ! Je poussais un mini grognement, ce n’était pas mon amie et je n’aurais jamais dû rien ressentir à son égard. Et puis elle me gonflait avec ses petits airs de je suis perdue, aide moi. Non c’était le fait qu’elle se dise chic quelqu’un derrière qui me planquer qui m’agaçait. Ce n’était pas la Cameron de mon enfance, pas même celle que j’avais observé de loin. Mais malheureusement oui elle m’atteignait toujours avec autant d’intensité et j’étais incapable de lui mettre le vent du siècle une nouvelle fois. Donc je devais bien accepter d’être l’amie de l’amnésique de service en priant pour qu’elle ne détruise pas cette confiance que j’avais une elle dès qu’elle retrouverait sa mémoire. Je devais aussi veiller de ne pas lui montrer à quel point je tenais à elle. Ce qui me semblait bien compliqué puisque Kath l’avait assez bien deviné et ne semblait pas vouloir nous éloigner l’une de l’autre. C’est donc avec une véritable reconnaissance que je répondais solennellement

« Je ferais de mon mieux. »

Je n’avais presque pas reculé lorsqu’elle avait approché sa main de moi, je n’avais pas non plus bouger la main pour lui attraper le bras avant qu’il ne m’atteigne. Pourtant loin d’être une victoire que cette immobilité, j’étais assez effrayée à l’idée que je n’arrive même pas à contrôler le fait qu’on approche de moi. Elle ne m’avait pourtant pas agressé, je gardais donc le silence évitant qu’elle se concentre sur mes échecs. J’étais déjà sur le coup de toute façon. La question qui se posait d’après moi, c’était pourquoi je m’échinais tant à faire des efforts pour les humains. Ils ne m’aimaient pas et même si Kathleen était capable de mettre de côté sa répulsion et ne fuyait pas, ce n’était pas non plus comme si nous étions les meilleures amies du monde. J’avais du mal à saisir et en même temps c’était d’une logique très simple. Je voulais Cameron, je la voulais vraiment et si pour cela il fallait apprendre à ne pas frapper sur tout ce qui bouge tout le temps, pas sur les amis plutôt… Je ne vais pas non plus me changer en mignon petit bisounours. Qui est le gars qui a inventé ce dessin animé ? Est-ce qu’il a vraiment croisé un ours dans sa vie, parce que pour arriver à de telles énormités il en fallait du courage. Il n’empêche que pour la blondinette, enfin la vrai ou peut être celle là, je ne sais plus vraiment laquelle veut de moi. Celle-là, elle sort de je ne sais où mais bordel elle aime tout le monde. C’est sûr que là, on risque d’être complémentaire vu que je ne m’entends avec… ho attendez personne, si allez Kathleen je m’entendais presque assez bien avec même si elle n’était pas très en forme.

La merveilleuse idée que j’eus se mis en place sans que je ne me rappelle exactement quelle mouche m’avait piqué. Je l’observais non pas parce que j’étais ravie qu’elle vienne contre moi. Non ça m’effrayait ce détail, pas pour moi, plutôt pour elle. La raison pour laquelle je l’observais était tout autre, ses gestes me semblaient un peu étonnants. Elle m’avait l’air totalement lessivé, j’aurais adoré que mes transformations me donnent envie de dormir mais bon visiblement mon don marchait complètement à l’inverse des autres. Une fois dans le même lit, je me tournais vers elle déjà pour anticiper tout geste étrange mais aussi parce que son état ne s’arrangeait pas. Ses propos me firent grincer des dents, elle n’était pas sérieuse. J’avais envie de la virer du lit là, ourson non mais sérieux ? Pauvre andouille l’ourson il va te faire comprendre qu’il n’est pas vraiment Winnie, ça aussi une absurdité je passais ma vie à chercher du miel je remercie les scénaristes stupide. Pourtant alors que ses propos m’énervaient au départ, sa voix apaisante me fit fermer les yeux en écoutant les débilités qu’elle sortait. Je ne me souvenais plus très bien de ma peluche, je me souvenais pourtant que ma mère m’aimait bien. En fait jusqu’à ce qu’elle découvre que malheur son bébé était le truc le plus immonde au monde, j’avais été adoré. Je devais bien reconnaître qu’elle avait raison, j’étais cent fois plus impressionnante qu’un ours en peluche même si je me garderais bien lui dire. Me voir en ours en peluche c’était peut-être moins flippant que de me voir telle que j’étais. Je frémis en l’entendant demander si on pouvait me faire un câlin. Euh, j’en savais strictement rien personne n’avait eu l’envie de me faire un câlin que je sache. Je marmonnai un peu récalcitrante

