Combattre le mal par le mal (Arès)

Wahhh … Cette gueule de bois ! Je suis au bungalow là ? La lumière me fait mal à la tête … Nous sommes dimanche, et lorsque je regarde l’heure, je me rends compte qu’il est déjà 15h00. Dans mon esprit, tout se bouscule … Je me souviens bien d’être allée faire la fête hier soir, dans un bar gay. Nous sommes ensuite allés à la piscine ... Plus rien … Je ne me souviens de rien et c’est bien la première fois. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que j’ai dû faire des conneries. Je crois qu’éviter mes camarades est une bonne idée tant que mon cerveau me joue des tours.

Je décide de rester au lit, les volets fermés. Plusieurs personnes viennent toquer mais je ne réponds pas. Je regarde le plafond, essayant de raviver ma mémoire. Rien à faire … J’attrape un paquet de cookies que j’avais gardé dans ma chambre et, dans le calme, je les mange. Je suis un peu perdue, et surtout, je ne sais pas quoi faire. Nate était présent au bar … C’est à ce moment-là que je m’étais sauvée. M’avait-il suivi à la piscine. Bon sang … Je n’en sais rien … Et si ?

Il est 21h lorsque je me décide à sortir enfin de mon bungalow. Je croise quelques personnes que j’ignore, et, vêtue d’un jean et d’une veste noire, sur un top rouge, je prends ma voiture et je me dirige vers le centre de New York. Vaincre le mal par le mal. Hors de question que je reste dans cet état-là, avec une telle gueule de bois, attendant que l’on vienne me trouver pour rendre des comptes. Je préfère que l’alcool m’aide une nouvelle fois. Et sans personne que je connaisse : pas de goldshade qui se prend pour super woman, pas de Sullivan qui la suit tel un morpion et pas de Nathan … A qui je pourrais trop parler, si ce n’est pas déjà fait.

Je gare ma voiture près d’un bar et je rentre rapidement, m’installant au bar.

« Donnez-moi ce que vous avez de plus fort … Faites des mélanges s’il le faut, et appelez ça l’Absynthe … Pas de menthe par contre, sinon, je repeins votre bar. »

Je lance un billet sur le bar, et j’attends le serveur. Ce dernier se donne à cœur joie, avec son shaker. Lorsqu’il me sort le verre sous forme de cocktail, je lui fais un clin d’œil et, entourant la paille avec mes lèvres, je bois une bonne gorgée. Ah ouais … Il n’a pas fait semblant … Ca c’est un truc fort ! Je sens le liquide me brûler le gosier.

Comment pouvais-je me retrouver dans cette situation ? Pourtant, j’avais une certaine expérience des fêtes et de la boisson, alors pourquoi était-ce la première fois que j’étais victime d’une amnésie ? Et surtout, qu’est-ce qu’il s’était passé durant cette soirée ? J’avais vraiment peur d’avoir fait une bêtise, et surtout, j’avais peur d’avoir fait du mal à un de mes amis présents. Cela me stressait vraiment et comme à mon habitude, je fuyais ce dernier en me réfugiant dans l’alcool. Drôle de réaction, je vous l’accorde, mais si je savais foncer dans mes ennemis, je ne parvenais pas à affronter mes amis. Pourtant, il faudra bien que je les revois.

Pour l’instant, une gorgée de ce nectar corsé brûlait mon gosier. Oh, je n’étais pas une chochotte mais buvez un mélange de tequila, de vodka, de saké et de divers digestifs alors que vous avez encore la gueule de bois, et vous viendrez m’en parler. Je ne remarquais pas de suite le jeune homme qui venait de s’installer à mes côtés au bar mais lorsque je l’entendis parler, je ne pus m’empêcher de poser le regard sur celui qui me semblait être un gamin. Je croisais alors son regard, et, alors qu’il avait dans ses mains MON cocktail, il se mit à le boire d’une traite, sans me quitter des yeux.

Si son attitude aguichante avec le serveur m’avait fait penser que j’avais à faire à un homosexuel, je me posais maintenant la question. Il me défiait clairement du regard, et j’avais envie de jouer. A mon tour, je m’enfilais rapidement le grand verre, et je le reposais tranquillement sur le bar, interpelant le serveur.

« Deux autres Absynthes mon mignon. Le gamin semble avoir envie de jouer … Je suis généreuse aujourd’hui, c’est moi qui paie. »

Un petit clin d’œil, et j’eus droit à un sourire du serveur. Apparemment, ma plastique l’intéresse plus que celle de mon voisin inconnu. Il nous sert à chacun un cocktail. Je lève le verre, plongeant de nouveau mes yeux dans ceux du jeune homme.

« A la nôtre … Ta Maman ne râles pas quand tu rentres tard le soir et en plus, alcoolisé ? »

Ceci dit, j’enfile le deuxième cocktail, posant ensuite le verre sur le bar. L’alcool commence à faire effet et mes yeux sont déjà en train de briller.