Restons à proximité, au cas où... [Pv. Quinn]

Je reste un instant sans bouger à la lisière du bois. Cette forêt à la végétation dense m'attire énormément mais en même temps je sais à quel point c'est dangereux pour une demi déesse débutante comme moi. Péneloppe, ma soit disant sœur, m'avait expliquée que ce coin grouille de monstres. J'inspire profondément et resserre ma prise autour de mon arc et carquois. L'air porte l'odeur de divers végétaux et une douce brise souffle. J'ai l'impression que la forêt m'appelle, m'incite à venir. Je sais que si je comble à la tentation il y a une grande chance que je croise ses habitants les moins sympathiques. Mais j'ai envie, je veux. Je n'ai pas de particulière raison pour vivre, si je meurs je ne manquerais à personne et ce monde ne ma manquera pas trop non plus à vrai dire. Ici, je suis un animal piégé. Cette colonie à beau me protéger elle m'emprisonne aussi, me privant de toute liberté. Et là, cette forêt, ça peut être mon petit coin à moi. Elle est vaste, peu de gens viennent ici. Je trouverais un petit endroit sympathique au milieu de toute cette végétation où je ne pourrais être trouvée. Ce n'est pas ma préféré mais je dois avouer que c'est une petite forme de liberté quand même. Mes jambes bougent toutes seules, mon corps suit. J'avance dans cette forêt mystérieuse qui m'attire tant. J'avance d'une dizaine de pas et en me retournant je réalise que je ne vois plus le campement, des épais feuillus et buissons m'en empêchent. Je marche, la végétation est danse et je sens tout autour de moi de la vie. Des petits mammifères s'agitent derrière les buissons, des oiseaux gazouillent, les insectes s'activent de toute part sans que je ne les voie forcément. Un grattement me fait lever la tête et je vois une flamme... Non pas une flamme, un éclat de fourrure rousse. Un écureuil sûrement. À première vue cette forêt paraît parfaitement inoffensive. Mais quand je la scrute de plus prés je crois apercevoir des étranges mouvements derrière des buissons ou arbres qui ne me semblent pas animaliers. Je continue à avancer tout de même. Soudain, un bruit sec me fait sursauter, quelqu'un ou quelque chose à dû marcher sur une brindille. Je me tapis derrière un buisson et sors mon arc et une flèche à la vitesse de l'éclair. J'observe les alentours, je vois une forme bouger derrière un arbre. Je lève mon arc et la met en champ de tir. La forme émerge de derrière l'arbre, je bondis en avant m'apprête à tirer et m'aperçois alors que en face de moi se trouve une fille et non un monstre comme je m'y étais attendue. Je ne baisse pourtant pas mon arc immédiatement, ça pourait être un piège, une fausse apparence qu'un monstre à pris pour me faire baisser la garde. Ou bien je m'imagine des choses, ce n'est peut être qu'une simple demi-déesse comme moi sortie faire un tour.

Quinn ne s’arrêta pas après même après avoir dépassé la limite de la colonie. Elle s’était entretenue avec d’autre entraîneurs ou superviseurs des plus jeunes de la colonie, ils tous étaient d’accord, que ce serait bien les préparer à la guerre sur un terrain qu’ils ne connaissent pas. Du haut de ses vingt et un ans, la fille d’Apollon s’était donc proposée - histoire de prendre un peu l’air déjà et évacué toutes les pensées qui pouvaient trotter dans sa tête, rien de mieux que l’air libre pour cela - sauf qu’elle n’était pas sensée y aller seule, mais la fille d’Arès qui devait l’accompagner lui avait fait un faux-plan. Ce qui dans le fond ne l’étonnait pas vraiment, étant donné l’expression de celle-ci lorsque on lui avait demandé de se joindre à la fille d’Apollon. Bah, le fait d’y aller d’y aller seule ne dérangeait pas vraiment la brune, disons qu’à deux la conversation aurait été plus intéressante mais bon, le travail serait le même. Repérer un terrain qui correspondait à ce qu’ils cherchaient pour établir une série d’entrainement qui, normalement, devraient chambouler un peu les habitudes petits nouveaux. Chiron voulait que tous les demi-dieux soient prêts à affronter les nouvelles menaces. Quinn comprenait parfaitement cet état d’esprit même la guerre n’était pas exactement ce qu’elle préférait.

