Dîtes adieu aux douleurs du passé, ce qui nous attend est bien plus beau[msieur Tobi]

Lily ∞ Joliecoeur

Tout était trop tranquille ces derniers jours. Je n’étais pas certaine que j’adorais cette tranquillité dans le temps et pourtant, je devais bien reconnaître que je caressais l’espoir que plus rien ne change dans la colonie, ce n’était pas parfait pour autant, c’est juste que j’avais oublié, je ne sais trop comment, le bien que ça faisait d’avoir autant de caractère différents confiné dans le même espace. La veille il y avait une soirée organisé par les enfants d’Apollon, ils s’en étaient drôlement bien sorti et j’avais passé ma soirée avec Quinn qui avait l’esprit complètement ailleurs, pour cause, il est vrai que sa petite, merde Quinn était maman si ça n’était pas une nouvelle choquante ça, courait partout. Cependant, si la fille d’Apollon semblait stressée, ce que je comprenais que fort bien en fait, sa fille ne semblait pas du tout emballée à l’idée de rester loin de sa maman bien longtemps, elle revenait souvent la voir. Si je raconte ça, ce n’est point parce que ce matin j’étais avec Quinn ou Roxanne, je n’avais aucune idée d’où ces deux filles pouvaient être, c’est juste qu’hier soir, en suivant du regard, exactement de la même façon que Quinn en fait, mon regard était tombé sur Tobias. Un mélange de sensation s’était alors emparé de mon esprit, ne voulant pas le laisser en paix. J’irais même jusqu’à dire qu’une pointe de culpabilité m’avait étreint et la lâcheté avait repris son cours et j’avais détourné les yeux comme s’il ne valait pas la peine que je m’attarde sur lui. Ce qui était le cas sans l’être, oui j’avais clairement déconné avec lui, non pas par le simple fait de coucher, ça à la limite, j’étais libre de tout engagement à partir du moment où mon copain fichait le camp. Là, où j’avais vraiment foiré, c’était d’avoir couché avec un mec dont je n’avais pas grand-chose à faire, mon cœur manqua un battement, ce couillon, lorsque cette pensée se forma. D’accord, je ne vais pas mentir, ce n’est pas la stricte vérité, je l’aimais bien avant ça et ce qui avait été le plus dur, ça avait été de lui tourner le dos derrière, comme si en fin de compte, ce n’était qu’une passade, un peu à la manière de Wyatt en fait et que Matthew valait la peine que tous les autres soient jeté dans la boue sous prétexte que je faisais confiance à mon copain. L’emploi de l’imparfait dans cette phrase prend tout son sens d’ailleurs, je ne lui faisais plus tellement confiance, voire pas du tout, ce qui m’empêchait clairement de retourner avec lui, qu’il reste dans sa forge avec sa moto, qu’il snobe mon fils, m’en fous de toute façon, ça ne m’empêchera pas de l’élever.

Il n’empêche qu’aussi froide j’aie été avec Tobias, qui pouvait pour le coup, je lui en offrais le droit mental, m’en vouloir à mort. Il fallait peut être que je lui parle, non pas que je lui explique que ça avait été le pire plan cul au monde, déjà il valait mieux ne sortir ça à aucun fils d’Ares, c’était le coup assuré. En fait, il pouvait toujours essayer de me frapper, je me défendrais. Ce qui était un peu con comme idée, bien que les fils d’Ares soient des brutes sans cervelle, ils évitaient éventuellement de se mettre la colonie à dos en frappant les filles qui n’avaient presque rien fait, bon sauf si coucher avec un mec parce que notre petit ami nous manque peut être classé dans la catégorie faire quelque chose de mal. Oh et puis merde en fait, ce n’est pas comme si ce couillon de fils d’Ares avait dit « Non mais s’il te plait, je n’ai pas envie de coucher. » Dans mes souvenirs, je n’étais pas la seule partante et qu’on ne balance pas la faute sur mon don, il n’avait rien foutu celui-là. Donc, le reste de la soirée ça avait été un peu contradictoire dans ma tête, entre le vas lui parler et on verra plus tard. Lily-Rose, reine de toujours repousser à demain ce qui peut être fait aujourd’hui. Du coup, j’étais aller me coucher sans lui adresser la moindre parole, trop compliqué de venir lui parler, certaines questions dont je n’avais pas envie de savoir la réponse, moi-même, m’emmerdaient profondément. Qu’est-ce que ça pouvait changer au juste, bien sûr que c’était important pour tout le monde de savoir mais merde, je n’étais déjà pas forcément heureuse de m’être un peu fait plaquer parce que j’avais juste penser à autre chose que de dire un truc évident, c’est comme si le matin je disais bonjour à quelqu’un et qu’il me faisait la tronche sous prétexte que je ne lui avais pas demandé comment s’était passé sa journée, oh peut-être parce que ce n’est pas le premier truc à balancer, bref, je lui en voulais !