« J’aurais peur de te blesser. »

Sa dernière phrase n’était pas différente des peurs des autres, c’était le fait que sa voix ait quelques ratés qui m’alerta. Je me dressai sur les coudes et la secouai doucement commencer à me dire qu’elle s’endormait mais sans s’être soignée ni rien. J’avais beau être la première à oublier de me soigner, mon organisme récupérait quand même plus vite il me semble, j’attendais donc qu’elle en ait marre d’être secoué et qu’elle ouvre les yeux tout en précisant logique, espérant malgré tout ne pas avoir l’air trop débile.

« Tu saignes encore. Tu devrais peut être mettre un bandage ?»
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MessageSujet: Re: Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison]   Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison] EmptyLun 3 Nov - 16:33

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Être allongée était agréable et je soupirais d’aise, alors que j’avais l’impression de frissonner intérieurement. Pourtant Alison était juste à côté de moi, sur le même lit, et la pensée que sa chaleur corporelle aurait dû me réchauffer me traversa l’esprit avant de disparaitre aussi vite. Au moins, c’était confortable, c’est déjà ça. J’avais beaucoup parlé, baragouinant plus qu’autre chose, et peut-être qu’Alison avait compris quelque chose, je ne sais pas. Peut-être que je n’avais pas vraiment parlé, et que tout se passait dans ma tête, où j’inventais des choses charmantes comme des discussions sur les ours en peluche. L’envie d’en avoir un dans les bras me prit soudainement, mais je me retins d’attirer Alison à moi. D’une, parce que les contacts – même si elle était une fille – étaient toujours difficile, de deux, parce qu’elle détesterait ça et j’en avais parfaitement conscience, et de trois, parce que cela ne se faisait pas. Ce serait incongru et malpoli. Aucune envie de mettre la jeune fille mal à l’aise, alors qu’elle pensait déjà qu’elle m’effrayait. Cette pensée me fit soupirer doucement, parce que oui, je pourrais avoir peur si elle se mettait en colère. Je n’étais pas complètement débile non plus, sa métamorphose la rendait plus sauvage, plus puissante et plus forte que moi. Mais je ne la craignais pas pour autant, bon sang. Ce serait complètement idiot de la juger sur son pouvoir. Quand elle répondit, je haussais légèrement les épaules, en grimaçant sous le geste sans savoir pourquoi.

« Je suis sûre que le pelage d’un ours transmet de la chaleur. Et j’ai froid… » Oui, cela semblait impossible à rectifier, et je ne comprenais pas pourquoi. Toujours les yeux clos, je cherchais à me réchauffer, en commençant à frotter ma joue contre le matelas, parce que le reste de mon corps semblait impossible à bouger. Comme paralysé, ou totalement vidé de toute énergie. Ce ne fut que lorsqu’elle commença à me secouer que je fronçais légèrement des sourcils, quittant le début de sommeil pour entrouvrir les yeux. Que se passait-il ? Pourquoi Alison me bougeait-elle ainsi ? Je croisais brièvement son regard avec celui, embrumé, qui était le mien, et écoutait ce qu’elle avait à dire. Ses mots ne percutèrent pas tout de suite mon esprit, mais quand cela se fit, j’écarquillais un peu les yeux. « Ah, c’est pour ça, le froid… » Pas étonnant. J’étais en train, doucement mais sûrement de m’enfoncer dans le sommeil, sans être sure de me réveiller un jour. Pas à cause d’une grosse blessure, mais seulement en me vidant de mon sang. Vous parlez d’une guérisseuse, hein. Mollement, je soulevais ma main jusqu’à ma plaie et me concentrais.