D’ailleurs le fait d’enseigner le tir à l’arc aux plus jeunes pensionnaires lui allait très bien, son côté maternelle ne pouvait pas être mieux employé. Rien d’autre ne pouvait lui convenir, la paix restait une des choses les plus importantes pour la jeune guerrière. Elle aurait aimé que tous puissent s’entendre et établir une paix durable, le problème c’est qu’elle était assez mature pour se rendre compte que ce ne serait jamais le cas et pour cela, il n’était pas question de perdre de jeunes gens au combat alors autant les préparer à n’importe quelle éventualité. C’est aussi pour cela, qu’elle avait rejoint Lily, lui servant au départ de garde du corps pour se rendre chez les Romains. Parlementer avec Reyna était dans ses cordes pour maintenir la paix entre les Grecs et les Romains, car sans eux, autant dire que ce serait légèrement plus compliqué de gagner contre les forces des partisans. Disons qu’elle ne voyait clairement pas l’intérêt de se battre contre un allié. Tous deux avaient le même ennemi, malgré les désaccords du passés, ils n’avaient pas le choix, à deux ils seraient plus fort que seul ou à se battre contre les partisans et contre les Romains. Peu le comprendrait, quelqu’un l’acceptait, les autres ne dévoilaient pas leurs pensées. Autant dire que l’avenir n’était pas tout à fait assuré, mais Quinn souhaitait le meilleur, surtout pour sa fille qui n’allait pas tarder à rejoindre la colonie. Pas question que Roxanne vive l’enfer, elle méritait d’avoir le temps de grandir avant de devoir lui coller une arme et l’envoyer à la guerre.

D’ailleurs, la fille d’Apollon espérait que son petit rayon de soleil hérite du don de guérison et puisse, même si ce serait peut-être lâche de penser ainsi, mais qu’elle la rejoigne à l’infirmerie quand elle aurait l’âge d’être active sur le camp. En somme, Quinn n’avait qu’une idée en tête remporter cette guerre en perdant le moins possible de soldats, peu lui importait la manière et la politique ça la connaissait grâce à son père adoptif finalement tous ses repas et séances vaseux portaient enfin leurs fruits durant sa vie de demi-déesse. Quinn s’était enfoncée dans la forêt depuis un certain temps, elle cherchait tout en réfléchissant à comment faire venir sa fille, comment expliquer à Chiron la situation. En clair, elle stressait plus qu’autre chose. C’est pour cela que lorsqu’un bruit attira son attention, elle leva vivement la tête, étonnée. Une silhouette se tenait droit devant elle, l’arc pointé vers elle. Ben bravo ! Niveau prudence elle pourrait mieux faire et n’avait même pas le temps de prendre son arme.  En clair, si la jeune fille qui se tenait devant elle avait été une ennemi, Quinn aurait énormément dans la mouise. La jeune femme brune leva doucement les mains pour bien signifier qu’elle n’était pas une ennemie et fit encore quelques pas pour apercevoir, « Bonjour Maya. » en reconnaissant la pensionnaire devant elle, puis ses yeux scrutèrent les lieux comme s’ils dessinaient un périmètre autour de la jeune femme. Elle était seule. Quinn fronça un peu les sourcils, se demandant qu’est-ce qu’elle faisait dans la forêt toute seule, au moins elle était armée tout comme elle. « Que fais-tu ici ? » demanda-t-elle poliment, « Tout va bien ? », se rapprochant encore un peu histoire de ne pas être à des kilomètres et de ne pas se faire rembarrer immédiatement. Peut-être pourrait-elle lui proposer de l’accompagner dans sa  « mission » si Maya n’avait rien de plus important à faire. Peut-être restait encore de savoir la raison de sa présence dans la forêt. Peu de demi-dieux s’y rendaient seule mais Quinn se doutait simplement que la jeune femme avait envie de se balader sans plus.