Donc ce matin, j’avais presque décidé, un peu à contrecoeur mais parce qu’il faut grandir dans la vie et peut être que ça l’intéressait celui-là, après si ce n’était pas le cas, je pourrais me balader avec un badge sur moi « Je couche qu’avec des gros cons » J’avais tellement hâte de le porter. Voilà, en fait le problème, ce n’était pas d’aller voir Tobias, de parler à Tobias et de je ne sais trop quoi faire avec Tobias, c’était plutôt la peur de recommencer exactement le même schéma, je ne pouvais pourtant pas lui dire en arrivant « Au fait je suis enceinte » Premièrement, c’était d’une évidence telle que même la gamine de Quinn l’avait remarqué, deuxièmement, je n’avais pas parlé à ce type depuis que j’avais couché avec, non pas que je l’aie évité au départ, disons qu’à mon avis la forge ça n’était pas son repère…  Une fois mon petit déjeuner fini et la boule au ventre bien trop présente pour que je me défile encore une fois, je décidai de rejoindre les terrains de combats, vieux cliché des enfants d’Ares mais c’est là qu’on s’était plus ou moins rencontré la dernière fois et ça me réconfortai d’être sur un lieu neutre. Je restai à distance quelques instants, au moins dix minutes, observant le gars attaquer des mannequins avec, disons-le, beaucoup plus de classe que moi. Puis finalement, timidement, je m’avançai vers lui. Je ne sais pas si c’est l’effet de ma personne, le fait que je sois enceinte ou n’importe quelle autre raison mais pourquoi est ce qu’ils s’écartaient comme des cons sur mon passage ou qu’ils stoppaient les combats, dîtes moi pas que cette bande de gars me matait, sinon j’allais prendre l’arme de Tobias et tous les tuer, pas le moment, pas de sang sur les mains tant que mon enfant ne serait pas né. Je tapotais sur l’épaule du seul mec qui ne s’était pas retourné, priant que ce soit parce qu’il était trop concentré, plutôt que le fait qu’il m’ignore… possible en réalité. Je pris mon courage à deux mains et lui annonçai gravement.

« Il faut qu’on parle Tobias. C’est important. »

Voilà, je l’avais dit, trop fière de moi, je me mis à sourire avant de me rendre compte qu’habituellement avant d’être contente, on attend que l’autre ait au moins l’air intéressé par la parlotte. Tout compte fait, je devrais peut être filer tant qu’il est temps, j’aurais dû venir avec Hailey, je savais qu’Hailey le calmerait s’il s’énervait, parce qu’Hailey qui me défend, c’est un peu comme Sara en quête, ça fout la trouille aux ennemis. D’ailleurs, il faudrait que je passe voir les Romains… pas tout de suite mais ça devait arriver… bordel j’étais encore moins motivée que d’aller voir Tobias, je ne savais pas trop comment les Romains verraient les choses mais à mon avis… ça serait vu comme un acte d’abandon… ils avaient qu’à voir la réaction de mon ex, là c’était un abandon… Qu’importe, concentrons sur le présent et sur Tobias.

