Et si tu me disais ce que tu fiches ici ? PV. Charlie

On dit bien que tout le monde, tous autant que nous sommes, nous avons un secret inavoué. Une part de nous qu’on pourrait cacher aux autres par peur d’être rejeté voir bien d’autres raisons qui pourraient pourtant expliquer le mensonge. Après est-ce que le fait de ne pas en parler est un mensonge ? Cacher la vérité serait un mensonge mais pourtant sans mot il n’y en a pas. Peut-être que c’est mieux au final de ne jamais rien dire, ne jamais rien dévoiler de sa vie. Après tout, en le faisant, nous pouvons fournir des cartouches à d’autres personnes - qui peut-être ne penseront pas du tout au fait que les balles partent très vite même lorsque l’on ne s’en rend pas bien compte mais surtout que ça fait très mal. Alors que faire ? Comment choisir ce qui est bien et mal, se taire ou tout avouer. Faire du mal ou simplement oublier d’omettre certain détails. Il faut avouer que c’est un sacré casse-tête. Au final, une bonne conclusion serait de n’en avoir rien à faire et agir comme on le souhaite qu’importe ce que disent les autres.

Mais tout ça, ce n’est que des belles paroles. Personne ne peut vraiment agir ainsi, sans penser aux autres, ce n’est clairement pas humain. On aura toujours des remords quoiqu’on fasse parce que personne n’est parfait. J’avais entendu des pensionnaires parler alors que je rentrais de l’entrainement du matin. Le souffle encore un peu court, immédiatement je su que le prénom que j’entendais sur les lèvres ne me plaisait pas vraiment. Pourquoi ? Parce qu’il s’agissait d’une personne que j’avais ramassé par terre clairement quelques temps plutôt à cause d’un malaise. A croire, qu’on ne se croisait que pour s’écrouler dans les bras l’une de l’autre. Alors évidemment, je me demandais ce qui se passait et qu’est-ce que Keystone avait à faire avec le mot infirmerie. Puis, finalement, ce n’était pas si con. Son malaise n’était pas si anodin. Et oui, être une belle conne pour laisser couler ça comme ça, et bien je l’avais été. Cependant, ce n’est pas pour ma défense, mais je ne suis clairement pas le genre à courir après pour prendre la température des gens. Mais merde, ça me laissait sans voix et me touchait surtout ça. Le fait d’entendre ça sur Keystone, ça me perturbait. Ouais c’était troublant et vraiment chiant comme sensation. Me mordant la lèvre, je rattrapais les deux demi-dieux pour écouter la suite de leur conversation.

J’avais donc bien entendu une fille d’Héphaïstos était à l’infirmerie. Elle n’avait pas pu m’attendre pour refaire un malaise celle-là ? A supposer que ce soit ça, vu que visiblement je ne savais rien d’autres. Et pourquoi serais-je au courant après tout, je n’étais pas vraiment la meilleure amie de Charlie. Disons de personne. Les seuls qui me connaissaient un tant soit peu se barraient tous les uns après les autres. Bon forcément ça bloque un peu mais le fait que Charlie aille mal ne pouvait que me toucher, forcément quand soi-même on ne va pas bien. C’est des choses qu’on ne peut pas vraiment laisser couler aussi facilement surtout quand la santé est touchée. On peut survivre à pleins de choses mais quand le corps est malade ou l’esprit, c’est plus compliqué. C’est donc comme ça que je me suis retrouvée à accélérer le pas vers l’infirmerie, les cheveux attachés à la va-vite, et des fringues passe-partout sur le dos. Oui bon parce que après un entrainement c’est mieux de se laver il parait hein. J’hésitais encore sur le pas de la porte, lorsque justement celle-ci s’ouvrit pour laisser passer deux demi-dieux qui me regardèrent bizarrement. Oui bah ça arrive de cogiter devant une porte en se posant des questions. Inspirant un grand coup, j’entrai d’un pas décidé avant de refermer la porte et de tourner la tête vers les nombreux lits. Bon, visiblement nos guérisseurs n’avaient pas une masse de boulot. Avec un petite idée en tête, je traçais vers l’arrière de l’infirmerie où je me doutais que se trouvait ma grande copine.

Une fois sa silhouette en vue je la saluai à ma manière. « Et bien Keystone, t’as décidé de foutre un vent de panique sur la colonie il parait. » Oui bon, il faut bien dire que c’est pas évidemment de savoir quoi dire exactement. Mes pas m’avaient emmenés à la colonie sans que je réfléchisse clairement sur le fondement de ma visite. Est-ce que c’était intelligent de venir voir la fille d’Héphaïstos ou valait-il mieux que je trace très loin. Etant donné les dernières expériences, j’en avais déduis que c’était mieux de passer m’assurer de mes propres yeux son état. Pas sûr que ma présence soit vraiment indispensable pour lui donner un petit coup de pouce, surtout qu’en principe le grand amour ce n’était pas vraiment le lien qui nous unissait. Mais au vu des récents événements comme son malaise, je ne pouvais pas faire la sourde oreille aux rumeurs qui avaient parcourues la colonie à la vitesse grand V. Etait-ce pas inquiétude ou simplement par pur plaisir d’émettre des potins ? Très bonne question, bien que je suppose qu’il y avait un peu des deux mais que la seconde option me mettait toujours en rogne.