Je bessai lentement mon arc en reconnaissant une pensionnaire de la colonie, Quinn, je crois, je la voyais souvent donner des cours d'arc aux plus jeunes. Souvent quand elle les terminait et que le terrain était libre j'allais m'y entraîner moi même. Je rangai mon arc et ma flèche dans mon carquois et dévisageai froidement la jeune femme. Que faisait elle ici ? La forêt était dangereuse mais peut être que c'était une demi déesse expérimenté donc elle pouvait tranquillement venir ici. Enfin, expérimenté, on ne dirait pas vraiment car elle n'avait même pas réagi assez vite quand j'avais sorti mon arc et ma flèche. Donc soit elle était vraiment tête en l'air et ne faisait pas gaffe à ce qui se passait autour d'elle soit elle n'était pas armée soit elle ne savait pas se défendre. J'opterais plutôt pour la première version ou la dernière car venir ici sans armes c'était vraiment très, alors très con. Limite suicidaire je pensais. Enfin, j'en savais vraiment rien parce que à vrai dire pour le moment je n'avais pas croisé de monstres. J'avais juste marché dans un truc dégueulasse par terre que j'espérais de tout cœur ne pas être des excréments mais seulement de la boue. Non que je m'inquiétais particulièrement pour la survie ou la propreté de mes basquetes, bien que sales et amochés, elles devraient encore tenir une semaine ou deux. Du moins je l'espérais car je les aimais bien ses basquetes, la colonie m'en avaient donné d'autres mais je les mettais pas car celles là provenaient de ma vie d'avant, d'un autre monde on peut dire. C'est une des seules choses que j'ai ramené de Norvège et même si ça paraît débile, je trouve qu'elles ont une certaine valeur sentimentale pour moi. Nom de Zeus, c'était poétique ce que je disais là, je devrais écrire un livre ou poème que je baptiserais "Les basquetes des sentiments" ou "Les basquetes de la moi d'avant". Non, franchement c'était débile, fallait que j'arrête de revenir en arrière, ce qui a eu lieu à eu lieu, point. Je ne peux rien y changer et penser à ma vie d'avant n'arrangera pas les choses. Je dois maintenant aller de l'avant et là peut être, je pourais tourner ma vie dans une direction que je souhaite. Si on ne peut pas changer la direction du vent, il faut apprendre à orienter les voiles. Tant d'orages pour me détourner de ma route sont à venir, tant de naufrages avant de me remettre en route mais je sais que je finirais par atteindre ma destination, même si je ne la connais pas parfaitement bien pour le moment et qu'elle peut changer. Est ce que revenir en Norvège et y vivre seule pour toujours est mon vrai souhait ? Je n'en savais rien, je le croyais mais je n'était pas sûre. Le temps passera et on verra. Voilà, cet instant de philosophie vous était offert par Maya.

Je me ré concentrai sur Quinn qui se trouvait en face de moi qui me salua, demanda si j'allais bien et ce que je faisais ici. Je lui répondis un peu sur la défensive.

- Bien, je me baladais seulement.

Quinn n’aurait jamais pensé tomber sur quelqu’un à cette heure-là dans la forêt, mais surtout qu’en principe une forêt c’est assez grand. Du coup, elle était assez étonnée et ne le cachait pas vraiment. De plus, il s’agissait de Maya donc pas vraiment la fille avec qui elle avait le plus d’affinité même si Quinn ne la détestait pas et trouvait plutôt triste le fait qu’elle ne soit pas très intégrée ou qu’elle ne cherche pas à l’être parmi les pensionnaires. Bien que certains soient même carrément lourd certes mais tout de même. Quinn voyait la colonie comme une grande famille ave les oncles bizarres, les parents sur le dos et les frères et sœurs qui sautent dans tous les sens. Ah et Chiron ? Le grand-père pas si méchant qui tient beaucoup à ses enfants et petits enfants. Sacrée famille, pas de doute, mais la fille d’Apollon l’aimait ainsi et ne souhaitait pas en changer. Cette ambiance un peu folle qui pouvait très bien se terminer en baston générale ou un vrai déconnage comme une fois durant un feu de camp ou la nourriture avait terminée par voler dans tous les sens et sur tous les t-shirts voir les têtes pour les plus mal chanceux. Mais voilà une grand expérience à vivre pour les demi-dieux de vivre en communauté hein pas de se prendre des bolognaises dans la tronche, même si c’est aussi une expérience totalement différente certes et clairement horrible si on porte les cheveux longs bonjour le temps pour les laver ah non l’horreur mieux vaut ne pas y penser et ça doit pas être terrible non plus... bref.