« Je vais être fatiguée après… Je le suis toujours plus quand il s’agit de moi… » Je déglutis, ayant des difficultés à réfléchir. « Alors si tu veux me virer de là, je ne me débattrais pas. » J’esquissais un léger sourire, avant de me concentrer davantage. Il était temps d’user de mon don. Pas facile au début, et je ratais mon coup plusieurs fois. Un grognement passa l’antre de mes lèvres, alors que je recommençais encore et encore, jusqu’à ce que j’y parvienne enfin. La chaleur n’était pas la même pour moi que pour ce que me racontaient mes patients. Sachant que mon pouvoir prenait sa source au creux de moi, il ne s’agissait que d’une sorte de recyclage, ne me faisait pas grand-chose au final. J’attendis de sentir que ma côte se ressoudait, et que la plaie se refermait avant de cesser toute dépense inutile. « Bon sang… » Une chape de plomb s’abattit sur mes épaules alors que je ne bougeais plus. Je détestais me sentir aussi faible, et c’était une des raisons pour laquelle je n’utilisais pas mon pouvoir sur moi-même. Parce que cela me fatiguait de trop, comparé aux autres. J’espérais aussi que mon don finirait par s’accroitre, parce qu’au jour d’aujourd’hui, il était encore trop limité. Lors de la bataille contre Cronos, enfin plutôt sur la colline non loin du cœur de Manhattan, j’avais été vraiment utile, enfin je crois, mais j’aurais aimé en faire plus. Mon dernier patient avait été Adrian, et sa blessure était grande. Alors que j’avais déjà soigné bon nombres de plaies, d’égratignures, de foulures et j’en passe, j’avais absolument voulu le soigner aussi. Hors de question de le laisser crever alors que je pouvais faire quelque chose. Alors, j’avais forcé. Tant et si bien, qu’on nous avait ramené ensemble au Camp, lui parce qu’il était à peu près guéri et moi, parce que je m’étais pitoyablement évanouie.

Délicatement, et surtout, sans m’en rendre compte, je cherchais la main d’Alison alors que mes yeux se fermaient de nouveau. Quand je la trouvais, je la recouvrais de la mienne, sans chercher à entrelacer nos doigts. Probablement que j’avais toujours conscience qu’il ne fallait pas la brusquer, malgré ma fatigue. « Désolée d’être inutile pour le moment. Merci d’avoir ramassé les pommes et de m’avoir ramené ici. » Il était bon qu’elle sache combien ce qu’elle avait fait était une bonne chose et que son intention était louable.

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MessageSujet: Re: Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison]   Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison] EmptyMer 5 Nov - 13:34

Kath ∞ Ali
Un léger soubresaut accompagna les paroles de mademoiselle Kathleen, je ne voulais pas vérifier si mon pelage était chaud. Je détesterais le simple fait de me transformer pour être asservi par une personne. Je n’étais pas prête à le faire sur commande, pas pour aider. En revanche bête de combat ça me branchait bien, pas pour tout le monde. Il ne faut pas exagérer, je restais une bête sauvage. Cependant pour protéger Cameron et Kathleen j’en serais capable. Bien que la seconde ne bénéficie réellement de mon soutien que par son amitié avec la première. Au moins je me rendais compte de mes tares, à défaut de les modifier. Par contre, Kathleen était intrigante, je n’arrivais pas à comprendre pourquoi elle se frottait contre l’oreiller. J’avais beau ignorer le froid, il suffisait de me transformer et ça disparaissait avec une bonne course. Je supposais que pour les humains normaux, ça fonctionnait de la même façon, le sport étant la thérapie par excellence. Si on mettait de côté le fait qu’elle était blessée et que se soigner devait être plus intelligent que courir partout. Je lui lançai un regard complètement dépassé lorsqu’elle prit conscience de mes propos. D’accord, je veux bien que l’odorat des humains soit incroyablement faible. Cependant la douleur devait bien se ressentir, vu le nombre de fois qu’ils se tordaient sur le sol après une bataille trop éprouvante. Chose que je ne faisais pas, c’était dévoiler sa faiblesse aux yeux des autres, mon instinct animal m’en empêchait. Je ne comprenais vraiment pas le fonctionnement de Kathleen, bien sûr que son état était responsable de son mal être.

