water is flowing through my veins. (poseidon)

Bon, j’avais augmenté un peu ma réputation chez les grecs, puis j’avais fait cette quête avec les amnésiques infiltrés ce qui avait dû là aussi contribuer à faire monter ma réputation. Si cela continuait, j’allais rapidement avoir les demi-dieux de mon côté contre l’autre gamin, tout se passait comme prévu. Et comme les grecs devaient en plus subir le mioche à longueur de temps, ils pouvaient parfaitement observer qu’il était inapte à commander, ils me serviront donc parfaitement comme témoins pour prouver aux dieux qu’il faut changer de souverain. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ! En revanche, cette réputation, il allait falloir la faire monter encore un peu si je veux que les demi-dieux aient assez confiance en moi pour témoigner contre l’autre môme et pour me suivre, et si j’ai déjà rencontré une grec et deux des trois amnésiques du camp grec, je n’avais vu que ma sœur chez les romains. Ce n’était pas comme ça que j’allais pouvoir me mettre les romains dans ma poche, surtout que dans la quête, j’ai passé plus de temps à me disputer avec le marmot qu’à mettre en place mon plan. Il fallait remédier à cela !
Je décidai donc d’aller faire trempette dans le lac du camp romain. N’étant pas le dieu le plus apprécié de ce camp, il valait mieux laisser arriver quelqu’un à moi plutôt que d’aller à eux. Et surtout, j’allais devoir faire un peu plus attention à mes paroles qu’avec Lily car comme j’étais peu apprécié, il y avait plus de chance pour qu’ils relèvent la moindre de mes paroles et la retourne contre moi. Cette fois-ci, j’allais donc devoir faire un peu plus attention avant de parler. Et peut-être valait-il mieux aussi ne pas révéler mon identité avant un petit moment, au cas où…
Je me retrouvais en short de bain dans le lac près du camp romain, à nager dans l’eau, dans mon élément, calme et serein, à profiter de la chaleur du soleil et de la fraicheur du lac. J’étais là depuis un moment et personne ne s’était encore montré. A croire que même lors d’une journée belle et étouffante comme celle-là, aucun romain ne venait profiter de la chaleur du lac. Ne prenait-il donc jamais de bon temps ? Enfin, moi je m’en accordais avec plaisir ce jour-là, faisant la planche sur le lac, bronzant tout en profitant de l’eau fraîche.
Je nageais depuis un moment et comme personne ne se montrait, je ne faisais même plus attention à si je risquais de percuter quelqu’un. De toute façon, il n’y avait personne alors pourquoi faire attention ? Soudain, tête contre tête, je percutais quelqu’un. Evidemment, cela arrivait juste au moment où je cessais de surveiller devant moi.
Je ne pu m’empêcher de lâcher un « merde » retentissant _ pour un dieu j’avais un de ces langages, comme quoi c’était vraiment mauvais de trop fréquenter les demi-dieux _ avant de m’excuser de ne pas regarder devant moi. Je vis alors que j’avais heurté une très jolie jeune fille blonde, très certainement romaine. La pêche était bonne.
Je me demandai si j’allais lire ses pensées, après tout, elle était peut-être aussi amusante que la grec. Je me connectai donc à son esprit, c’était le mieux, comme ça je pourrais en plus de bien rire voir si mon plan fonctionnait correctement.
« Vous profitez du beau temps vous aussi ? »

La demoiselle cria de surprise quand je la percutai avant de se placer devant moi en nageant de nouveau normalement. Au moins, elle n’était pas assommée, et franchement, j’avais très bien fait de la cogner, elle était très jolie pour une mortelle, et pas enceinte elle, donc libre. J’avais l’air à son gout en plus d’après la façon dont elle me reluquait, et ses pensées allaient dans ce sens, me qualifiant de « franchement sexy ». Je devrais percuter les jolies demoiselles plus souvent, ça valait le coup. Et surtout, je pensai que cette fois, je ne dirais peut-être pas qui j’étais pour mieux profiter du moment.