Revenons-en à Maya et son arc et bien sûr sa flèche qui aurait pu faire un joli trou dans Quinn, ce qui n’était pas trop de son goût il faut le dire surtout en tant que fille d’Apollon, elle espérait mourir d’autres choses que par son arme favorite quand même, la honte quoi. Non vraiment ça ne l’emballait pas trop bon autant que ce soit une camarade Grecque qu’un ennemi parce que là la brune aurait vraiment été fichue de chez fichu. Ce qui l’inquiétait plutôt c’était le fait de la voir toute seule encore une fois. Elle s’approcha pour être à sa hauteur un air amical sur le visage. La jeune femme hocha la tête et ne perdit pas de temps pour lui faire sa proposition. « Je suis sensée repérer un terrain pour les entrainements de combat, ça te dirait de m’accompagner ? » Ce serait une bonne occasion pour se retrouver seule avec elle et lui parler un peu. Après tout, Quinn aurait vraiment voulu que Maya s’ouvre un peu aux autres. « Tu es partante ? » Elle lui offrit un sourire pour appuyer sa demande, ravie de peut-être avoir trouvé une camarade pour quelques heures.  Bon Quinn espérait vraiment que la jeune femme se décide à l’accompagner, elle pourrait analyser son état et sans aucun doute se faire remballer par son amie mais bon, le jeu en valait la chandelle quoi. Si grâce à ça, elle pouvait tisser un lien un peu plus fort avec la jeune fille, il faut dire que c’était plutôt complètement tentant d’essayer. Parce qu’à ce rythme là, la fille d’Apollon allait finir par parler aux arbres et aux plantes. Et franchement passer pour une folle ou une fille de Déméter ce n’était pas tellement- tellement dans ses plans, manquerait plus que quelqu’un l’entende ou la voit converser tout simplement avec un pissenlit bref encore pire que le coup de la flèche sérieusement. La jeune femme attendait donc la réponse de Maya avec une certaine impatience.   

Quinn me proposa quasiment tout de suite de l'accompagner à un repérage de terrain pour des entraînements ou un truc de ce style là. Y avait pas un terrain pas loin des bungalows pour ça ? Bref. Genre elle me fit le sourire amical et proposa rapidement comme si elle craignait que je me barre en courant. En mode "J'ai pas d'amis pour m'accompagner et je ne veux pas y aller seule... Tu veux être mon amie ?" Je me préparai à lui répliquer pour qu'elle se débrouille pour sa mission alone mais m'abstint au dernier moment. Si on l'envoyait seule dans la forêt ça voulait dire qu'elle avait un certain niveau et donc qu'elle était plus proche des "supérieurs" de la colonie. C'est à dire qui si je me montre pas trop pas sympa et que si on croise un ennemi devant lequel je peux prouver ma valeur il y a une chance qu'elle en touche un mot à ses amis et que ça circule dans la colonie. Du coup, comme le monde des dieux est assoiffé d'héros hyper puissants truc chose et bien je pourrais devenir intéressante pour eux et j'aurais donc plus d'entraînements et de missions. Grâce à ça je progresserais plus et à moi la joie de ma casser d'ici. Ce "plan" montrait à quel point j'étais désespéré de quitter la colonie. La seule chose de pire qui aurait pu m'arriver aurait été qu'au lieu d'atterrir chez les grecques j'aurais atterri dans le camp des Romains. L'horreur quoi avec leurs cohortes aux règles strictes, les grades débiles et tout le tralala. Je pouvais même m'estimer heureuse d'être grecque. Wow, cette phrase sonnait bizarrement. En revenant à la proposition de Quinn, de toute façon je n'avais rien d'autre à faire alors je finis par accepter.

- Ça peut se faire.

Si elle croyait que j'allais être d'agréable compagnie elle se trompait. Elle aura plutôt l'impression d'être toujours seule puisque je ne comptais absolument pas parler sauf si nécessaire. Bon, ok, je devais avouer que ce n'était pas la dernière personne avec laquelle je voulais passer du temps, enfin je ne voulais pas passer du temps avec grand monde à vrai dire, enfaite Quinn, je ne la connaissais pas tellement mais elle ne me semblait pas être la demi-déesse la plus chiante du monde ce qui était plutôt rare.