Beaucoup se plaisaient trop à utiliser le malheur des yeux comme sujet de conversation. Un manque de respect un peu trop flagrant à mon goût. Mais on ne refait pas la race humaine visiblement même si ça me déplait. Je me rapprochais de son lit pour mieux voir sa tête et sa mine, scrutant ce qui pourrait me donner une quelconque information sur son état actuel. Mais visiblement, j’allais devoir me cantonner à taper sur des mannequins parce que niveau analyse mode docteur ce n’était pas trop mon truc mais alors pas du tout. Je m’arrêtais près de son lit, lui offrant un petit sourire. Oui parce que je savais pas que faire avec ma tête. Est-ce que sourire ça se fait ? Ou alors c’est mieux de garder un visage fermé comme si on faisait la gueule. Bah le sourire c’était pas si mal finalement comme choix. « Comment te sens-tu ? » lui demandais-je, mon regard trahissant mon inquiétude à son égard. Ce n’est pas parce qu’il est vrai qu’au début je n’avais pas pu la blairer plus de deux secondes que son état ne m’intéressait pas. Mais voilà, Charlie me faisait un peu penser à moi donc peut-être que essayer d’être plus prévenante avec les gens pourrait aider tout le monde. Je n’étais pas certaine que les rumeurs étaient cent pourcent vraies, le seul problème, c’est que la fille d’Héphaïstos ne se trouvait pas à la forge mais bien ici, à l’infirmerie. Donc, la base devrait être véridique, après je ne m’étais pas arrêtée sur des détails du genre peut-être elle est enceinte et toutes ces conneries.

7 Janvier.

Elle avait perdu pied. S’était laissé aller. Charlie ne regrettait pas sa décision, combien même cette dernière pouvait sembler trop expéditive selon certains. Elle ne cherchait pas à connaitre l’avis des autres, pas alors qu’elle savait que ce qu’elle avait fait, pouvait avoir fait du mal à ceux qui l’entourent, et qui la supportent encore un peu. Oh, ils ne sont pas nombreux à la colonie. Et il n’y en avait pas plus au-dehors. Cette pensée la fit soupirer. Il n’y avait pas à regretter, il n’y avait pas à en vouloir davantage. Elle n’avait que ce qu’elle méritait, et cela faisait longtemps qu’elle en avait conscience. Un an maintenant s’était écoulé depuis ce qu’elle avait fait. Durant les mois qui venaient de s’écouler, Charlie n’avait jamais cessé de penser à ses actions, à sa raison d’être sur Terre, et à ce qu’elle devrait faire pour, non pas réparer les choses, mais rendre son existence moins pitoyable. Elle avait cru qu’elle aurait l’occasion de se sacrifier pour un grec. Même pour un romain, ça aurait été. Puisqu’elle n’avait plus rien à perdre, et que son existence aujourd’hui, n’avait pas lieu d’être, pourquoi ne pas céder vraiment ? Alors, c’est ce qu’elle avait décidé. Malheureusement, jamais elle n’en eu l’occasion. Et au final, quand ses chances de survie s’étaient trouvées si minces qu’elle ne voyait plus le soleil, Charlie avait lâché. Elle savait que William en serait stupéfait, mais au vu de sa haine envers elle, elle ne doutait pas qu’il s’en remettrait très vite. Pour ce qui était de Matthew… Arf, le hic. Elle savait qu’il avait ressenti quelque chose, puisque leur lien était ainsi, mais au moins, elle savait qu’il dormait à ce moment-là, et qu’il n’était pas en moto par exemple. Pour ce qui était du reste de la colonie, elle n’en savait rien. Charlie imaginait mal que ça touche qui que ce soit, mais elle n’avait pas cherché plus loin. Déjà qu’elle espérait de tout son cœur qu’on ne sache pas qu’elle se trouvait là. Ou tout du moins, qu’on ne connaisse pas les raisons de son hospitalisation. Pas facile de voir sur le visage des autres le jugement quant à ce qu’elle avait fait.