Par contre, elle était plutôt bizarre à grogner. Je comprenais parfaitement qu’elle avait dû se faire mal, mais elle n’était pas obligé de le partager de cette façon, un petit « aïe » aurait largement suffit. Enfin bref ! Et puis je croulais sous les compliments tant elle fantasmait sur ma personne ce qui ne put que me faire sourire à pleine dent ; j’étais toujours heureux quand on me complimentait autant. Et elle était plutôt amusante à mordre sa lèvre inférieure pour montrer son désir pour moi.
Tout en souriant, elle secoua la tête avant de s’exclamer :
« Ne vous en faites pas, ce n'est rien. »
Je la fixai intensément, tentant de savoir si elle disait vrai. Elle avait l’air de le croire mais on ne savait jamais, je n’avais pas envie qu’elle s’écroule soudainement. Ça avait l’air d’aller mais elle ferait mieux de passer à l’infirmerie après, je n’avais pas du tout envie de la soigner : pas mon job.
Elle hocha ensuite la tête pour mon signifier que oui, elle profitait de cette belle journée, avant de me faire un clin d’œil. D’après ses pensées, elle s’empêchait de me poser des tonnes et des tonnes de questions, mais j’étais sûr à un moment ou un autre qu’elle finirait par me les poser. Les mortels ne résistaient jamais à poser leurs questions, aussi soûlantes et inutiles pouvaient-elle être et j’espérais qu’elle n’allait pas m’énerver avec ses interrogations. Heureusement qu’elles n’arrivaient pas immédiatement.
En revanche, je souris d’autant plus quand elle se fit la réflexion que je ne pouvais pas être un dieu, elle ne pouvait pas savoir à quel point elle se trompait. Cependant, cela signifiait aussi qu’elle avait une plutôt mauvaise opinion des dieux qui, selon elle, ne descendaient pas suffisamment souvent sur Terre pour qu’elle puisse en rencontrer un par hasard. Cela nous faisait passer pour de gros fainéant qui ne faisaient rien d’autre que regarder de là-haut ce qui se passait en bas sans jamais interférer avec les mortels. Elle allait devoir apprendre qu’elle avait tort, sinon, ma réputation risquait de ne jamais monter chez les romains, déjà que je n’étais pas le plus aimé des dieux, si en plus ils s’imaginaient que nous étions tous à nous prélasser constamment ce n’était franchement pas gagné. En revanche, pour le coup du hasard, elle n’avait pas tout à fait tort, c’était assez rare en effet, de rencontrer un dieu par le plus grand des hasards et dans notre cas, c’était tout sauf un hasard si je me trouvais ici précisément, c’était justement pour rencontrer un romain, ou une jolie romaine dans son cas.
Mais si je ne révélais pas immédiatement mon identité, cela signifiait également qu’elle allait devoir s’imaginer pendant encore quelques temps les dieux comme des paresseux. Tant pis, pour le moment, je passerais pour être un simple demi-dieu, je pourrais m’amuser un peu comme ça. Sauf que dans ce cas, il allait falloir que je me trouve un nom, et je n’avais aucune idée là tout de suite maintenant donc j’espérais fortement qu’elle ne ferait pas les présentations à ce moment-là.
Pas de chance…
« Roseann. »
Oh non ! Et voilà que maintenant l’idée que je puisse être un monstre lui traversait l’esprit, je n’allais pas pouvoir garder mon calme longtemps, j’allais éclater de rire à un moment donné et elle comprendrait que je lisais son esprit. Et en plus il fallait que je lui dise un nom… Le nom de Percy me traversa l’esprit, mais deux demi-dieux nommé Percy, ça n’allait pas faire ça… Euh… Qu’y avait-il d’autre en P ?
« Peters »
Au moins, il n’y avait pas besoin de dire un nom complet, c’était déjà ça.
Tout en voulant oublier la théorie foireuse comme quoi je pouvais être un monstre, elle se mordit de nouveau la lèvre. C’était très amusant et mignon et me tirait à chaque fois un sourire.
« Je déteste les températures trop élevées. L'eau du lac est rafraîchissante, vous ne trouvez pas? »
Elle lançait la conversation sur l’eau, parfait, c’était mon élément, je pouvais parler d’eau toute une journée sans jamais m’en laisser ou manquer de matière pour une conversation. Je remarquais en même temps qu’elle était une personne poli puisqu’elle vouvoyait, ce qu’à présent tous les jeunes ne faisaient plus forcément. Bon point pour elle. Les romains avaient ça de bien, c’est qu’ils étaient tellement stricts qu’à la fin, les légionnaires écoutaient les ordres et les exécutaient sans poser de question, mais ils étaient aussi plutôt bien élevés. Je pensais vraiment à tous et à rien soupirai-je.