Pas évident de convaincre la jeune femme. En fait, Quinn en souhaitait pas la forcer, de toutes manières, si elle ne voulait pas venir, elle ne viendrait pas du tout. Là dessus pas de doute à avoir, la fille d’Apollon en était certaine, Maya avait son caractère et rien ne la ferait changer d’avis. Mais bon, autant essayer quand même après tout Quinn n’avait rien à perdre. Tout au plus, elle lui dirait un non bien cinglant ou simplement blasé. En clair, rien à perdre quoi, surtout que ce n’était pas le genre de Quinn de reculer devant quiconque que ce soit pour un visage menaçant ou dans le cas de Maya fermé et froid. Dans le fond, la jeune fille Grecque n’était pas une mauvaise personne juste une fille qui devait apprécier la solitude aux longs discours barbants des autres. Mais ça valait le coup d’essayer non ? Quand même, disons que c’est plus poli que de passer à côté en se disant de toutes manières elle on s’en fout, elle veut rien faire pour aller vers les autres. Non, ce serait ridicule de penser comme ça, surtout lorsque la guerre est si proche, que le monde pourrait prendre fin, autant essayer de souder les liens des uns et des autres. Quinn voit plutôt la chose ainsi, mais d’autres pensent qu’il est mieux de ne faire que de combattre pour être prêt, quitte à ce que les Romains trahissent l’alliance ou en aient simplement marre de leur préteur ce qui risquerait encore d’arriver vu les derniers événements commandités par l’augure de malheur. Autant éviter un massacre entre alliés tout de même ! Ce serait juste trop fou de ne pas faire attention à cette coalition. Toujours est-il que les Grecs devaient être plus soudés que les partisans ou les Romains, s’ils voulaient parvenir à éviter de grosses pertes de leur côté, ce qui est quand même le plus important éviter de voir des amis mourir, les connaissances ça passe aussi, c’est une grande famille dans le fond, très grande et très folle.  Après sa proposition la fille d’Apollon n’en perdit pas pour autant son air jovial. Elle attendait simplement si la jeune femme allait se joindre à elle ou non, tout en sachant qu’il y avait plus de chances pour que la réponse soit négative que positive évidemment surtout en connaissant le caractère de la fille d’Eole. C’est avec étonnement quand même que Quinn accueillit la réponse de l’autre fille Grecque. Sans plus de joie bien sûr mais quand même elle avait l’être d’en être. « Génial ! » répondit-elle en tentant de mesurer son enthousiasme pour éviter de faire fuir Maya trop vite tout de même. Secouant ses mains sur son jeans, la fille d’Apollon prit donc un chemin et invita Maya à faire de même. Elles marchaient tranquillement mais pas lentement non plus.

Quinn ne savait pas exactement si elles pourraient trouver un endroit suffisamment intéressant pour organiser un entrainement de combat grandeur nature, de la forêt, de l’herbe haute, ce serait parfait, mais là à part des arbres elles n’allaient pas trouver grand chose. Elle s’éloigna un peu du chemin s’enfonçant dans la forêt, jetant de temps en temps des regards à sa compatriote. « Si tu vois des endroits qui pourraient la faire pour l’entrainement préviens-moi. Il faudrait qu’on trouve un terrain avec divers obstacles ou des endroits pour se cacher, ça les forcerait à établir une stratégie autre qu’on fonce dans le tas. » Elle sourit doucement à la jeune fille à ces mots, se moquant un peu des jeunes guerriers un peu trop fougueux qui ne réfléchissaient pas assez au gout de la jeune fille et des professeurs du camp comme elle l’avait récemment entendu. Il faut dire que la technique OFDLT et OVA (on fonce dans le tas et on verra après) n’était pas la plus sage si on compte gagner et ne pas revenir en petits morceaux. Pourtant tactique très apprécier, presque étrange non ? « Sinon tout va bien pour toi ? » demanda-t-elle gentiment prête à tester les limites de la fille d’Eole. Après tout ce n’était pas le genre de Quinn de passer à côté de quelque chose, elle aimait bien s’assurer que tout allait bien pour tout le monde et être informer lorsque ce n’était pas le cas. Drôles d’idées, je sais.

