Just a darkness [terminée]

Cette petite à le sourire gravé sur le visage, dîtes donc ! s'était écriée la voisine au père d'Avalon alors que celle-ci s'amusait à coeur joie avec les enfants du quartier, dans la neige qui recouvrait la ville. C'était à Londres, en décembre 2005, elle avait 5 ans, et toutes les raisons d'être heureuse, et ce, pour les onze prochaines années. Seulement.
Le lendemain de cette belle journée, la voisine ne les revit plus jamais. Sans fournir d'explication, il était parti aux États-Unis, d'un jour à l'autre.
Avalon n'a jamais connu sa mère. Son père ne voulait et paraissait ne pas pouvoir également en parler. Alors elle s'était fiée aux rumeurs qui courait sur sa naissance. Que sa mère n'avait eu que le désir d'une aventure d'un soir, et qu'elle avait fuit après la naissance de la petite, la laissant aux soins de son père. Était-ce la vraie histoire ? Pas de réponse. Le voile de honte et de tristesse dans ses yeux semblait lui confirmer la rumeur. Alors elle l'avait cru. C'était toujours mieux que de se poser des question éternellement.
Et puis elle aimait son père. Elle n'avait jamais ressenti, peut être au début si, le besoin d'avoir sa mère à ses côtés.

Avalon grandissait joyeusement, elle se débrouillait à l'école, malgré sa dyslexie qui l'empêchait de lire. Puis au collège, ses résultats baissaient légèrement de plus en plus chaque année, mis à part en grec, où elle se débrouillait toujours parfaitement, spécialement en traduction. Sinon, elle baissait partout. Oh, rien de bien alarmant, elle avait fini son dernier trimestre la dernière année avec une moyenne de 13/20. Son nouvel intérêt pour la peinture en était la raison. Elle peignait quasiment toujours assez sombre, pour des tableaux tous inspirants et poétiques.
Elle n'en restait pas moins proches de ses amis, qu'elle gardait à ses côtés. S'entourer des rires, de bons temps, et de tout ça qu'offrait ses amis, était quelque chose de très précieux pour la jeune fille.
À l'âge de 16 ans, elle commença à tomber amoureuse d'un garçon qui pendant plusieurs années n'avait jamais lâcher l'affaire pour la séduire. Elle l'avait toujours laissé faire, ça l'amusait. Puis elle tombait amoureuse petit à petit. Elle faisait semblant de ne pas être sensible à ses charmes, craquant toujours un peu plus pour le brun.
Le garçon avait un style vestimentaire assez sombre. Loin d'être un gothique, il s'habillait cependant toujours de noir, à l'image de ses cheveux. Ce petit détail plaisait à Avalon, autant que tout le reste chez lui.
Deux mois après avoir découvert ses sentiments, elle décida à les avouer, et les deux adolescents eurent une relation fusionelle, qu'Avalon pensait plus forte que tout. Elle le pensait. Elle le rêvait. Elle aurait tout donné pour que ça soit le cas, ou qu'au moins ce petit paradis dure plus longtemps.
Car au bout de trois mois seulement, le garçon devint plus dur, avant de partir tout simplement. Il ne se justifia pas. Il était allé au rendez-vous que la jeune fille lui avait donné, pour lui dire simplement qu'il devait ...mettre un terme à notre relation Avalon. Je dois partir, tu ne peux pas comprendre. Dis toi simplement que notre histoire, ne rime plus à rien.
Puis il était parti sans laisser le temps à Avalon de répondre.
Elle fut brisée. Elle ne sortait plus, restait enfermée, manquait des cours au lycée juste pour s'éloignait des autres. Sa carapace commença à ce moment. Elle n'eut plus d'amis, ne se laissait plus attendrir, laissait ses sentiments dans son coeur sans jamais les exprimer. Elle paraissait froide, simplement.

Mais sa vie n'avait pas encore connu le pire. Car c'est en un jour, en quelques heures seulement, que tout bascula.

Elle se souvint que le sol tremblait à intervales réguliers, comme des bruits de pas d'un géant, avant que son père ne rentre brusquement dans sa chambre, affolé, prenant sa fille par la manche de son tee-shirt, sans lui fournir d'explication. Sans fermer la maison, il lui ordonna d'entrer dans la voiture tandis qui lui fermait déjà sa portière pour démarre le moteur.