Je reportai mon attention sur elle et lui répondis :
« En effet, elle est parfaite. Quant aux températures très élevées, nous n’allons pas nous en plaindre, cela permet d’aller se rafraîchir dans un lac comme celui-là et de faire des rencontres. »
La demoiselle s’étira, se massa le crâne, avant de décider qu’elle avait envie de jouer, elle nagea donc près de moi puis s’éloigna petit à petit, espérant que je la suivrais, ce que je fis, bien évidemment. Je n’allais pas laisser s’échapper une si belle proie.
Je nageai plus rapidement _ surprenant n’est-ce pas _ et choisis de plonger. Je passai sous elle avant de remonter à la surface juste devant elle tout en continuant d’avancer. Je me tournai vers elle et lui lançai :
« Pas assez rapide ? »

Je souris en lisant la suite de ses pensées : elle trouvait que je semblais jeune. Enfin quelqu’un qui pensait que je ressemblai à un jeune homme, ce n’était pas trop tôt, cela changeait de Lily qui trouvait plutôt que je pourrais passer pour son père. Et puis quoi encore, je n’avais pas envie de passer pour un vieux, même si techniquement c’est ce que j’étais… En tout cas, la fille de Chioné me trouvait à son gout, pour mon plus grand plaisir. Finalement, je changeai d’avis et décidai que cette journée-là, je n’allais pas travailler à faire monter ma réputation chez les romains, mais que j’allais plutôt m’amuser un peu.
Par contre, cela me gênait qu’elle pense que le nom que j’avais déniché sonne faux. J’avais pourtant fait de mon mieux pour débusquer un nom qui conviendrait. Et puis, en quoi un nom pouvait-il sonner faux ? Un nom était un nom, ce n’était pas nous qui le choisissions après tout et nos parents pouvaient très bien nous donner des noms minables qui ne nous allait pas, c’était le dur choix du prénom à la naissance d’un enfant. Qu’avait l’air d’un Peters selon elle ? Il me semblait très bien ce nom, en plus j’avais fait l’effort de le choisir commençant par un P… En fait, à bien y réfléchir, j’aurais peut-être dû en prendre un débutant par un N, pour une romaine cela aurait peut-être sonné mieux. Tant pis, ce qui était fait était fait, et de toute façon, au pire, je pourrais imaginer un nom de famille débutant par cette lettre, cela lui sonnera peut-être plus juste à l’oreille.
Par contre, sa réflexion sur le fait que je sois peut-être un « véritable connard » ne pensant qu’à la mettre dans mon lit me fit tiquer. D’abord, qu’était un « véritable connard » pour elle ? Y en avait-il des faux ? Mais surtout, je me dis que peut-être elle ne finira pas dans mon lit, car si elle découvrait qui j’étais, ma réputation ne risquerait pas de monter, au contraire. Bon, tant pis ! C’est dommage quand même ! Mais le fait que j’y ai pensé fait-il de moi un connard ? Je ne me trouvais pas connard après tout et ce n’est pas un crime à ma connaissance de vouloir mettre une jolie fille dans son lit. Etais-je un connard ?
Elle me suivit tout de même, mais trouvait que je nageai un peu vite, trop pour elle en tout cas. Et moi qui faisais un effort pour ne justement pas aller trop vite… Je ralentis suffisamment pour qu’elle puisse se rapprocher de moi et nos corps se touchèrent presque. Elle était sure de ne pas vouloir finir dans un lit ? Elle sourit et se mordit de nouveau la lèvre inférieur, tic qu’elle faisait très souvent je remarquais.
