Effie || It's too cold outside for angel to fly

Bienvenue dans ma petite vie. Ne vous attendez pas à un récit extraordinaire, je préfère vous arrêter tout de suite, ma vie n’est pas une jolie petite histoire que l’on raconte aux enfants avant de s’endormir. Je suis née dans une petite famille Américaine. Mais mon séjour là-bas n’a pas été des plus long, je vous rassure. Rapidement, ma mère m’a abandonné. Elle était  incapable de s’occuper d’une enfant en bas âge. Elle ne pensait pas pouvoir gérer et je ne peux pas vraiment lui en vouloir. Si elle ne pouvait pas me gérer, j’aurai surement été malheureuse. Du moins, c’est ce qu’on m’a dit lorsque je suis arrivée au foyer. La véritable raison de ce rejet était ma véritable nature. Je ne le saurai que bien plus tard, mais e fait que je sois une demi-déesse a profondément dégouté ma mère qui a refusé de me garder plus longtemps. On m’a souvent traité de gamine capricieuse. Gamine capricieuse à 2 ans ? Je ne crois pas. Je voulais surement de l’attention. Juste un peu. Mais malheureusement, si les chances d’adoptions à la naissance sont importantes, plus les enfants grandissent, plus elles s’amoindrissent. Et plus le temps passe, plus les services d’adoptions sont plein à craquer. Je suis donc resté à New York tandis que ma mère déménageait loin de moi. A mon arrivée, il y avait déjà beaucoup d’enfants de mon âge. Mais au fond de moi, je sentais un vide.

Sur cette passe de ma vie, je dois dire avoir eu un minimum de chance. L’établissement, neuf, était très beau et surtout très adapté. J’ai grandis avec d’autres enfants de mon âge, comme dans une grande colonie de vacance. Je ne vais pas vous mentir, tout n’étais pas rose. Je manquais d’attention, mais j’étais tout de même heureuse. Petite, je passais mon temps à jouer les aventurières. Une vraie petite fille épanouis que l’on qualifiait souvent de garçon manqué. Mon enfance a été paisible, personne ne me jugeait et je pouvais grandir comme bon me semble. Jusqu’à mon adolescence, j’ai passé plus de temps à apprendre le skate ou le vélo qu’à jouer à la poupée. Il n’y avait personne pour s’en soucier, pour eux, le plus important était que je sois heureuse. Et je l’étais comme ça. Tout s’est corsé lorsque j’ai commencé à grandir. A l’école, je savais bien que j’étais différente des autres. Moi je n’avais pas de parents, certains se moquaient de moi, d’autre, plus mature, se fichait de ce que je retrouvais lorsque je rentrais chez moi, ce qui comptais était simplement qui j’étais à l’intérieur. Je n’ai pas connu les fêtes des mères et des pères, les noëls en famille. Plus le temps passait, plus le manque d’une vraie famille se faisait sentir.

Je suis ensuite entrée au collège, toujours aussi seule mais beaucoup moins épanouie. Les autres filles ne comprenaient pas pourquoi j’étais différente et pourquoi je me comportais comme un garçon. De mon côté, je ne comprenais pas leur incompréhension. J’ai donc essayé de suivre leur comportement, mais malheureusement, l’âge des collégiens est un âge cruel. Alors que j’avais l’impression d’avoir réellement intégré le groupe de filles populaires de mon collège, elles complotaient, cherchant un moyen de s’amuser à mes dépends. Arrivée en troisième, à la fin du brevet, nous avions organisé une fête pour la fin de l’année et du collège à laquelle j’ai, bien évidemment été conviée. Lorsque je suis arrivée là-bas, la fête battait son plein et l’ambiance était parfaite. Ne touchant pas à une goutte d’alcool, j’avais bien trop peur de me laisser emporter par ce liquide magique. Timide, je n’avais jamais vraiment osé aller vers le garçon qui me plaisait. Ce soir-là, ce fut lui qui a fait le premier pas. Il m’a emporté à l’étage dans une chambre pour que nous puissions discuter tranquillement. Lorsqu’il a finalement approché ses lèvres des miennes, je n’ai pas bougé, le cœur battant. Il s’est arrêté quelques centimètres et un sourire mauvais c’est formé sur ses lèvres.

- Tu es pathétique. Tu penses vraiment que je m’intéresse à toi ?

Un silence de quelques secondes s’est installé après ça. Quelques larmes ont perlées sur mes joues lorsque j’ai pris conscience de l’erreur que j’avais faite. Des cris et des rires ont résonnés derrière la porte. Cette dernière s’est ouverte sur la quasi-totalité des personnes présentes à la fête tandis que la meneuse du groupe que j’avais rencontré récupérait une petite caméra planquée derrière un cadre photo. La situation empirait. A bout de nerf, je me suis levé et j’ai couru vers la sortie. J’ai sentis des mains tenter de m’attraper, mais j’ai réussis à m’en défaire. Seulement jusqu’à ce que l’une d’elle se referme sur mon poignet, ne le lâchant plus.

- Lâche-moi !