Il n’y avait pas grand monde à l’infirmerie. Peut-être que les grecs n’aimaient pas se plaindre, ou peut-être qu’il fallait que ce soit vraiment grave pour que l’on soit accepté. Est-ce que Charlie devait se sentir honorée de se trouver là du coup ? Elle avait quelques doutes. Qu’est-ce qu’avait dit William aux autres ? Qu’elle était tombée dans le lac, certes, mais est-ce qu’il avait dit qu’elle avait ensuite abandonné l’idée de s’en sortir, pour se laisser couler ? Bordel, combien de personnes connaissaient la vérité, alors ? Inspirant profondément, elle se massa la nuque, tout en se demandant combien de temps encore elle devrait rester là. Elle était arrivée l’avant-veille et c’était déjà trop. Rester allongé dans un lit sans rien foutre, ce n’était pas son truc. Le truc d’aucun demi-dieu d’ailleurs, enfin, à part les enfants d’Hypnos, peut-être. Peu importe, elle voulait se casser. Mais les Apollon étaient stricts dans leur infirmerie. Elle ne bougerait pas tant qu’ils ne seraient pas certains que tout allait bien. Parait-il qu’arriver avec les lèvres bleues, le corps tremblant, et sans connaissance, ça accorde à dire que le repos est mérité. Super. Quand quelqu’un s’approcha d’elle, enfin de son lit, elle leva instinctivement les yeux. Avant de les froncer. Hailey ? Rapidement, elle observa les contours de son corps pour vérifier si elle était blessée quelque part, mais rien n’était visible. Mieux, elle se tenait droite, comme si elle n’avait pas vraiment pris de coup. L’espace d’un instant, elle s’attarda sur la coupe de cheveux de la jeune femme, avant d’esquisser un sourire sans joie à sa réplique. « Sur la colonie ? T’as pas l’impression d’exagérer juste un peu ? »

Il était étonnant de rencontrer Hailey ici. Leur dernière entrevue privée remontait à l’épisode du malaise de Charlie sur la plage. Ô Joie. A croire que la fille de Nyx avait un radar qui lui indiquait quand Charlie était dans la merde. Bon okay, elles s’étaient aussi rencontrées quand Hailey avait failli tomber du mur d’escalade. Mauvais Karma pour ces filles, visiblement. Hailey s’approcha légèrement, l’observant avec une attention qui dérangea Charlie. Même si elle n’en montrait rien, parce qu’elle faisait de son mieux pour le cacher, elle en avait assez d’être une bête de foire. Les médecins possédaient un regard incisif qui ne la mettait pas du tout à l’aise. Et constater qu’Hailey était également capable de la regarder comme ça, ça n’aidait pas. Alors quand elle lui demanda comment elle allait, la fille d’Héphaïstos haussa les épaules, dans un geste évasif. « J’ai continuellement froid. Ce qui est un comble pour une fille qui passe son temps à la Forge. » Elle était blasée. Le feu était son pouvoir, son symbole, et il avait fallu qu’elle se fasse avoir par la glace. De quoi se foutre de sa tronche pendant un moment. Respirant pour calmer la teneur de ses pensées, elle essaya de se redresser, et bougea le lit pour que la tête remonte, et qu’elle puisse ainsi, se tenir un peu plus droite. Une fois cela fait, elle reporta de nouveau son attention sur Hailey. « Et toi ? Tu sors de l’entrainement, c’est ça ? » Même ça, elle donnerait cher pour pouvoir s’entrainer et se trouver très loin d’ici. « Comment as-tu su que j’étais là ? » C’est vrai ça. Etait-ce Matthy qui le lui avait dit ? Plausible après tout. Le garçon avait passé beaucoup de temps auprès d’elle, avant qu’elle ne grogne et l’oblige à faire autre chose de sa vie.

C’était étrange comme situation. Hailey n’avait pas l’habitude, rien que le simple fait de se tenir debout devant le lit de Charlie compliquait grandement la situation dans sa tête. Ce n’était pas exactement comme elle avait voulu se l’imaginer, en fait elle aurait plutôt pensé que Charlie l’aurait viré. Bon peut-être qu’elle n’en était pas capable à cause d’une quelconque faiblesse. Ce qui poussait à la jeune fille à continuer son analyse peu productive si ce n’est qu’effectivement elle n’avait pas bonne mine. Mais pouvait-on réellement avoir une mine florissante tout en se trouvant dans l’infirmerie, là-dessus la fille de Nyx avait de sérieux doutes. Mais bon, en principe, on ne dit pas non plus oh c’est dingue tu ressembles vraiment à un cadavre. Il parait que psychologiquement ce n’est pas bon d’entendre ce genre de discours. Pour Hailey le simple fait d’arpenter cet endroit qu’elle préférait éviter plus que tout, semblait être un effort insurmontable. Mais la brune se trouvait bien devant miss forge.