J'emboîtai la pas de la fille d’Apollon en faisant attention à garder une petite distance d'au moins un mètre entre nous. Silencieuse, je me mis de nouveau à contempler la forêt qui était d'un calme presque irréel comparé à la colonie. Enfin, calme qu'en apparence. Les oiseaux et leurs gazouillements faisaient partie de ce calme, le craquement des branches sous le passage des écureuils aussi. Toute fois, l'agitation était, si impossible à entendre, bien visible dans les fourmiliers. La terre humide s'accrochait à la semelle de mes chaussures tandis que je marchais, il avait plu récemment. Quinn me parla alors me faisant presque sursauter, j'avais complètement oubliée sa présence. Elle parla de l'endroit qu'on devait trouver pour les entraînements et de la technique on fonce dans le tas des jeunes demi-dieux. Ils étaient bien débiles ceux là et je résistai à l'envie de répliquer qu'on ne pouvait pas grand chose pour eux si ils étaient stupides à ce point mais comme la plus part du temps j'évita de dire quelque chose que je pourrais peut être regretter ensuite. Quinn me demanda ensuite si tout allait bien pour moi ce qui, je l'avoue, me déboussola un peu. Je répondis après une petite pause tout en marmonnant.

- Autant qu'on peu bien aller dans cet endroit.

J'avais bien envie d'ajouter en fait non, que je détestais cette colonie et que je voulais me tirer au plus vite ici mais j'appliquai de nouveau ma règle d'or numéro deux qui était ; Ne pas dire quelque chose qui pourrait être éventuellement compromettant. Moi, méfiante ? Noooooon, pas du tout. Ah et au passage, ma première règle d'or était ; Ne pas trop s'investir. Si j'enfreins une de ces règles d'or je suis très probablement dans la merde. Je ne pouvais pas me permettre de faire des choses de travers parce que j'étais sensé pouvoir me barrer ici sans me mettre en danger tout en étant dehors. C'était la cinquième fois que je le disais non ? Et bien une piqûre de rappel ne faisait du mal à personne.

Belle journée pour se promener en forêt même s’il s’agissait tout de même en quelque sorte d’une corvée qu’elle devait accomplir pour le bien de la colonie, et surtout pour ne pas se retrouver à cours d’idées pour les petits nouveaux. Quel dommage qu’elle ne pouvait pas simplement se trouver un endroit tranquille avec une belle vue pour dessiner, laisser son imagination parler et surtout oublier tout ce qui s’était passé ces derniers mois. Plus que tout ne pas penser au futur. Ce futur qui la faisait trembler pour sa fille, quelle vie aurait-elle s’ils perdaient ? Elle préférait éviter d’y penser le problème c’est que Quinn n’avait aucune chance de maitriser ses pensées d’autant plus lorsqu’elle concernait le quelconque futur de son bébé. Elle ne pouvait se résoudre à se dire qu’il pourrait lui arriver malheur et tout bonnement c’était impensable pour la jeune mère. Elle ne voulait pas de responsabilité pour être là pour sa fille et pourtant avec Lily et son départ, la fille d’Apollon avait bien été obligé de prendre à 100 % sa place d’ambassadeur avec les Romains, chose qui n’était pas très aisé pour elle. Bien sûr elle n’avait pas de haine envers eux, restait toujours polie et grâce à sa famille avait toujours eu l’habitude de ce qui touchait aux relations et à la politique. Mais de là à devenir elle-même ambassadrice, elle n’y avait jamais pensé. Mais maintenant c’était trop tard et comme son père lui disait toujours quand tu fais quelque chose, assure-toi de bien le faire, même si tu n’en as aucune envie. Difficile de vraiment s’imaginer qu’elle puisse refuser de suivre ces conseils maintenant que la vie avait quitté son père depuis de nombreuses années, quelques temps avant l’arrivée dans sa vie de Roxanne d’ailleurs. Son comportement avait changé et sa crise d’adolescence déployée au taquet. Dans le fond, Quinn s’en voulait de se comporter puérile qu’elle avait adopté à la mort de son père mais il lui avait apporté Roxanne dans sa vie et pour ne pas mentir, voilà son plus beau présent de la vie, sa fille. Mais à présent lui incombait la responsabilité de protéger sa fille coûte que coûte. Pour commencer il lui fallait déjà découvrir un terrain suffisamment grand pour que les jeunots puissent s’entrainer et ce, en compagnie de Maya qui n’avait pas l’air ravie de sa proposition et encore moins de sa présence. Au moins, elle ne la rembarrait pas mais ne devait pas en être très loin connaissant la jeune fille.