Passionnée par son don qui était clairement un miracle de la vie, je me penchais au-dessus de son omoplate pour regarder ce qu’elle faisait. C’est vrai que ce n’est pas très passionnant pour les autres mais je trouvais ça génial. J’écoutais d’une oreille très attentive ce qu’elle me disait. Son don ne fonctionnait pas de la même façon pour elle, je veillerais sur elle si quelqu’un s’approchait pour l’agresser. De toute façon, je ne la laisserais pas toute seule. Je roulais des yeux excédée lorsqu’elle prétendit que je pouvais la virer sans qu’elle ne se débatte. J’aurais bien aimé lui montrer que même en pleine forme, si je voulais la virer de mon lit elle ne ferait pas long feu. Mais ce n’était pas le moment, à la place j’assistais impuissante au non déclenchement de son don. L’opposé total du mien qui se déclenchait pour un oui ou un non. La moindre contrariété me faisait démarrer au quart de tour, j’étais bien contente qu’il marche tout de même. Je me sentais moins embarrassée par le regard des gens lorsque j’étais en ours. Pour la simple raison qu’ils avaient tous la trouille que je leur tombe dessus.

Lorsque son don se mit en marche, j’étais sur le coup. J’observai ce qui se passait les tissus se reformant à toute vitesse comme les mailles d’un pull afin de ne laisser aucune trace de mes méfaits. Je respirais un peu mieux, espérant que de cette façon, elle oublierait que j’avais manqué de la tuer. Je ne voulais pas qu’elle dise à Cameron que j’étais dangereuse, bien que je le sache pertinemment. Pour le moment la gamine blonde, un peu débile, semblait me supporter. C’était surtout l’inverse qui ne fonctionnait pas, j’avais tellement envie de la projeter contre un mur. De cette façon avec un peu de chance, son passé reviendrait. Certes notre amitié bancale et fictive mourait sur le champ mais valait mieux qu’elle soit en possession de tout son esprit et loin de moi plutôt que l’inverse. Même si reconnaître que je n’étais pas une bonne chose pour elle ne me faisait pas du bien moralement. En plus, je ne lui avais pas dit que des choses agréables la dernière fois. Déjà parce que moi me trimbaler un boulet qui comprend rien, ça me dépasse totalement. Mais ensuite parce que merde, c’est quoi cette fille. Le petit chaperon rouge en personne s’en sortirait mieux qu’elle dans le camp, c’est grave tout de même ! Zut, j’y avais pas pensé mais si elle avait eu des galets comme le petit poucet, je n’aurais pas à désespérer qu’elle se trompe de chemin. Cette fille, je ne sais pas comment fonctionne son cerveau, mais je n’ai jamais vu de toute ma vie un romain plus catastrophique qu’elle. Si elle avait passé l’examen de Lupa, elle serait morte. Il fallait bien la protéger quand même, la mettre en première ligne dans l’espoir qu’elle se fasse faucher c’était naze. En plus c’était quand même Cameron quoi, pas la voisine du dessous que je n’aimais pas étant enfant. Faut dire quelle débile celle-là, offrir du café à une gamine de six ans, mais ça se fait pas ! Tout compte fait l’esprit de Cameron blessé était bien plus intéressant.