Pourtant, la gêne l’empêchait de réfléchir convenablement et il faut dire que la jeune femme avait une sainte horreur d’être incapable d’arranger ses pensées dans le bon ordre. Passerait-elle pour une faible en venant lui rendre visite sur le simple coup d’avoir entendu des rumeurs sans réellement savoir la raison de sa présence ici ? La Grecque ne voulait pas ça mais trop souvent elle n’avait pas été à la hauteur de ceux qui s’approchaient d’elle, après elle les laissait tomber. Pour le coup, elle ne se voyait pas réellement faire le même coup à la fille d’Héphaïstos alors qu’elle le pourrait très bien, même feindre une blessure et dire qu’elle reviendrait plus tard et ne jamais le faire. Néanmoins, elle hésitait bien trop du coup, c’était bien trop tard pour tourner les talons. Alors, la fille de Nyx allait faire un bordel d’effort et tenir tête à un je-ne-sais-quoi qui la perturbait dans le simple fait de prendre des nouvelles d’une autres personnes qui n’est pas la fille d’Aphrodite à qui d’ailleurs elle vouait une haine féroce à présent. Dans tous les cas, se disait-elle, ça devait être Charlie la plus mal à l’aise. Hailey ne pouvait que comprendre si elle éprouvait un sentiment puissant de gêne ou de colère voir d’impuissance au fait d’être là dans ce lit alors que d’autres gambadaient à l’extérieur sans trop se poser de questions.

La Grecque se trouvait face à Charlie, droit comme i, incapable de se détendre tant son esprit ne cessait de tourner en boucle lui chuchotant des idées toutes plus invraisemblables les unes que les autres, passant part tire-toi de là avant que quelqu’un te remarque et elle a vraiment une sale tête tu devrais faire quelque chose. Ben voyons. A croire qu’il se trouvait un ange et un démon sur ses épaules pour qu’autant d’idées détonnent dans sa tête. Secouant d’ailleurs celle-ci, elle prit conscience que rester statique allait la faire passer pour une asperge grandeur nature, alors elle changea de position, glissant ses mains dans ses poches, avant de ricaner doucement sur les paroles de la fille d’Héphaïstos. « D’après moi non, je n’exagère pas. Après panique ou pas, tu fais le buzz visiblement. » lui répondit-elle en haussant les épaules. Oh oui, Hailey n’aimerait pas être à sa place, au moins personne ne connaissait la raison exacte. Ce serait sûrement mieux ainsi, de ne pas connaître la raison de la faiblesse de la soeur de Matthew. Non pas qu’elle s’en fiche elle-même, mais que pour la simple et bonne raison que si tout le monde venait à savoir, Charlie n’en verrait jamais le bout. La preuve, c’était bien pour cela que Hailey se trouvait à présent devant elle et non pas ailleurs à trainer dans la colonie. A cause de ces fichues rumeurs. C’était elles qui l’avaient amené à lui rendre visite et s’inquiéter sur son état. Sa réponse étonna un peu son interlocutrice. Froid ? Pourquoi avait-elle froid ? Lorsqu’on est malade on a froid. Plissant les yeux, la jeune femme constatait effectivement son étrange pâleur. Charlie serait malade ? Cependant elle ne fit aucun commentaire accueillant sa réponse en hochant la tête, ne sachant pas trop quoi dire.

Parce que ce coup-ci elle était certaine qu’un c’est vraiment pas cool ne passerait pas du tout. Dans ce cas-là, autant se taire et écouter la suite. Intriguée que Charlie tente de faire la conversation avec elle, la jeune femme mit quelques secondes à se reconnecter et à répondre par l’affirmative, « C’est ça, pendant que certains gardent leurs fesses au lit, d’autres s’entrainent. » lui dit-elle avec un petit sourire. Tentative d’humour numéro une, olé. La suite fit qu’ajouter de la gêne à la jeune femme, cette question ne lui plaisait pas vraiment. Changeant de pied d’appui, elle haussa les épaules, ne voulant pas croiser son regard. « Je te l’ai dis, tu fais le buzz. » Soupirant un coup à cette idée, elle poursuivit son explication, « J’ai entendu des demi-dieux parler d’une fille d’Héphaïstos qui se trouverait à l’infirmerie. Et vu notre dernière altercation, mon petit doigt m’a dit qu’il se pourrait que ce soit toi. Rassure-toi, la raison de ta présence semble être légèrement contesté par plusieurs personnes. » Relevant les yeux dans les siens, la fille de Nyx se lança. «Tu as refait un malaise ? Qu’ont-ils dit ?», sa voir était peu sûre n’ayant pas l’habitude de montrer à quel point elle pouvait se soucier des autres, par ailleurs oui, elle s’inquiétait réellement. Disons qu’elle n’avait pas envie d’apprendre la nouvelle de quelqu’un d’autre que la principale intéressée.

Entre Hailey et elle, ça avait toujours été compliqué. Et tumultueux. Les deux jeunes femmes possédaient un caractère fort, et si Hailey était plus vindicative que Charlie, cette dernière n’était pas en reste. Enfin, elle l’était moins depuis un an. Pas forcément plus calme, mais visiblement, les mots se faisaient plus rares dans sa bouche, et ses humeurs restaient davantage plates qu’autre chose. Oh, ça lui arrivait encore de crier, de se mettre en colère ou de se bourrer la gueule au point de finir dans un caniveau, mais elle était moins véhémente. Et cela concernait aussi les qualités, et cette partie positive de son tempérament qui ne se démarquait pas très souvent déjà. Alors, se confronter à Hailey, si ça avait été une sorte de jeu auparavant, certes rare, à présent, ça donnait une aura étrange à la scène. Faut dire qu’à chaque fois qu’elles se sont affrontées durant l’année passée, c’est que les évènements s’avéraient particuliers. Ne repassons pas là-dessus où Charlie allait fermer les yeux pour se forcer à dormir. Aucune envie d’y songer encore une fois.