Lily ∞ Toby

Pourquoi est-ce que Tobias s’était laissé entrainé à cette soirée ? Non mais comme s’il en avait quelque chose à faire des gamins d’Apollon sérieux. Bon, les filles franchement pas mal, pas mal, les frangines des gosses masculins d’Apollon sont classes ça c’est clair. Mais après ça manque très certainement de combativité et oh puis, contrairement à ces frères il n’avait pas cherché à chasser. Déjà qu’il n’avait pas envie d’y foutre les pieds. Merci Chiron d’avoir accepté de les laisses faire n’importe avec lumières et tout sérieusement genre colonie en mode boite de nuit et sinon le fait d’être en guerre ça inquiète pas trop, trop ? Sans parler des Romains ? Bah ouais, bah non, bourrons-nous la gueule. Ouais, Tobias avait râlé une bonne partie de la soirée jusqu’à qu’il s’autorise à se laisser aller avec la merveilleuse invention qu’est l’alcool les gosses de Dionysos sont des dieux pour ça, mais faut pas leur répéter non qu’ils restent dans l’optique qu’ils ne servent à rien enfin tous sauf William. Non ce mec est clairement pas dans la bonne catégorie. Mais bon en grandissant Tobias a finalement capté que d’envoyer une lettre pour râler et demander à ce que Will devienne sont frangin ça ne pouvait pas se faire. Du coup le fier fils d’Arès s’efforce de se mettre dans la tête que même si les autres dieux n’ont pas la classe de son père, ça ne veut pas dire qu’ils sont complètement cons ou inutiles, la preuve en est, le jeune homme a des potes de presque tous les bungalows. Ouais parce qu’il faut pas déconner non plus, y’en a certain c’est mort déjà rien que pour la réputation ça passe très moyen donc bon, on déconne pas avec ces choses-là. Donc finalement après avoir râlé un bon moyen, le garçon est revenu sur le fait que la soirée était naze non parce qu’il s’était amusé quand même, bien qu’on rigole pas en temps de guerre mais bon allez dire ça aux enfants d’Hermès. C’est de leur faute aussi quelle idée de lancer un défi sur la plage nahméo.

Faut pas dire de conneries, les enfants d’Arès n’y peuvent rien après hein si ça finit en baston général. Bah oui, c’est comme ça que ça a fini et là, Chiron s’est dit ouais les gamins vont aller se coucher. Du coup, tant pis pour la chasse et direction dodo avec beaucoup de déceptions et de trainages de sandales pour les demi-dieux. Tobias n’en était pas forcément mécontent parce que personne n’était à son goût à cette fête. Ouh la mauvaise foi je sais. Bon plus simple, celles qu’il voulait n’étaient pas libres ? Mieux non ? Ou tout simplement indisposés à ce qu’il tente une approche, pas fou non plus le gamin, il vaut mieux savoir se retirer que de se faire défoncer par une femelle devant tout le monde. Bah ouais, disons que l’objet de ses convictions, il faut bien le dire la dernière soirée en tête à tête le jeune homme a bien kiffé, ne pouvait pas entrer dans la catégorie à chasser. Non parce qu’elle ne semblait pas d’humeur bien que vu sa tronche faudrait être fou de s’approcher mais simplement parce qu’avec un tel bidon disons qu’on se dit que la place est prise du coup voilà abandon de poste. Sauf que d’après la remueur c’était plutôt chaud avec son gars. Bah Tobias n’a jamais aimé les rumeurs et les racontars par contre, il a suffisamment été bien éduqué pour ne pas sauter - littéralement parlant aussi - sur une femme enceinte - même si très mignonne - qui a un gars - même si très, très attirante - qui est enceinte - qui possèdent des prunelles à vous faire tomber par terre cash mais surtout... dernièrement en couple avec un mec qui est parti, puis elle est partie, puis il est revenu et ensuite elle est revenue. Et ils ont rompu ? Bref, le fils d’Arès avec son intelligence exceptionnelle et surtout son faux désintérêt s’est toujours contenté de tendre l’oreille lorsqu’on parlait de princesse Lily, histoire de grailler quelques petites informations pour mieux définir le statut.