Mes pensées s’arrêtèrent sur le champ lorsque je sentis la main de mon docteur sur la mienne. Intrusion dans mon domaine, je n’étais pas sûre d’adorer. Je calmai au mieux les battements de mon cœur. Si je paniquais et que je transformais ma personne en un animal faisant deux fois ma taille facilement, je compromettrais tous mes efforts effectués jusqu’à là. Je respirai calmement en songeant que j’avais faits de trop gros efforts pour qu’elle me déteste à présent. Ses propos me firent sourire doucement. Elle était pleine de bonnes intentions, quand je disais que cette fille était mon opposé. Je rapprochai de quelques millimètres mon corps du sien, histoire de lui transmettre au mieux ma chaleur. Sans pour autant la toucher, si le contact me faisait peur et que je me transformai, elle ne pourrait même pas se défendre. Elle avait soulevé ce point précédemment et je la croyais pour le coup. Elle aurait dû me demander de dégager, elle aurait eu plus de chance de s’en tirer. Mais non, elle préférait s’excuser d’être inutile, inutile pour quoi, je ne savais pas vraiment. Ramasser les pommes, j’étais la seule responsable de leur poudre d’escampette à ces dernières. Quant à l’avoir ramené ici, je ne pouvais pas la laisser se vider de son sang sur un pont. Surtout que mon esprit sadique précisa dans ma tête qu’avec la trace de mes griffes sur sa peau niveau discrétion c’était zéro. Je lui adressai un léger signe de tête pour montrer qu'elle n'avait pas à s'excuser avant de demander.

« Tu pourrais éviter de raconter que j’ai manqué de te tuer ? C’était un accident et je n’ai pas envie qu’elle me déteste. »

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MessageSujet: Re: Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison]   Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison] EmptyLun 10 Nov - 1:59

Ali-Baba & Kath-Woman


Il faisait vraiment froid en fait, et ce n’était pas très agréable. Je ressentais parfois un frisson parcourir mon corps, et j’avais peur qu’Alison le remarque et finisse vraiment par me trouver faible. Déjà que la soigneuse n’était pas fichue de griller qu’elle était blessée. Ou mieux, elle l’a vu mais n’a rien fait contre. En clair, j’étais débile. Et c’était pas rassurant d’essayer de convaincre une demoiselle que je n’étais pas effrayée par elle, ou que je ne ressentais aucune animosité à son encontre, si je n’étais même pas digne d’intérêt. Elle ne me croirait, ou tout du moins, elle n’accorderait aucun poids à mes paroles, si j’apparaissais aussi inutile. Et cette idée m’agaçait profondément. Et il faisait toujours froid. Quelque part, dans un coin de mon esprit, une petite voix me soufflait que tout avait rapport avec la fatigue qui était mienne, et qui semblait me paralyser sur place. Au moins, la blessure une fois refermée, j'avais la vague impression que ça allait un peu mieux, et je devais bien reconnaitre que ne pas avoir l’idée de crever pitoyablement sur un matelas de l’infirmerie me plaisait assez.

Alison ne bougeait pas, restant avec moi, et cette pensée me fit sourire intérieurement. Elle ne me demandait rien, n’attendait rien de moi, et restait pourtant là, à cet emplacement qu’elle devait en vérité, totalement détester. Ali me faisait l’effet de laisser son alter-ego animal prendre énormément de place dans son existence, et je me demandais jusqu’où cela pouvait aller. « Est-ce qu’il y a une part humaine et une part animale en toi ? Ou est-ce que tes instincts sont plus développés ? » Je ne cessais d’y penser depuis un moment. Après tout, il était possible qu’elle ne soit pas seulement plus forte que les humains, en terme de muscles. Est-ce que s’il y avait une tornade à l’approche, Alison le sentirait, ou non ? A mes yeux, elle restait totalement humaine, sans compter que côté sentiments humains, elle était aussi paumée que la plupart des gens, même si son cas semblait plus différent que d’autres. Mais si elle, elle avait ce type de soucis, cela la rendait-elle moins humaine ? Est-ce que sa métamorphose faisait d’elle, quelqu’un dont l’instinct animal pouvait être si fort qu’il la transformait ? Et si elle l’écoutait de trop, est-ce que… « Si tu écoutes beaucoup ton instinct animal, est-ce que tu te transformes ? » Je ne me voulais pas seulement savoir si elle se transformait en l’animal physiquement, mais mentalement également. Cela m’intéressait vraiment, et j’en étais curieuse. Pas seulement parce que c’était incroyable – Alison n’était pas un phénomène de foire – mais surtout parce que j’avais envie de la connaitre, de la comprendre. Pour éviter de faire des gaffes par exemple, et de la gêner comme je semblais être en mesure de le faire sans forcément m’en rendre compte. Elle donnait l’impression que les humains agissaient d’une façon qui ne lui était pas toujours accessible, comme illogique, et je devais bien reconnaitre que pour ça, les hommes faisaient preuve d’un suspens indéfinissable.