Que Hailey soit là, dans cette infirmerie, ça la troublait. Parce que s’il y avait un risque pour que sa venue soit d’ordre personnel, il était possible qu’elle soit là parce qu’elle aurait entendu dire que Charlie s’y trouvait également. Et c’était ce cas de figure qui ne mettait pas la fille d’Héphaïstos, très à l’aise. Du coup, elle n’osait demander. Comment on posait une telle question d’ailleurs ? Tsss, elle n’avait jamais été douée pour la parlotte, et ce n’était pas maintenant que les choses allaient changer. Alors, à la place, elle allait se contenter d’observer, d’écouter, et de répondre avec la verve qui était la sienne, et à laquelle Hailey était accoutumée.

Un frisson traversa son corps, ce qui la fit maugréer malgré elle. Bordel, ça n’en finirait donc jamais ? Un petit plongeon dans de l’eau glacée, et hop, vous étiez paré pour en chier durant des jours. Et ses muscles qui ne se remettaient pas, ça avait de quoi la rendre folle. Elle aurait aimé pouvoir se trainer jusqu’à la forge et y rester collée, histoire de trouver une source de chaleur qui vaille le coup. Parce qu’ici, visiblement, les radiateurs étaient en option. Elle avait double ration de chaussettes, c’est pour dire. Un coup d’œil à Hailey lui donna envie de rouler les yeux au ciel. Est-ce qu’elle avait besoin de la fixer ainsi, avec autant d’insistance, tout en se tenant aussi droite qu’un bout de bois sans vie ? L’espace d’un instant, elle eut envie de lui sortir une réplique digne des plus grands loosers de ce monde, mais elle s’abstint. Déjà qu’elle n’avait pas beaucoup d’humour, pas besoin de perdre davantage de points dans cette catégorie, avec un vulgaire « pète un coup ». Nan, sans façons, ces mots ne sortiraient pas de sa bouche. Mais ouais, que ce serait bien qu’elle se détende un peu. Parce qu’à être toute crispée comme ça, elle allait lui donner le cafard. Et le cafard, ces derniers mois, elle connaissait. Ah ben tiens, les mains de la jeune fille allèrent rejoindre ses poches, et Charlie eut un rapide sourire discret à ce constat.

Un soupir passa l’antre de ses lèvres à la première réponse de la fille de Nyx. Comme si c’était dans ses plans de faire la Une du journal du coin, à la rubrique consacrée aux demi-dieux. La pique que lui lança Hailey fut accueillie par un sourire moqueur et un haussement de sourcil dubitatif. « Voyons, que veux-tu, chacun ses priorités. » Ouais, à dire vrai, si elle avait pu, elle se trouverait aux côtés de la jeune femme, pour s’entrainer. Parce que rester ici, alors que les Apollon – et autres – lui tournaient parfois autour, y avait de quoi perdre les pédales. Elle soupira de nouveau. « Je me passerais bien de cette publicité, tu sais. » Oh que oui. Son visage se ferma alors qu’elle songeait à tout ce qu’on pouvait dire sur elle. Personne ne pouvait savoir, après tout. Enfin, pas les raisons pour lesquelles elle s’était retrouvée dans l’eau. Ni celles qui l’avaient amené à cesser de lutter. Il n’y avait que William qui l’avait vu partir en arrière, un sourire tranquille aux lèvres, mais elle le voyait mal discuter de ça. C’est vrai qu’il avait de nombreux griefs – justifiés – contre elle, mais elle ne parvenait pas à l’imaginer comme étant capable d’une telle chose. Lancer des rumeurs à tout va ? Ce serait tout de même gros, de la part du garçon.

