Nighttime is my Time feat. Mael Reid

Posé près d’un des cercles de combat improvisé du champ de Mars, Lysandre observait silencieusement la scène qui se déroulait sous ses yeux, bras croisés sur le torse. Deux jeunes s’affrontaient... Ou devrait-il plutôt dire qu’un jeune en affrontait un qui avait du mal à rester sur ses jambes ? C’était un peu pitoyable, il fallait l’admettre. Et en même temps, ce garçon attirait son regard depuis la petite semaine qu’il avait passée ici. Il semblait incroyablement doux. Jeune aussi. Il allait sur ses dix-sept ans. Oui, Lysandre avait ses informateurs. Il lui avait adressé la parole quelques fois, souvent ponctué de sourires charmeurs et de boutades qui faisait rougir sa délicate peau diaphane constellée de grains de beauté. Il avait remarqué ce petit tic qui consistait à remonter d’un doigt au milieu de ses lunettes ces dernières sur son petit nez mutin. Lys avait le sens de l’observation quand le sujet l’intéressait.

Pour une énième fois, Mael, car c’est son prénom, tombe au sol. Cette fois, il est évident qu’il ne se relèvera pas. Alors finalement, Lysandre s’approche. L’autre jeune a un rire narquois, supérieur. Il lève la main qui tient une masse. Pas très grosse, mais qui allait laisser de bons bleus, voire pourrait casser les os qui semblaient si fragiles sur le corps de l’autre adolescent. Lys attrape le bras armé, le tord et le craquement qui se fait entendre ne signale pas nécessairement des os brisés, mais plutôt quelques articulations qui prennent cher. Un hurlement franchit le seuil des lèvres de l’autre, qui tombe au sol.

« Qu’est-ce que tu fais encore là ? », grogne Lysandre tout en ayant un mouvement vers le gamin, histoire qu’il prenne peur. Ce qui ne manque pas d’arriver. « Dégage. »

Il aurait pu lui faire la morale sur le fait qu’on ne frappe pas un ennemi déjà au sol, mais la vérité c’est que tout était bon pour gagner un combat quand notre vie en dépendait et que c’était très exactement ce qu’ils apprenaient ici. Néanmoins, il tend la main à Mael dans le but avoué de l’aider à se relever.

« Si tu continues comme ça, tu vas te faire aplatir comme une crêpe. », déclare Lysandre, tout en replaçant un peu les vêtements du jeune homme, sourire charmeur aux lèvres. « T’es déjà pas bien épais... »

Le regard du Canadien se pose sur ce qui les entouraient. Plus grand chose. La nuit allait bientôt tombée et le couvre-feu allait être levé. Il était temps de retourner aux baraquements... Ou pas. Soudainement, l’adolescent attrape le bras du nouvel arrivant, l’entraînant vers la forêt qui encerclait le campement.

« Viens. Il est encore tôt pour se coucher, en vrai. Et tu as besoin de te rafraîchir un peu. », déclare soudainement Lysandre, ne doutant pas assez de lui pour croire que Mael voudrait protester ! Il l’amenait là où une belle étendue d’eau servait de lieu de détente aux filles d’Aphrodite la plupart du temps. Mais elles ne seraient pas là à cette heure. « Tu viens d’où exactement, pendant qu’on y est ? »

Curieux ? Assez... mais pas envers tout le monde. Disons que là, Lysandre se sentait d’humeur plutôt joyeuse. Mais il était rarement stable...!