Lysandre ; by anger he was forged [terminé]

Si tous croient que la vie d’un demi-dieu doit être épique à tous les jours, c’est qu’il n’en connait vraiment aucun... Lysandre a grandit à Montréal, métropole de la province francophone du Canada. Sa mère, il ne l’a jamais connue et son père fut toujours plutôt vague sur le sujet. Mais jamais Lysandre n’a manqué de ressources. En même temps, lorsqu’on est le fils d’un des avocats les plus influents de Montréal, difficile de se plaindre de l’état des finances. Quand on y pense, un avocat et Némésis... quelle ironie. Mais à ce qu’il en sait, jamais plus son père n’est retombé amoureux. Alors peut-être Némésis jouait-elle, de son côté. Personne ne le saura jamais. Mais même s’il a beaucoup de rage envers son père, au moins Lysandre est-il convaincu qu’il aimait réellement sa mère... et en quelque part, ça redonne quelques lettres de noblesse à l’homme aux yeux de son fils, bien que ce dernier ne soit pas encore prêt à l’admettre.

Si l’enfance de Lysandre s’est plutôt bien passée avec un père certes pas assez présent, mais qui savait être là de corps et d’esprit lorsqu’il pouvait passer du temps avec son fils, les choses se sont gâtées lorsqu’ils ont déménagé à New York, lorsque Lys avait treize ans. La révélation s’est faite à cet âge... et si pendant quelques années encore, son père et lui ont fait comme si de rien n’était, ça n’a clairement pas amélioré leur relation. Elle s’est plutôt détériorée d’année en année, Lys reprochant à son paternel de lui avoir caché cette vérité choquante sur ses origines. Un reproche que l’homme tentait de se faire excuser en assurant que c’était pour la sécurité de son fils. Et c’est assurément lui qui a raison dans cette histoire, mais difficile de raisonner un adolescent aussi flamboyant que Lysandre de Sainte-Croix.

Lorsque Lysandre atteint sa dix-septième année, les phénomènes étranges et dangereux se multiplient autour de lui. Il est évident qu’il n’est plus en sécurité et qu’il doit apprendre à contrôler ce qu’il a enfouit en lui depuis si longtemps : son héritage divin. Alors il est envoyé au camp, un nouveau changement infligé par son père qu’il n’accepte pas. Si maintenant il a réussi à faire sa place là-bas grâce à son mordant naturel et à son charisme, il n’en reste pas moins que ça en ajoute à la rancune qu’il a contre son paternel... Mais rien n’égal la rage qu’il ressent face à sa mère. Des deux côtés, il ressent un abandon vibrant qui laisse encore maintenant des plaies que Lys ne semble pouvoir cicatriser. Il recherche maladivement l’attention des autres, parfois de la plus mauvaise façon, histoire de combler un vide qu’il se crée en partie lui-même.

C’est au camp que certaines choses prennent tout leur sens pour Lysandre. Sa dyslexie. Cette sensation étrange qu’il ressent lorsqu’on lui ment. Et l’ampleur que cela peut parfois prendre lorsqu’il touche du bout des doigts le menteur ! Mais la plus troublante des expériences face à son don se produisit lorsqu’une nuit au camp, alors que le couvre-feu était déjà tombé depuis un moment, Lysandre et une jeune dame dont il taira le nom se charmèrent jusqu’à en venir à un rapprochement plus tendre. Le secret qu’il découvrit en se glissant en elle n’était peut-être pas le plus choquant possible, mais le fait qu’il puisse apprendre ce genre de choses, liées de très près au mensonge, était totalement imprévu. Encore choqué de cette découverte qui eût lieu quelques quatre mois plus tôt, Lysandre essaie à tout prix d’oublier, espérant que ça ne se reproduira plus.

Utiliser son don, c’est bien. Que son don l’utilise... c’est nettement moins positif... Mais Lysandre est au camp pour apprendre. Et même si son caractère difficile lui nuit parfois dans cette voie, il n’en reste pas moins qu’il apprend à se dompter. Cet endroit lui est indéniablement bénéfique.