Hailey reprit la parole, et Charlie se reconcentra sur elle. Ah ? La raison semble contestée par plusieurs personnes. De quoi la laisser songeuse. Comment pourraient-ils avoir, ne serait-ce qu’une seule idée, sur ce qu’il s’était passé, hein ? Elle soupira à nouveau, pile au moment où on interlocutrice lui demandait si elle avait fait un nouveau malaise. Rapidement, Charlie balaya la pièce du regard pour être certaine que personne ne l’avait entendu. Pas la peine d’alerter ces foutus médecins. Une fois rassurée, elle secoua la tête. « Non, pas un malaise. » Pourquoi parler de ça, sérieux ? Elle en était déjà lasse, à l’avance. Zonant le coin, elle montra une chaise de la main. « Tu veux pas t’asseoir ? Tu me donnes le tournis. » C’était vrai. A être aussi droite à côté de son lit, ça lui foutait limite la trouille. Parce que ça rendait les choses trop solennelles, trop sérieuses et qu’elle avait l’impression d’être à l’article de la mort. Okay, elle l’avait frôlée de près, mais alors, bien comme il faut. Mais maintenant, elle en était sortie. Et même si ses idées étaient encore confuses, elle n’avait pas prévu de refaire un truc dans le genre, dans l’immédiat. « Je suis tombée dans le lac. » Est-ce que cette déclaration faisait aussi con qu’elle le pensait ? Grommelant, elle ajouta quelques mots. « J’ai lutté pendant un moment… Parce qu’à chaque fois que j’essayais de me hisser au-dessus de la glace, elle se brisait. » C’est vrai qu’elle était bêtement tombée au départ. Elle ne savait pas combien de temps elle avait essayé de se redresser, sans y parvenir. Mais en fin de compte, elle avait dû user de son don pour se réchauffer et tenir plus longtemps. Jusqu’à ce que William arrive, et veuille lui faire avouer ses secrets. Il avait voulu l’aider ensuite, mais ce fut à ce moment-là que le déclic s’était produit. Et qu’elle avait abandonné. Charlie avait brûlé la main du garçon, usant de son pouvoir pour la première fois devant quelqu’un, avant de tomber dans l’obscurité du lac. Et là voilà ici maintenant.

Encore une fois voilà que Hailey se mettait dans une situation impossible - du moins pour elle, pour toutes autres personne rendre visite à quelqu’un à l’infirmerie ne poserait pas trop de problème à moins d’en avoir justement dans avec ces lieux. Les pauvres, ça arrive bien trop souvent ça, oui ça se comprend. On y voit des horreurs et autant on peut vivre les meilleurs jours de notre vie que ça peut être les pires et ça tout dépend de la situation. Et celle d’aujourd’hui la brune n’en était pas très rassurée et se maudissait d’avoir toujours des idées qu’on pourrait qualifier de stupide en connaissant le peu de conversation qu’elle pouvait savoir, et le manque évident de lien proche avec la fille qui se trouvait dans ce lit pâle, tellement pâle qu’elle aurait pu se présenter au concours de beauté spécial mort vivant. Ses sourcils se froncèrent en la voyant frissonner et soupirer. Elle donnait l’impression de mentir sur son réel état, mais qui était-elle pour s’insurger et lui demander poliment d’arrêter de lui mentir.

Le truc c’est que de un Hailey ne sait pas trop être polie et de deux ben simplement qu’à la base elles n’étaient même pas amies alors rester à sa place devrait être le choix à faire pour ses actions futures. Sauf que la fille de Nyx ne suit que très rarement la voix de la raison. Une personne qui ne voudrait pas avoir de problèmes aurait tourné les talons ou même ne serait même pas venue ou juste pour dire un vague bon rétablissement et à plus ma belle ! Mais non, il fallait qu’elle reste pour une raison qui lui échappait complètement. Après tous ces proches l’avaient lâchés salement en ce moment et elle essayait de faire quoi là du coup ? Se rapprocher d’une fille simplement parce qu’elle lui faisait penser à sa propre situation ? Parce qu’elle avait risqué la mort autant qu’elle ? Vu le peu d’énergie et sa tête ce n’était pas difficile à deviner pour le coup bien que le raison lui soit encore totalement inconnue et pas sûre qu’elle ait envie de savoir qu’une autre demi-déesse soit en équilibre sur un planche qui ne va pas tarder à se craqueler partout pour faire tomber la fille d’Héphaïstos vers la mort la plus certaine remplie de requins. Non, non, autant Hailey n’avait pas pu la blairer la première, autant elle ne souhaitait ça à personne même aux partisans... quoique pour le coup ceux-ci n’avaient pas vraiment grâce à ces yeux, sauf Morgane mais ça c’est parce que Hailey est trop faible pour avouer qu’elle tient toujours à la fille de Déméter malgré sa trahison. De toutes manières comme dit précédemment c’est monnaie courante pour la fille de Nyx de perdre ses quelques proches, autant s’y faire. Ou alors, elle devrait oublié Charlie tout de suite avant que celle-ci aussi s’en aille que ce soit par la mort ou pour une autre raison, et sorte de sa vie violemment sans prévenir. Elle se rassura légèrement en voyant que Charlie répondait toujours à ses piques. Au moins ça, son cerveau fonctionnait un bon point. En réponse, la jeune femme lui rendit ce même sourire avec un peu plus de légèreté. Elle ne foirait pas complètement sa visite au moins. Même si elle se comportait comme un robot ou une marionnette attendant avec impatience les ordres.