Décidant d’adopter une attitude plus détachée et surement pas trop invasive pour ne pas paraître la miss chiante qui parle sans arrête pour Maya, Quinn s’était contentée de lui indiquer ce qu’elles cherchaient. Le but de cette escapade après tout. Malgré sa petite question d’ordre plus personnelle mais après tout, ce n’était que de la politesse et de l’inquiétude tout simple comme une amie pourrait en éprouvait. Elle en avait le droit non ? Il fallait espérer que oui. Sa réponse ne lui plu pas exactement mais dans le fond Quinn le comprenait très et hocha doucement la tête en poursuivant le chemin. Comment ne pas comprendre. Au moins Maya n’était pas le genre à sauter de joie à chaque début de déclaration de guerre de la part de leurs ennemis, ni même le genre de personne à sauter sur les ennuis. Quinn appréciait ce comportement plus mature que les autres et il faut peut-être bien le dire moins débile. La fille d’Apollon ne fit aucun autre commentaire et avançait en silence, de peur de déranger sa camarade et scrutait les environs en espérant tomber sur le terrain idéal. Néanmoins, elle aurait aimé poussé la jeune femme à parler mais lorsque quelqu’un ne veut pas et bien on ne peut rien faire pour fendre la carapace, si ce n’est de la patience envers cette personne. Une chance que la brune le soit. Pourtant elle ajouta sans la regarder, « Cet endroit peut sembler être une prison mais c’est aussi là que nous sommes en sécurité, pour le moment du moins. » Quinn n’avait pas été pensionnaire permanente pas avant la naissance de sa fille, elle avait toujours été contrainte d’y revenir de temps en temps mais le reste du temps, sa protection était assurée au sein de sa famille. Mais en voyant tous les autres demi-dieux, la brune se demandait ce qu’ils avaient vécu.

La fille d'Apollon se contenta d'hocher la tête et resta silencieuse un moment. J'appréciais son calme et discrétion. Ses questions n'étaient pas insistantes et sa voix avait un timbre doux et agréable qui ne donnait pas envie de l'envoyer bouler. Pas étonnant qu'elle soit ambassadrice, je ne voyais pas quelqu'un de plus qualifié qu'elle pour ce rang. Elle finit par me répondre après cette longue pause. La colonie semblait être une prison ? Elle ne semblait être rien du tout, elle l'était. En sécurité ici ? Comme si je ne le savais pas, c'était le seul truc qui me dissuadait de me barrer. Pour le moment. Car la guerre semblait presque inévitable. On n'en parlait pas beaucoup dans la colonie mais presque tout le monde s'y préparait mentalement et physiquement. Pas moi. J'étais prête si il le fallait. Enfin, à vrai dire, je ne savais pas vraiment si j'allais me battre aux côtés des autres demi-dieux. Je pourrais aussi bien disparaître et rentrer chez moi car si il y a une guerre, on ne sera plus en sûreté nul part. Je ne comprenais pas les partisans, quel était leur but ? Si leur camp gagnait Gaia s'en débarrassera probablement. Nous les demi dieux on a tous un but commun ; être plus au moins en sécurité, alors, à quoi ça rime de s'entretuer ? Aucun des deux camps ne sera gagnant et on mourra stupidement sur un champ de bataille, notre corps rejoignant les autres dans une fosse. Nous serons bien vite oubliés, notre nom rejoignant une longue liste. Ça ne m'intéressait pas de rentrer dans l'histoire mais ça m'intéressait de ne pas me faire tuer, surtout pas comme ça, dans une guerre qui n'a aucun sens. Et, de plus, on entraîne le monde entier dans ce chaos, les simples humains qui n'ont rien à faire là de dans, les animaux également. À cause du caprice puéril des partisans de s'allier à Gaïa, la planète entière va en pâtir. Ces traîtres se comportaient comme des adolescents en pleine crise, ils ne réfléchissaient plus et voulaient seulement que les dieux payent pour ce qu'ils leur ont fait et blabla. Ils étaient aveuglés par leur haine, incapables de réfléchir, d'avoir une once de logique. Tous les demi dieux avaient des raisons d'en vouloir aux dieux, moi par exemple, Éole avait laissé mourir ma mère et mon cheval sans rien faire, mais c'est pas pour autant que je vais m'allier aux partisans. Il fallait comprendre que les dieux ne marchaient pas comme nous, ils étaient différents de nous, les demi-dieux, et n'avaient pas la même perception du monde, les mêmes valeurs. C'étaient des immortels, il nous voyaient en tant qu'êtres inférieurs, comme nous on voyait des souris. La seule différence étaient qu'ils avaient besoin de nous.