« Si mes questions te gênent, tu n’es pas obligée d’y répondre. » A dire vrai, je ne voulais pas m’endormir, pas alors que je venais juste de me soigner. Si je le faisais, j’étais proprement incapable de savoir quand je sortirais du sommeil. Et puis, bon, penser à Alison n’était pas déplaisant. « Je voulais faire des tartes aux pommes. » C’était débile comme phrase, mais elle était sortie malgré moi. Encore une fois, je ne faisais pas la cuisine aux gens, enfin je ne le montrais pas. Est-ce que j’avais honte ? Je ne sais pas, mais je ne voulais pas qu’on me voit. C’était un instinct de conservation assez puissant qui résonnait au creux de ma poitrine, à chaque fois qu’il était question d’une mission, d’un spectacle, ou d’un entrainement public. Je n’aimais pas ça, et n’étais clairement pas à l’aise dans ce genre de condition. Oh, et elle m’avait demandé quelque chose, à laquelle je n’avais pas répondu. Alors, en refermant les yeux, je marmonnais un rapide : « Ne t’inquiète pas, je ne dirai rien. Pas non plus envie d’avouer que j’ai oublié de me soigner. » Mon souffle se fit plus court, et maintenant qu’elle m’avait répondu à presque tout, je me sentais m’éloigner de la surface de la conscience. C’était bon, agréable et doux. Elle n’avait pas enlevé sa main, et je n’avais pas cherché à faire plus. Ni à la serrer, ni à me rapprocher. Pour moi aussi, ce n’était pas habituel, et encore heureux qu’elle soit une fille, sinon, ça ne se serait pas du tout passé ainsi. Inspirant doucement, mon visage contre l’oreiller incorporé au matelas, je me laissais peu à peu partir, ayant totalement confiance en Alison pour ne pas me faire du mal pendant que je sombrerais dans les bras de Morphée. Bien le seul mec à qui j’accordais un semblant d’attention en matière de câlin, hein.

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MessageSujet: Re: Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison]   Nage droit d'vant toi ! [Ft. Alison] EmptyMar 11 Nov - 16:07

Kath ∞ Ali
La respiration calme et détendue de Kathleen me faisait du bien. Cela m’empêchait de me concentrer sur autre chose que sur les battements de son cœur. Je fermai les yeux pour écouter le bruit de nos battements de cœurs. Le mien était bien plus rapide et ce n’était pas dû au fait que j’étais en meilleure forme. Je crois que c’était toujours le cas, mon cerveau se préparait à la transformation à chaque instant. C’était bien dommage, si j’étais capable de contrôler les battements, je me transformerais sûrement moins souvent. Le don des autres avait des problèmes, ils ne démarraient jamais. Non bah le mien il trouvait ça tellement classe comme don qu’il se disait attention une mouche, on se transforme, un bruit bizarre, transformation. Oh c’est sûr dit comme ça, c’est sympa mais mon caractère changeait aussi. Enfin je doute que j’ai très envie de tuer un chien en humaine. A moins que je me plante totalement sur le sujet, c’était un peu compliqué. Sa question aussi était d’un compliquée, est ce que j’avais vraiment deux parts bien distinctes ou des instincts bestiaux prenant le dessus. Je fis la moue en tentant de comprendre si mon don marchait uniquement dans un sens. Je finis par répondre essayant d’être claire. Parler de moi n’était clairement pas facile et devoir reconnaître que je n’étais pas normale me blessait énormément. J’aurais donné n’importe quoi pour un don plus simple ou pas de don du tout.