Ses mains dans ses poches lui donnaient une allure un peu plus sûre bien que ce n’était pas du tout le cas, un œil aiguisé ne manquerait pas de remarquer que c’était simplement un masque pour se donner un peu plus de contenance et ne pas être ridicule à trois cent pour cent devant Charlie. En fait que ce soit devant elle ou n’importe qui, elle n’aimait pas trop ça. Mais là elle sortait complètement de son milieu bien à elle et donc être à l’aise était un défi des plus difficiles à affronter. Même si en y repensant, elle s’était déjà bien ridiculisée devant son aînée lors de son « malaise » sur le mur d’escalade et puis Charlie lui avait en quelque sorte rendu la pareil. Ouais il n’y pas à dire, si elle ne devenait pas meilleures amies de pure poisse ces deux-là et bah. Hailey voulait savoir, sa curiosité la titillait de plus en plus. Et non pas pour pointer sur index sur la malade et se moquer ouvertement, non juste par .... prévenance peut-être ? En fait, depuis le malaise de la fille d’Héphaïstos elle se posait beaucoup de questions sur elle et quelle en était la raison. Avait-elle une grave maladie et que personne n’était au courant ? Car elle était certaine que Matt ne laisserait pas sa soeur se balader comme si de rien n’était si c’était le cas. En somme, ça la perturbait de ne pas comprendre, ce n’était pas dans son habitude sauf les trucs d’ordre social oh ça elle ne cherchait même plus à comprendre quoi que ce soit. Haussant les épaules, la fille de Nyx ajoutait, « Tu devrais te trouver d’autres ... occupations. » Ce qui n’était pas faux, mais dans le fond, elle ne savait toujours rien et ne voyait pas non plus par quel ordre elle pourrait y changer quelque chose. Puis elle hocha la tête, oh ça oui elle s’en doutait pour cela elle était bien comme elle, se mettre en avant très peu pour elles. Et la pitié on se la met aux fesses évidemment. Elle ne manqua pas de remarquer le petit coup d’œil de la patiente scrutant l’infirmerie. Hailey se racla la gorge en la regardant tout en dressant un sourcil, l’air de dire tu te fous de moi ? Personne n’était au courant donc.

Elle secoua la tête avec un petit air désabusé. « Incroyable. T’es encore pire que moi en fait. » Oh elle avait aussi envie de rajouter t’es au courant que tu as une tête de cadavre ? Sans déconner, crever par un malaise c’est vraiment merdique et dévalorisant. Mais bon, elle se doutait qu’à part la rendre moins réceptive à sa présence ça ne servirait à rien. Au lieu de cela, elle se concentra sur ses « aveux » peu fournis. Puis elle hocha la tête et attrapa le siège le plus proche d’un geste mécanique avant de se poser dessus se mettant à son aise, c’est à dire absolument pas droite, et les jambes bien étendues devant elle avec un petit écart. Croisant les bras, ses yeux ne quittèrent plus Charlie avant de s’écarquiller. Attendez quoi ? Tombée dans le lac ? Clignant des yeux, elle leva une main, « Tu te fous de moi ? Tu es tombée comme ça dans le lac ? » Non mais sérieusement ? Soit elle pouvait devenir la nouvelle miss poisse 2011 soit elle omettait la moitié de l’histoire, soit et bien oui c’était bien miss poisse 2011. Bien que ce soit possible, la fille de Nyx restait suspicieuse. Bordel elle faisait exprès. L’esprit piquant, elle lui demanda, « Comment tu t’en es sorti ? » Oui parce que elle était bien là plus ou moins vivante devant elle donc quelqu’un avait du l’en sortir. Puis son regard dériva vers sa silhouette au fond du lit. « Tu es sûre que c’est pas un malaise qui t’a fait tombée ? » Oui elle insistait parce que pour elle savoir que cette miss Keystone pouvait crever aux moindres instants en tombant n’importe où ne lui plaisait pas, surtout qu’elle était au courant de son fichu malaise. Être coupable de sa mort, plutôt impuissante face à ça, non très peu pour elle. Elle jeta un regard aux alentours bon personne dans les parages. « As-tu mangé ? » lui demanda-t-elle sans lui expliquer pourquoi ayant une petite idée en tête.