Mais bon, il n’avait pas non plus l’intention d’aller se pointer avec un bouquet de fleur pour lui re-proposer une partie de jambes en l’air, un peu de fierté tout de même, bien qu’elle en vaut plus que cela d’après lui. Du coup bwarf, le jeune homme se concentrait sur d’autres choses  comme le combat. Il avait commencé à s’entrainer plutôt sérieusement avec l’un de ses frères qui le battait et ça le foutait en rogne ça. Du coup, il s’était ramené lui et son fessier assez vite sur le terrain d’entrainer pour parfaire sa technique de défonçage en puissance de monstres en tout genre. Tobias ne fit absolument pas cas de ce qui se passait autour de lui, disons qu’il se montrait menaçant lorsqu’on osait venir voir si les mannequins étaient libres, crétins... à moins de vouloir les remplacer pas moyen de les lui piquer tant que monsieur Nash n’aurait pas décidé de les laisser à d’autres. Tss. Ou est le respect quoi. Le garçon tourna la tête une seconde pour écarquiller les yeux. Qu’est-ce qu’elle foutait là ? Il secoua la tête. Non mais sérieusement ? Non, pas croyable et pourtant si ! Princesse ambassadrice miss colonie blonde toujours autant sexy qui plus est avec un ventre bien rond qui la rendait d'autant plus sexy. Bon remarquez, Tobias n'était pas le genre à coucher avec la première venue mais pour princesse blonde il faut dire que ce n'était pas n'importe quoi alors vite fait une petite entorse au règlement intérieur de bienséance et toutes ces conneries, non bon sans compter le gentil alcool qui s'était propagé dans leurs systèmes. Qui aurait cru que la princesse blonde de la colonie se pointerait devant lui. Enfin elle traversait les terrains, ce qui le fit se renfrogner non pas qu’il en ait quelque chose à faire... bon d’accord mentir c’est mal. Mais le coup de vas-y on couche et je t’ignore ça passait moyen pour lui aussi. Ouais, c’est sûr que après venir se faire de grands saluts pas son genre non plus mais quand même quoi un minimum de ... convivialité ? Bon d’accord si ça trouve c’est juste lui qui est con de penser comme ça.

Toujours est-il qu’il reprit son entrainement, ignorant que les gars trouvaient très intéressants que miss Aphrodite et bébé débarquait sur les terrains de combat - pas logique duuuu tout et trop dangereux d’après Nash, on sait jamais avec les crétins qui débutent. Purée, le mec qui la touche risquait de très mal finir entre la flippante Wilson qui semblait prendre vie dès qu’on fait un truc de travers et miss je débarque avec une gamine cachée depuis sa naissance wooh chaud patate. Non, Tobias lui, prend la technique on s’en mêle pas, les nanas c’est dangereux. A part, il fut déjà bien étonné de sentir sa petite main sur son épaule. Le garçon se retourna, un air étonné sur le visage avant de se renfrogner à la mention du il faut qu’on parle. Le jeune homme n’aimait pas trop ça surtout venant d’une fille comme elle, ça pourrait foutre les jetons mais non le gars c’est un homme un vrai. Du coup, il soutient le regard de la femme ? Ouais. Attendez ? Pourquoi elle sourit. Là Tobias était paumé. Des indications s’il vous plait, ce serait vraiment classe comme idée ça. Bon supposons que l’idée d’un euh oui ?, ne lui ait pas traversé l’esprit. Le garçon croisa les bras sur son torse, se faisant peut-être un peu plus impressionnant hein pour la forme. Bon la miss avait c’est important donc ça devait l’être mais pourquoi venir chez lui. Il hocha la tête finalement. « Ok, amène-toi princesse. On va plus loin. » Le garçon voyait d’un très mauvais oeil les regards des demi-dieux, il ne manquait plus qu’ils écoutent ce que miss ambassadrice avait à dire. Non, non, ça c’était mort. Il l’entraina à l’égard des regards et se tourna vers elle. « Alors que me vaut l’honneur de la visite d’une telle personnalité ? » Un peu d’ironie ? Ouais pour la forme, mais bon dans le fond le jeune homme lui en voulait un peu pour le mode je t’ignore mec mais c’était sympa de coucher avec toi je t’assure. Lui qui avait trouvé ça bon, bordel. Sauf qu’à mieux y regarder Lily semblait en mode j’ai 30000 pensées dans ma tête au secours. Il passa ses mains devant son visage. « Hého princesse, ici la colonie nous sommes sans réponses de votre part depuis une minute trente environ, répondez. » Peut-être qu’il trouvait ça un peu amusant mais de l’autre côté ça se faisait flipper. Fronçant les sourcils, il ajouta d’un air un peu protecteur peut-être, « Tu as des problèmes ? Un mec t’a manqué de respect ? » C’est toujours mieux de dire ça que un mec t’as dit t’es grosse ? Ouais non. Bon en langage Tobias c’était de demander à qui je dois aller casser la gueule dis moi.