La boule qui s’était formée dans ma gorge tordait légèrement ma voix secouée de sanglot. Pourtant, la prise ne lâcha pas. Le cœur en miette et les nerfs en pelote j’ai serré les poings,  sentant une rage monter lentement en moi. La suite est assez floue. Lorsque je me suis retourné vers la personne, une boule lumineuse s’est écrasé contre son torse, le faisant reculer de plusieurs mètres. Fixant ma main, je hoquetais de surprise tandis que les autres se précipitaient vers le garçon. Il m’accusait de l’avoir frappé, mais je n’avais rien fait. C’était… Cette chose, sortie de ma main. Ne voyant qu’une bonne occasion de fuir, je vis marche arrière pour prendre mes jambes à mon cou.

Les jours qui suivirent, cette histoire me tortura. J’avais peur de moi-même, peur de blesser les autres. Je n’avais pas réussis à reproduire l’acte jusqu’à être animé d’une profonde peur. A chaque fois, ce processus de défense se mettait en place pour toucher la chose qui pourrait me blesser. Plus le temps avançait, plus cela devenait fréquent. Les autres n’avaient pas l’air de voir la même chose que moi. J’en ai presque finis par penser que j’étais folle. Que quelque chose ne tournait pas rond chez moi. Pourtant, l’hors d’une de mes balades en villes, un garçon est venu m’accoster pour me parler de ces incidents. Il disait être demi dieux, tout comme je l’étais réellement. Perdue et complètement troublée par ces révélations, j’ai refusé de partir. Mais, chaque jour, le jeune homme revenait à la charge pour me convaincre. Commençant à avoir peur de ce qu’il appelait mes dons, j’ai finis par accepter de le suivre une fois. Une seule fois.

Il ne m’a fallu que quelques minutes pour aimer cet endroit. Je n’étais plus effrayé de qui j’étais et je n’étais pas la seule à avoir quelques problèmes comme l’hyperactivité et la dyslexie. Ces maladies avaient toujours été une souffrance pour moi et aujourd’hui, elles ne l’étaient plus. De plus, je trouvais des personnes me ressemblant et une sorte de nouvelle famille. Il ne m’en fallut pas beaucoup plus pour laisser ma vie passé derrière moi. Je n’avais pas grand-chose de toute manière. Pas de famille, plus d’amis. Je n’avais presque rien. Je pouvais commencer une nouvelle vie. Et elle promettait d’être pleine d’aventure. Du moins, c’est ce que j’espérais. Mes jours aux camps étaient plutôt calme, j’ai mis du temps à trouver mon bungalow jusqu’à ce que mon père se manifeste. La suite des évènements est allée très vite. Combattant, il a fallu que je commence à manier les armes. Chose que j’ai tout de suite détesté, mais où j’ai tout de même persévérer. La peur de faire mal à autrui était toujours présente et c’était surement pour ça que j’étais mauvaise sur le terrain. Néanmoins, il y avait toujours d’autres activités sur lesquels j’excellais. La médecine et toutes les plantes que je trouvais. J’ai rapidement pris goût à ces deux domaines où je m’épanouissais réellement. Je laissais le combat aux autres, ne voulant surtout pas réitérer l’expérience des combats au corps à corps ou à distance.

Malheureusement pour moi, le conte de fée n’a pas duré longtemps. Rapidement, j’ai été la cible de moquerie du à mon incompétence martiale. Tantôt les autres me traitaient de bonne à rien, tantôt d’autre se moquait de ma nature timide. Plus les semaines passaient, plus j’avais l’impression de revenir à une ambiance comme celle qui régnait pendant mes années de collège. A la différence que, cette fois-ci, je n’étais pas garçon manqué, j’étais devenue bien moins téméraire, si je l’avais réellement été un jour. En effet, la partie garçon manqué se traduisait simplement par le fait que je ne prenais pas réellement soin de moi à l’époque. Je ne me maquillais pas et je ne faisais pas attention à mes cheveux. Je n’ai jamais été courageuse ou tête brûlée. Cela ne m’a pas aidé à combattre la vision négative que la plupart des demi-dieux avait de moi. Les années ont passées et je me sentais toujours plus seule. Il y avait bien quelques personnes qui éprouvaient de la sympathie pour moi, mais malheureusement, ils se ravisaient la plupart du temps devant les autres. Les seules personnes à qui j’avais réellement pu parler étaient celle que je soignais après une blessure à un combat. Bizarrement, dans ces moments-là, ils étaient tous bien plus doux avec moi. Mes amis disaient qu’ils ne faisaient cela que pour se servir de moi, mais, même si c’était le cas pour certains, d’autres le faisaient de bon cœur, j’en étais certaine.

Mais tout à une fin et celle du camp s’est soldé il y a quelques jours. L’ambiance était devenue insoutenable et je ne supportais plus ces moqueries et ces rabaissements. J’avais envie de me démarquer, et même si cela ne se passait pas en combat, je savais que j’étais bonne dans ce que je faisais. Il y a un moment de cela, j’ai rencontré quelqu’un qui m’a parlé d’un autre groupe. Les opposants. Un groupe d’humain mêlé de demi-dieux qui cherche une intégration plus pacifique. Qui ne veulent plus une loi mené par quelques personnes au-dessus de nous. Je ne vais pas vous énuméré toutes les raisons qui m’ont fait partir, mais, perdue une nouvelle fois, les belles paroles dont on m’a bercé m’ont faites changer d’avis. J’ai quitté il y a peu le camp pour entrer chez eux. Je ne connais encore rien, mais j’espère trouver une vie plus tranquille là-bas. C’est, tout du moins, ce qu’ils m’ont dit.