Papa, qu'est-ce qu'il se passe ? C'est quoi ce bruit ? On va où ? Papa réponds moi !

Je t'expliquerai quand nous serons en sécurité. Attache toi !

Et sans qu'Avalon ne comprenne, la voiture fusa à tout allure sur les petites routes de la ville peu fréquentées, fuyant quelque chose.
Après une heure de route silencieuse, son père refusant de lui adresser la parole, il s'arrêta, près d'une rivière, avant de regarder sa fille avec gravité.

Papa ?

Écoute moi bien, et ne m'interromps pas. Rappelle-toi de tes cours de grec. Tu te débrouille bien, même très bien. La mythologie, tu en connais un rayon, n'est-ce pas ? C'est parce que tu as ça dans le sang. Littéralement. Ta dyslexie, quasiment tous les gens comme toi l'ont. Ton cerveau est programmé pour lire le grec, c'est pour ça que tu as tant d'aisance. La mythologie grecque, tout ça, ça existe Avalon. Tu es une demi-déesse. Tu veux savoir qui est ta mère. C'est Hécate, elle me l'a dit à ta naissance et ma prévenu que ce jour arriverait. Je ne sais plus ce qu'elle représente, mais c'est une déesse, tu dois sûrement connaître. Écoute, tu ne peux pas rester avec moi, il y a un camp à Long Island, pour les demi-dieux. Tiens, je t'ai préparé ton sac. Il y a ton passeport, un billet d'avion, un visa, et dans le coffre, tu trouveras ta valise. L'aéroport est à 20 minutes d'ici, tu pars pour le vol de 16h, tu y seras en sécurité, plus qu'ici. Dépêche-toi, un monstre t'a trouvée.

Avalon regarda son père avec des yeux ronds, choquée. Il tenta de percevoir de l'humour dans sa voix, dans son regard, mais rien. Il était sincère. Et il la bannissait de leur maison pour l'autre bout du continent.

Non... Je..

Si c'est vrai ! Tout est vrai ! Grouille toi, il va te retrouver !

Mais papa !

Elle commença à s'affoler, elle ne voulait pas y croire. Elle se crispa, posa sa main droite sur le tableau.

Dépêche !

Il démarra le moteur brusquement, qui vrombissa violemment. Paige sentit une vague d'énergie provenant de sa main posée sur la voiture, avant qu'elle ne forme des crépitements et laisse échapper une boule d'énergie sur le pare-brise qui explosa.

AAAH !

Sors de là sale monstre ! Gronda-t-il en la regardant avec fureur.

Les larmes commencèrent à couler le long des joues d'Avalon, qui s'empressa de sortir avec son sac, et de regarder la voiture de son père partir après avoir pris sa valise.

Maintenant, sa vie avait connu le pire. Du moins l'espérait-elle.


À Long Island, Avalon se fit appeler Paige, son deuxième prénom. Elle voulait oublier son ancienne vie, oublier que son père avait toujours tenu à Avalon. Il l'avait abandonnée, elle n'avait plus qu'à l'oublier.
Sa carapace se fit davantage dure, et froide. Elle était solitaire, et n'adressait la parole aux autres que très peu. Elle avait accepté sa nature, et la défendait. Elle se voua entièrement à son camp et à sa protection. Elle s'entraina tous les jours au combat, renforçant ses techniques, ses coups, ses tactiques. Elle avait décidé de vivre pour la protection de cette nouvelle famille. Car si elle ne parlait à personne, paraissait froide et vide de sentiment, elle  considérait ce nouveau monde comme sa famille, et les aimait. Eux, il ne l'avait pas abandonnée et l'avait acceptée avec sa nature divine et son pouvoir plasmique.

Lorsqu'ils formèrent la coalition dans le New-Jersey, Paige n'était pas d'accord au début à l'idée de s'unir avec les romains. Mais elle se rendit compte rapidement de l'union que les deux camps avait créé entre eux, et accepta finalement cette coalation, et s'engagea à se battre pour elle et à continuer le même entrainement quotidien pour sa protection.

Les humains n'en viendrait jamais à bout, se jura-t-elle. Elle ne perdrait pas sa nouvelle famille. Jamais.