Lily ∞ Joliecoeur

Est-ce qu’il faisait la tronche, est ce que c’est mieux de demander aux gens s’ils font la tronche ou alors d’ignorer en attendant qu’ils se disent, faudrait tenter la conversation ? Aucune idée, maintenant que j’étais là, autant rester jusqu’au bout. Les regards des gens sur moi ne me posait aucun problème, ne m’avait jamais posé le moindre problème, non pas que je sois du genre à aimer que les gens me fixent, me reluquent ou tout autre chose de ce genre, disons simplement que j’avais accepté le fait d’être une sorte de porte-parole pour le camp et que lorsqu’il faut prendre la parole devant tout le monde, il vaut mieux s’habituer aux regards des gens. Tobias était à mille lieux de se concentrer sur le regard des autres, peut-être parce qu’il n’était pas la cible, non son regard était plongé dans le mien et il en arriva même au point du croisement de bras pour se montrer beau gosse puissant. En vérité beau gosse d’accord, puissant pourquoi pas, mais il valait mieux ne pas tenter trop longtemps le rapport de force avec moi, je n’étais clairement pas le genre de fille qui passait des heures à baver sur les muscles en oubliant tout, jusqu’à mon prénom. Laissons-lui cependant croire qu’il est le maître sur cette terre, l’espace de quelques secondes, jusqu’à ce que je lui ai parlé, après son air tout feu tout flamme s’effacerait certainement de son visage et j’aurais le droit, comme avec l’autre, à la lâcheté à l’état pure. Ce constat ne m’effrayait pas, je n’avais pas besoin de gars, c’était juste le fait qu’ils soient aussi peu intéressé à leurs responsabilités qui me faisaient peur, pas pour mon enfant, à la limite j’étais assez bien entourée de Quinn et d’Hailey, voir de William par moment, pour ne pas avoir besoin d’enfants. C’était plutôt mon côté petit chef en puissance qui me disait qu’il serait difficile de faire confiance à des gens, à leur confier des petits groupes de deux trois quand ils n’étaient même pas intéressé par leur rôle de protecteur. Enfin, je mettais rapidement ce pauvre Tobias dans le même panier que Matthew, j’essayais juste de me protéger je crois, pas à la manière d’Hailey qui refusait l’amour, pire qu’un poison selon elle, c’est juste que je n’étais pas prête à offrir autre chose que de la méfiance, pour le moment.

Mon regard se chargea de colère lorsqu’il m’affubla d’un surnom ignoble, princesse, il fallait qu’il descende sur terre le Link, je n’avais rien d’une princesse Zelda et mon pied écrasa involontairement –on y croit tous- le sien pour lui expliquer par la manière forte qu’il valait mieux qu’il évite de m’appeler comme ça, surtout quand il y avait des gens autour de nous pour nous écouter. Non pas envie d’être le petit truc à protéger, Hailey campait ce rôle et puisque cette fille était trop têtue pour que je me prenne la tête à ce sujet, surtout qu’elle ne lâcherait pas, le rôle était donc donné et puisqu’elle ne m’appelait pas princesse, je n’avais pas à me plaindre. Je le suivis plus par réflexe que concentrée sur sa personne et sa stature en fait, j’avais trop de trucs à penser, ça me stressait vraiment, oui le stress ce n’est pas bon pour le bébé. Qui a écrit cette merde ? Certainement pas un demi-dieu, comment voulez-vous qu’on se réveille le matin en se disant, hé mais ça va il y a juste Gaïa qui nous fait chier, Gaïa, les Romains qui sont pacifique sans l’être non plus. Non ce n’est pas les Romains en fait, disons qu’un petit noyau de Romains est fort peu pacifique, fort peu intéressé par une alliance et rêve de nous exterminer, mais à part ça, tout va bien, on peut sourire d’être en vie. C’est donc totalement distraite que j’écoutais, à peine, le sarcasme, un peu trop mérité pour que je puisse montrer les dents et l’envoyer chier. Non, je n’écoutais plus vraiment, me posant la question malheureuse de savoir ce qui adviendrait de notre alliance pour peu que Reyna choisisse un acolyte pas aussi intelligent, d’accord pacifique ne le jugeons pas et qu’est ce qui se passerait si elle mourait. Difficile de recommander à quelqu’un de ne pas se mettre en danger pour le bien d’une paix, elle adorerait, je le savais. La main de Tobias s’agitant sans cesse devant mes yeux me fit poser un regard agacé sur lui, je faillis presque le rembarrer avant de me souvenir que c’était moi qui était venu l’emmerder, concentration quelques secondes, c’est important. Sans avoir le temps de répondre à toutes ces phrases qu’ils me balançaient, il enchaina sur un problème avec un mec, je ricanais quelques secondes avant de répondre.