« Il y a deux parts mais elles ne sont pas divisées en moi, je suis capable d’avoir des réactions humaines lorsque je suis en ours, sinon tu serais morte tout à l’heure mais malheureusement l’autre cas est aussi vrai. Un rien me fait mal réagir. Les instincts sont bien plus développés, je peux sentir l’odeur du sang bien mieux que quand j’étais petite, j’entends aussi mieux je crois, je suis moins sensible au froid. Enfin non ça c’est faux, disons que dès que j’ai froid, je me transforme donc le problème est réglé. »

Est-ce que j’avais raison de dire toute la vérité. Au fur et à mesure de mes paroles, je me rendais compte que je prouvais clairement que je n’avais aucune maîtrise sur moi-même. J’étais bien contente d’avoir les yeux fermés, je ne voulais pas voir son regard sur ma personne changer. Juste écouter les battements de son cœur pour me rassurer. Elle n’avait pas peur, ça se ressentait dans les battements qui n’avaient pas accélérés, en même temps elle s’endormait. J’étais presque certaine qu’elle dormait déjà donc je parlais dans le vide mais ce n’était pas trop grave. C’était surtout une façon bien débile de me rassurer. J’eus un rire sans joie lorsqu’elle me demanda si écouter mon instinct me faisait me transformer. Euh comment dire, je n’en avais pas besoin, je me transformais pour un oui ou un non. Le seul frein que j’avais trouvé c’était Cameron, songer à Cameron me rendait ma part humaine, m’empêchai de devenir folle. Mais ça je ne pouvais clairement pas le dire à haute voix, on forcerait Cameron à rester proche de moi. S’il y a bien une chose que je ne voulais pas c’était qu’on contraigne cette fille, j’avais eu tant de mal à accepter ce pouvoir qu’elle avait sur moi, je ne voulais pas qu’elle être sa geôlière. Je soupirai acceptant de répondre à la question sans trop de difficulté.

« La moindre contrariété me transforme. Une branche qui me frôle, du sang qui coule, l’orage, la peur, l’effroi dans les yeux des autres et le problème c’est qu’à chaque fois ça me modifie moi. Je ne veux pas être violente, pas être dangereuse mais chaque animal devient une proie, j’ai essayé des dizaines de fois de tuer Aurum et Argentum alors qu’en humaine je les aime bien. Heureusement j’ai plus beaucoup d’années à tenir après je m’éloignerais d’ici et vous serez tous en sécurité. »

De toute façon, elle avait pu constater que ma transformation était simple, que je me braquais pour rien et que je n’agissais clairement pas en humaine quand j’étais un ours. Je pateaugeai dans l’eau et je trouvais que tout ce qui court devant moi est une proie. Lui mentir sur ce sujet aurait été vain, ses questions ne me dérangeaient pas. Son jugement non plus d’ailleurs, j’étais habituée à ce que les gens me tournent le dos, une de plus, une de moins qu’est-ce que ça pouvait changer. Elle me fit culpabiliser indirectement lorsqu’elle reconnut avoir eu l’intention de faire une tarte. J’avais tout gâché, je murmurai.

« Je suis désolée. »

Je n’arrivai pas à dire autre chose, j’avais eu envie de proposer mon aide mais la cuisine ce n’était pas mon truc. En plus je mangerai à coup sûr toutes les pommes, gourmandise d’ours, faut pas s’étonner. Elle me réconforta bien plus qu’elle n’aurait pu s’en rendre compte lorsqu’elle dit de ne pas m’inquiéter, personne n’apprendrait la vérité. Une seule personne m’intéressait dans l’histoire mais bon, c’était mieux que personne ne sache que j’avais encore foiré. C’est donc toute détendue et avec un immense sourire au visage que je m’endormis, me rapprochant d’elle jusqu’à carrément avoir mon nez enfoui dans son cou. Ce n’était clairement pas habituel et lorsque je me rendrai compte de la folie de dormir à côté de quelqu’un, j’allais probablement me détester. Mais pour le moment sa respiration m’apaisait et je pouvais dormir en paix, personne ne viendrait nous embêter. Au pire j’avais des réflexes hors du commun et me transformer au réveil n’était clairement pas un problème. Au contraire, ça empêchait la brume du réveil et me permettait de me battre et de me défendre en moins d’une minute. Pour une fois qu’il y avait un avantage à la transformation. Je m’endormis donc bien sagement contre Kathleen qui semblait s’être endormi aussi heureusement pour elle, ça lui éviterait un coup de stress inutile.
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