Oui, comme elle l’avait dit, elle n’avait pas prévu de réitérer l’expérience. Ou tout du moins, pas avec un lac gelé. Bordel, quand elle songeait à la promenade qu’elle avait souhaité faire à la base, genre, tranquille, sans prise de tête, mais non, il avait fallu qu’elle brise la glace elle ne savait comment et se retrouve comme une con, piégée dans l’eau glaciale. Et pour être glaciale, elle l’avait été, aucun doute là-dessus. Rien qu’à y penser, Charlie ressentit un frisson parcourir son corps, et ses muscles se figer un peu plus. Elle n’avait pas aimé, mais maintenant, c’était terminé. Et elle devait se redresser. Enfin, quand son corps le voudrait bien, puisqu’il semblait pour l’instant, la bouder à vie. Soupirant malgré elle, la fille d’Hépha se demanda ce qu’allait être son avenir à présent. Il y avait plusieurs possibilités, évidemment. Fuir la colonie. Mais quelque chose lui disait – peut-être Matthew, ah ah – qu’il y aurait des conséquences. Sinon, elle pouvait faire semblant. Ce n’était pas comme si elle n’y était pas capable. Okay, elle n’était pas une excellente comédienne, mais elle restait une bonne menteuse, non ? Puisqu’en un an, personne n’avait réussi à apprendre ce qui lui était arrivé pour qu’elle devienne une permanente, et une permanente ermite. Bon, sinon, elle pouvait toujours se laisser couler encore. Sombrer peu à peu, jusqu’à ce que la mort vienne. Mais ce serait, comme… grillé. Oui, elle avait déjà fait une tentative, sans que tentative ce soit réellement, puisque l’occasion s’était d’elle-même présentée. Oui, on pourrait tergiverser là-dessus pendant un bon moment. Mais le fait était qu’à la base, elle n’avait pas voulu se suicider, et que les choses en étaient venues comme ça… Sans qu’elle ne les contrôle. A présent, elle se demandait un peu s’il n’aurait pas fallu que la fin soit toute autre, et qu’elle en termine vraiment avec son existence. Mais quelque part, Charlie aimait la vie, et se dire qu’elle y tournerait le dos avait quelque chose d’amer, qu’elle n’affectionnait pas beaucoup. Après, pour être sincère, elle était complètement paumée. D’une, elle n’avait pas envie d’y penser. De deux, elle voulait y penser mais sans que son cœur se mette à faire de la merde. De trois, elle aurait voulu avoir une solution toute prête qui lui éviterait de se prendre la tête bien comme il faut. Redresser les épaules ? Oui, elle aurait pu. Mais le fait était qu’elle avait vraiment merdé, il y a un an, et que ces personnes, n’étaient plus là, par sa faute. Peu importe qu’elle n’ait pas contrôlé sa peur, sa colère, la situation restait la même. Charlie avait causé la mort et elle n’arrivait pas à s’en remettre.

Se trouver d’autres occupations ? Ouais, c’était une idée. Mais voilà, les choses ne se présentaient pas vraiment comme elle aurait voulu. Et pour le moment, tout ce qu’elle pouvait faire, c’était attendre que le temps passe, en espérant qu’il passe vite, youhou. A l’exclamation de Hailey, Charlie se douta que son histoire allait faire écarquiller pas mal de n’oeils. Visiblement le fait qu’elle puisse tomber dans le lac, entraînait suffisamment de questionnements pour qu’on la pense pas douée, bien comme il faut. « Ouais, ça peut arriver, hein. » Limite – non pas que limite – en mode ronchon, en donnant sa réponse. Comment ça, c’était incroyable ? Ouais, elle manquait de chance, voilà tout. Et non, elle n’avait pas cherché les conneries en faisant ça, juste qu’elle était… curieuse, tiens. Est-ce qu’elle pourrait glisser sur la glace comme si elle avait des patins ? Dit comme ça, c’est sûr que l’idée semblait con, mais elle ne le fut pas… tant que ça, sur le coup. Et puis bon, Charlie avait eu envie de faire quelque chose, alors oui, ça n’avait pas été bien malin, et oui, elle s’était retrouvée ensevelie sous l’eau, mais non, il n’y avait rien d’autre. Et puis, Hailey posa une nouvelle question, qui tira un soupire de la part de la fille d’Hépha, avant qu’elle ne secoue la tête. « Pour être franche, je ne me souviens pas trop comment j’ai atterri ici. » Il y avait William là-bas, et il était là aussi à son réveil, mais il n’était pas trempé lui, ou juste à cause de ses vêtements à elle. Du coup, elle se demandait comment elle en était arrivée à se retrouver à l’infirmerie. Bon, en toute logique, le fils de Mister D. avait quelque chose à voir avec cette histoire, mais il était parti et quand elle s’était réveillée, elle n’avait pas été en mesure de poser des questions. Mais alors, pas du tout. Hailey poursuivit sur sa lancée, abordant de nouveau le sujet du malaise. Charlie fit la moue, grognon encore une fois. « Bon sang, je fais pas des malaises à tout va non plus. La dernière fois, c’était la fatigue, la faim et… voilà. Là, j’ai juste été con. Ça change. » Ajouta-t-elle, d’un ton sarcastique. Ouais, y avait rien d’autre. Avant même de choisir de se laisser couler dans le lac, elle avait tenu pendant plus d’une heure dans l’eau gelée, et ce, seulement grâce à son don. Donc que maintenant, William avait découvert. Bordel, espérons qu’il n’en parle à personne, elle n’avait clairement pas envie d’être plus un monstre qu’elle ne l’était déjà. Nouveau soupir à la dernière question. « Non, j’ai pas mangé. » Au moins, Hailey était assise. C’était un pas en avant, par rapport à il y avait quelques minutes. Parce que quelque chose lui disait qu’elle n’aurait pas supporté toutes ces questions si elle s’était toujours trouvée debout à côté de son lit.