« Par manquer de respect, tu prends en compte le larguer quelqu’un parce qu’elle a préféré demander comment ça allait avant d’annoncer qu’elle était enceinte ? Si c’est pris en compte alors oui on m’a manqué de respect. Dans tous les cas, je n’ai besoin de personne pour régler mes problèmes et encore moins pour aller taper des gens en mon nom. Retiens bien ça Tobias, je mène mes combats seule. »

Je passais une main sur mon ventre en me souvenant que pour le moment, mes combats je les menais à deux et qu’il risquait autant que moi, voir plus. Tout irait bien, je veillerais sur mon enfant. Après une nouvelle minute à garder le silence, raison officielle j’étais à nouveau perdu dans mes pensées, ayant la trouille pour Nathan, qu’est ce que j’allais pouvoir lui dire quand il me demanderait qui est son père et pourquoi il est jamais avec maman. Raison officieuse, si on me le demandait, je répondrais que je laissais à Tobias le temps d’analyser, réfléchir, comprendre, râler, sur mes pensées. Finalement, lorsque je me dis qu’il fallait peut être lui parler un peu, je pris à nouveau la parole calmement, comme si finalement, je n’étais bonne qu’à communiquer. Enfin, avant de parler, et même durant mes propos, je ne cessais de regarder à gauche et à droite, non pas que je n’assume pas de m’être envoyé en l’air avec lui, c’était plutôt de ses réactions dont j’avais peur. « Tu te souviens de la nuit où j’avais un peu bu et où on a couché ensemble ? » Mon ego espérait que ouai quand même, purée je le prendrais très très mal s’il me disait qu’il n’en gardait aucun souvenir, bienvenue dans le monde des plans culs tout pourri. Je gardais, quoi, deux secondes le silence pour qu’il se remémore cette nuit, puis mon regard se chargea de doute tandis que je m’exprimai sur la suite. « Depuis la veille, je ne prenais plus la pilule, non pas que je sois dans le délire, je veux un enfant, disons plutôt que c’est un oubli » Ou plutôt que j’avais peur et que je me sentais seule, des raisons suffisantes pour avoir autre chose en tête que de prendre une pilule de merde. C’est bon, ça devait monter au cerveau petit à petit, histoire d’avoir fini avant qu’il ne hurle ou pète un scandale sur ma personne ou sur Nathan, je m’empressai de continuer « Je suis désolée de t’avoir ignoré derrière. Je n’ai jamais pris la peine de te demander ce que ça signifiait pour toi et comment tu l’avais vécu. J’ai été un brin égoïste sur le coup et d’ailleurs je le serais encore si Matthew n’avait pas eu la merveilleuse idée de casser, sauf que du coup vu que j’ai décidé qu’il pouvait aller se faire foutre avec toutes les filles du monde, je peux te le dire, il y a 80% de chance que cet enfant que je porte soit le tien. »

Voilà comme bombe, difficile de faire mieux. N’importe qui aurait certainement baissé la tête aussitôt devant un aveu aussi sidérant, mais moi pas du tout, je cherchais son regard ne craignant pas spécialement qu’il s’échappe. Il m’avait fallu un bon moment pour accepter le fait d’être mère, d’être au passage une sacré salope, il n’empêche que je me reconstruirais, il pouvait d’ores et déjà le lire dans mes yeux. Impossible de me détruire entièrement et puis il fallait quand même qu’il soit mis au courant. Peut être qu’il s’était posé des questions et personne d’autres que moi ne pouvait lui donner de réponses. Je le regardais à mon tour droit dans les yeux, le défiant presque de faire exactement comme mon ex et de me prouver que tous les mecs au monde ne valait pas un clou, ils pouvaient prétendre être là quand tout allait bien mais au moindre accrochage, les seuls autours de moi étaient des filles et mes amies de longue date, l’amour mon cul…