Soudain, elle me redemanda qui j’étais, ce qui me laissa coi. Elle avait vraiment un gros doute sur mon identité pour me redemander qui j’étais, il faudrait faire attention. J’avais choisi de ne pas le dévoiler, donc autant garder le masque de Peters jusqu’au bout. Elle se doutait au fond d’elle que je n’étais pas humain et pensait plutôt à un demi-dieu ou une autre créature mythologique. Tant mieux, au moins elle ne pensait pas à un dieu, j’allais surement réussir à dissimuler mon identité encore un moment et pouvoir continuer à m’amuser un peu. Quoique toutes ses questions n’étaient quant à elles pas très amusantes. Elle s’imagina qu’une queue de triton allait me pousser… Voilà qu’elle confondait l’univers réel, grec et romain, avec celui des mythologies nordiques. Les sirènes avec une queue de poisson n’avaient rien à voir avec les véritables sirènes, au corps d’oiseau et à tête de femme, avec leur voix ensorcelante. Quand à Triton, c’était mon gosse, je n’allais pas me transformer en lui… Elle me demanda ensuite d’où je venais, et là, je ne savais pas du tout quoi répondre. Elle voulait absolument savoir qui je pouvais bien être donc elle ne s’arrêterait pas avant d’avoir des réponses auxquelles elle puisse croire, il me faudrait donc créer un personnage crédible.
Tout à coup, je lus dans ses pensées que le fait que je puisse être un dieu venait de lui traverser l’esprit. Heureusement, elle se contredit elle-même en se rappelant que les dieux ne venaient que trop rarement sur Terre. Même le fait que je puisse être Neptune venait de s’imposer à elle… Elle était doué, cela risquait d’être difficile de lui cacher mon identité longtemps. Mais qui ne tente rien n’a rien. Par contre, le fait que les dieux descendent trop rarement m’embêter un peu plus. A l’entendre, nous les laissions se débrouiller seuls sans rien faire d’autre que de regarder de là-haut… Ce n’était pas très valorisant et montrer que du coup, ma réputation n’était pas très haute, que la réputation des dieux n’était pas très élevée. Il allait falloir changer cette façon de penser en descendant plus souvent sur Terre et apparaitre autant aux grecs qu’aux romains, pour leur montrer à tous qu’aucun n’était abandonné. Cela annonçait du boulot tout ça !
Elle se rapprocha de plus en plus, jusqu’à me coller. Ses lèvres s’approchèrent des miennes et pendant un instant, je crus qu’elle allait m’embrasser mais à la dernière seconde elle s’éloigna et c’est alors qu’elle ne put plus se contrôler. L’air s’était refroidi et dans ses mains s’était formée une boule de neige. Surprise, elle s’éloigna rapidement, ayant peur de ma réaction. Soudain, elle lança la neige sur mon épaule et au contact de l’eau, la boule fondit immédiatement. Elle s’imagina que j’allais la prendre pour un monstre, comme ses parents, mais elle était loin d’être un monstre (et pour avoir vu beaucoup de monstre, je savais très bien de quoi je parlais). Elle ne me regardait même plus tant elle redoutait ma réaction.
Je m’approchai d’elle lentement et décidai qu’il était temps de lui répondre, cela devrait l’apaiser quelque peu :
« Je suis Peters, fils de Poséidon ou Neptune, selon de quel camp tu es. Je suis un vagabond, je te conseil de ne pas rester trop avec moi d’ailleurs si tu ne veux pas voir un tas de monstre arriver, j’ai beau rester rarement au même endroit, ils finissent toujours par arriver. Ton pouvoir est magnifique, tu es une fille de qui ? »
Je savais très bien de qui elle était la fille, mais du coup, cela lui paraitrait moins divin de poser cette question et croirait peut-être plus facilement à mon histoire abracadabrante de fils de moi vagabond. J’étais d’ailleurs plutôt fière de cette histoire de vagabond, cela m’était venu comme ça et comme ça, même si elle cherchait dans les camps qui je pouvais bien être, cela expliquerait pourquoi elle ne trouverait rien. Par contre, je m’étais retenu d’ajouter qu’elle n’avait rien d’un monstre, mais si j’avais dit ça, elle aurait vite compris que j’étais télépathe. Je décidais plutôt de la lancer sur son pouvoir pour lui montrer à quel point il était beau :
« C’est marrant, ton pouvoir et le mien sont en accord, je fais apparaitre l’eau, et toi tu l’as glace. Tu dois pouvoir faire de très jolie forme avec ta neige. »
Je souriais, tentant de la mettre à l’aise ; j’espérais que sa peur allait vite s’envoler.